Waly Mbodj ancien surveillant de prison : " Ce que je pense de l'obligation de réserve (...) Ce qu'un Colonel avait fait en 2001 (...) Le cas Ousmane Sonko "


PRESENTATION 

Je m'appelle Waly Mbodj, surveillant de prison principal de classe exceptionnelle à la retraite. Je suis dans la consultance et l'expertise dans le milieu carcéral. 

OBLIGATION DE RESERVE DE SONKO

Comme je le dis souvent, il y a de bons chroniqueurs, mais malheureusement les gens ne font la chronologie des faits. Je suis passé par là en 2001. Je suis celui qui a été le premier à violer l'obligation en tenue dans la presse. J'ai dénoncé publiquement le comportement d'un Colonel à la veille des élections. Il était directeur de l'Administration pénitentiaire avec un député du Parti socialiste et qui a finalement transhumé au PDS. il avait fait sortir un détenu pour saccager les urnes à Grand-Dakar. J'étais en service à la prison du Cap Manuel ce jour là.
Le député est arrivé sur les lieux un peu avant 19 heures pour nous expliquer le problème. On lui a répondu que cette extraction ne pouvait se faire parce que ce n'était pas en conformité avec les textes. Il est reparti pour revenir plus tard avec le Directeur de l'Administration pénitentiaire. Quand ils sont arrivés, le directeur de l'administration pénitentiaire a demandé à ce qu'on appelle le directeur de prison. On est allé le chercher chez lui. Ils sont tous entrés dans le bureau et quelques ministres plus tard, ils sont ressortis avec le détenu et sont partis. Ils ont écrit une mention sur la main courante pour dire qu'un détenu a été sorti de la prison. Je m'en suis pas arrêté là. C'était un complot contre l'Etat du Sénégal et comme je n'avais pas les compétences pour m'y opposer, par devoir à la patrie et par obligation morale, je suis allé en parler dans la presse. J'ai pris un car de transport en commun pour aller au Boulevard de la République, il y'avait pas beaucoup de télécentres. J'ai appelé et j'ai eu Chérif Al Walid Sèye, qu'il repose en paix. Sur Sud Fm, j'ai expliqué ce qui s'est passé et il m'a demandé si c'était vrai. Je lui ai juré que c'était vrai parce que c'est moi qui étais de garde. 
Chérif les a ensuite appelés pour leur dire qu'il était au courant de ce qu'ils tramaient. L'affaire a capoté et ils ont fait revenir le détenu. Le lendemain ils ont fait la même chose. Thierno Talla de l'As a fait des enquêtes, mais il n'avait pas les sources qu'il fallait. Quand les problèmes commençaient, j'ai pris mes responsabilités pour dénoncer les dysfonctionnements dans l'administration. J'ai prédit des évasions et c'est arrivé. Des journalistes m'ont pris en interview et ils ont dit qu'ils allaient me bander les yeux dans la photo à paraitre, je leur ai dit que non que j'assumais ce que je faisais. J'ai été diffusé sur Tract. J'ai été suspendu de mes fonctions et traduit en commission d'enquête. J'ai fait un tapage médiatique et comme le président de la Commission a été cité dans un article, il ne pouvait pas juger. Ceux qui ont appris le droit savent que c'est élémentaire. Il y avait un vice de forme. L'affaire a été traitée au cabinet de Me Ousmane Sèye et c'était devenu l'Etat du Sénégal contre Waly Mbodj. J'ai eu raison devant le conseil d'Etat. 

SANCTIONS ENCOURUES 

J'ai été suspendu 2 mois puis transmis à une commission d'enquête. J'ai été dans l'obligation de réserve parce que c'est statué dans tous les corps sauf si tu peux demander l'avis au préalable de l'autorité. Ce qui est impossible. C'est une mesure administrative qui date de 1905 et cela a été initiée pour la première fois par le Gouverneur des colonies Mili La Croix. Cette commission d'enquête est toujours valable et elle est utilisée pour l'administration et à l'état où nous sommes et l'avancée démocratique pour permettre de gérer les lois dans l'administration. On ne peut pas parler de démocratie sans parler des droits des individus. Chaque individu a le droit d'exprimer ses pensées. La charte universelle le permet alors cette mesure administrative sera une contrainte à l'exercice de ce droit là. 

LE CAS OUSMANE SONKO

Il n'a pas raison. Si tu veux avancer en démocratie il faut oser braver une loi mais les conséquences vont venir. Il n'a qu'à se battre comme il l'a fait c'est bien, user de toutes ses voies de recours. A l'issue de conseil, toute décision qui sera prise, il doit être capable de l'accepter. Puisqu'il le fait par conviction, il peut aller jusqu'au bout de son combat. Il a dit que c'est ce qui le tenait à coeur, il faut qu'il aille jusqu'au bout. 

ANNULATION DE SON AUDITION DU FAIT DU NOMBRE DE SES AVOCATS 

Là aussi, ils pouvaient ne pas forcer, malgré que ce sont des professionnels du droit. J'ai entendu Me Bamba Cissé dire qu'ils sont constitués en pôle d'avocats mais dans le texte il est dit qu'il peut être assisté que d'un conseil. Ils pouvaient négocier et entrer. Si l'objectif était seulement de le défendre, un seul conseil pouvait le faire. Il ne devait pas y avoir de blocage à ce niveau jusqu' à ce que l'audition soit annulée. 


 
Vendredi 26 Août 2016




1.Posté par Macodou le 25/08/2016 17:41
Je retiens juste que l'interview aboutit à SONKO N'A PAS RAISON..
C'EST LE BUT DU JEU. ÉVIDEMMENT SONKO A TOTALEMENT RAISON EN DROIT.
EN DIAYE DOLE C'EST AUTRE CHOSE

2.Posté par Macodou le 25/08/2016 20:23
HIER SONKO LE CONCERNE N'ÉTAIT PAS À LA UNE.

3.Posté par thiamas le 26/08/2016 17:30
aussi bien le statut général de la fonction publique que les statuts particuliers de certains corps doivent être totalement refondus et repris en tenant compte des avancées démocratiques de notre pays. reconnaitre le droit de grêve aux corps paramilitaires. c'est ma conviction. bravo mr mbodji

4.Posté par wakh deug le 27/08/2016 15:02
Le peuple tout entier doit soutenir Sonko
Les Ministres de la justice Mimi Touré et Sidiki Kaba ne sont ils pas tenus au droit de réserve.

5.Posté par keroki le 07/09/2016 16:14
Pour une cohérence du pouvoir judiciaire et éviter une mauvaise Jurisprudence à l'avenir (on ne sait jamais), les Hauts magistrats de la Cour Suprême (Section Conseil d'Etat) vont annuler la décision de radiation signée par le Président de la République en vertu du non-respect des moyens de légalité externe et moyens de légalité interne (vice de forme et vice de fond).







La Cour Suprême a cette fois-ci la possibilité de redorer son blason après ces années passées de mauvaises interprétations de la règle de Droit.







C'est l'occasion de maintenir l'équilibre qui s'avère compliqué : la notion de séparation des pouvoirs: exécutif-législatif-judiciaire.







Maintenant cette mission pour les Juges ne sera pas une mission facile mais c'est l'occasion ou jamais d'etre du bon coté de l'histoire.







Merci de votre Lecture.



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