Voici l'intégralité de la déposition de M'baye SARR, patron de Senecartours, face aux juges de la Crei!

Dans le cadre des biens supposés mal acquis, M'baye Sarr, le patron de la célèbre société de location de véhicules (Senecartours) a été entendu par la Commission d'Instruction de la Crei le 19 février 2014 à 15 h 45'


Voici l'intégralité de la déposition de M'baye SARR, patron de Senecartours, face aux juges de la Crei!

Q : Quelle est votre profession et quelles sont vos fonctions actuelles ?

 

R : Je suis opérateur économique.

 

Q : Connaissez vous les sociétés SHS SA, AHS SA, ABS SA et DAPORT SA ? SI oui, savez-vous comment elles ont été constituées ?

 

R : Je connais les sociétés SHS et AHS à travers la presse. Par contre, je n’ai jamais entendu parlé de DAPORT. S’agissant de ABS, je sais qu’elle a été constituée à la suite d’un emprunt bancaire par ses promoteurs, puisqu’étant opérateur économique je connais le milieu bancaire et j’étais intéressé par le transport des passagers sur la plateforme aéroportuaire, d’ailleurs c’est ma société SENECARTOURS qui assurait cette prestation. C’est moi-même qui, à la suite d’un appel d’offres, avais gagné le marché y afférent cinq ans avant l’installation de ABS. Si mes souvenirs sont exacts c’était en 1996 ou 1997. Toutefois, je ne sais dans quelles conditions cette société a été constituée.

 

Q : Savez-vous qui sont les promoteurs de la société ABS SA ?

 

R : Je soupçonne que derrière les promoteurs apparents, se cachaient une haute autorité très influente. Pour illustrer mes propos, je peux dire qu’après l’appel d’offres, et avant le dépouillement des offres, quatre ou cinq bus, d’une valeur environnant 200 000 000 F CFA l’unité avaient, déjà été livrés et étaient présents au port. D’ailleurs de pareils bus ne peuvent être vendus avant une commande préalable, à moins que ça ne soit des bus de seconde main vendus par un aéroport qui en a acquis d’autres. Lorsque j’ai senti que l’appel d’offres n’était en réalité qu’une mise en scène tendant à faire croire qu’il y avait le respect des formes, j’ai décidé de me retirer même si j’avais déjà acheté le cahier des charges. Par ailleurs, une haute autorité religieuse qui était intervenue pour m’aider à faire prospérer mon dossier et qui avait appelé la Présidence de la République où Idrissa Seck était Directeur de Cabinet du Président de la République (PR), m’est revenue pour me dire « résigne toi, il y a des hautes personnes dans l’appareil de l’Etat qui ont décidé de s’accaparer du marché de transport des passagers ». Cela m’a conforté dans l’idée de me retirer de ce projet.

 

Q : Un appel d’offres avait-il été lancé pour ce marché ?

 

R : Je ne sais pas s’il y avait eu un appel d’offres publié dans un journal de la place ou pas, mais l’administrateur délégué de l’ASECNA, M'baye N'DIAYE, que je connaissais très bien et avec lequel j’entretenais de bonnes relations, m’avait appelé au téléphone pour me demander de venir retirer le cahier des charges dans son bureau. Quand je m’y suis rendu, j’ai senti par son attitude qu’il y avait des changements et qu’il y avait certainement des personnes influentes derrière lui, qui le soutenaient.

 

S.I.R. : Ma société SENECARTOURS assurait le transport des passagers sur la plateforme aéroportuaire en vertu d’un contrat qui la liait à ASECNA. C’est avant l’expiration de ce contrat que la direction de AANS, dirigée par M'baye N'diaye, devenue plus tard les ADS, a lancé un nouvel appel d’offres.

 

S.I.R. : On m’a informé que quand je me suis plaint du traitement dont j’avais fait l’objet, le Président de la République d’alors avait convoqué l’actuel qui était chargé de l’intérim du ministre des transports aériens et une dame qui était sous l’autorité de M'baye N'diaye et qui, d’après ce que je crois, s’était opposée au lancement du nouvel appel d’offres, mais je crois qu’on lui a tordu le bras.

 

S.I.R. : Je ne me souviens plus du nom de la dame qui avait été convoquée à la Présidence de la République. Par ailleurs je préfère taire le nom de l’autorité religieuse qui était intervenue pour moi.

 

S.I.R. : Avant le lancement du nouvel appel d’offres, mes relations avec M'baye N'diaye étaient excellentes puisque d’ailleurs, il lui arrivait de me solliciter pour lui venir en aide.

 

Q : Savez-vous qui sont les bénéficiaires économiques de la société ABS ?

 

R : Je n’ai pas la preuve de qui sont les bénéficiaires économiques, mais je pense que Karim WADE était derrière toutes les mises en scène qui ont abouti à l’attribution du marché à une société autre que la mienne.

 

S.I.R. : Quand je me suis renseigné, j’ai su que c’est la SGBS qui avait financé l’achat des bus et j’en ai conclu que seules des personnes très haut placées pouvaient mobiliser des sommes aussi importantes sans être des hommes d’affaires.

 

Q : Il ressort de la procédure que la société ABS SA est détenue à 100% par Alioune DIASSE, sa femme et son fils du nom de Idrissa DIASSE. Qu’en pensez-vous ?

 

R : Je n’y crois pas du tout. Je ne pense pas que Alioune Samba DIASSE ait pu obtenir de la SGBS un prêt qui lui permette d’acheter les bus utilisés par la société ABS SA. J’aimerai bien que vous lui demandiez quelles sont les garanties qu’il a données à la SGBS pour obtenir ce prêt.

 

Plus n’a été entendu à 16 heures et 52 minutes, lecture faite, persiste et signe avec Nous et le Greffier.

 

C.A.T. BEYE  A. SAYANDE  E.A.A SECK  A. DIAGNE  M. SARR  A. FALL

 
Samedi 27 Septembre 2014




1.Posté par Dr Djinne le 27/09/2014 21:27
Bravo !

2.Posté par ICE le 28/09/2014 10:11
Mbaye Sarr soo beuguee lou leere del fay sa ay boorr fayma souma ay koopaar

3.Posté par wax dëg le 28/09/2014 12:22
"Lorsque j’ai senti que l’appel d’offres n’était en réalité qu’une mise en scène tendant à faire croire qu’il y avait le respect des formes, j’ai décidé de me retirer même si j’avais déjà acheté le cahier des charges. Par ailleurs, une haute autorité religieuse qui était intervenue pour m’aider à faire prospérer mon dossier et qui avait appelé la Présidence de la République où Idrissa Seck était Directeur de Cabinet du Président de la République (PR), m’est revenue pour me dire « résigne toi, il y a des hautes personnes dans l’appareil de l’Etat qui ont décidé de s’accaparer du marché de transport des passagers ». Cela m’a conforté dans l’idée de me retirer de ce projet" Rien que ce passage vous disqualifie, vous aviez l'habitude de gagner des marchés avec l'aide de votre marabout, mais la Haute Autorité dont vous faites allusion .a pu gagné le marché grâce à une autre Plus Haute Autorité. Vous êtes tous pareil.
"Je n’ai pas la preuve de qui sont les bénéficiaires économiques, mais je pense que Karim WADE était derrière toutes les mises en scène qui ont abouti à l’attribution du marché à une société autre que la mienne". Quand on n'a pas de preuve, on n'accuse personne. La justice ce sont LES PREUVES Un fils de Ndiombor égale Ndiombor!



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