Vent de décrispation à Conakry : Alpha Condé et Cellou Dalein Diallo enterrent la hache de guerre


Depuis les locales du 4 février passé, les démons de la violence postélectorale ont fait plusieurs morts en Guinée Conakry, créant, en direction de la prochaine présidentielle, une atmosphère de méfiance maladive entre le camp du président Alpha Condé et celui de son principal challenger Cellou Dalein Diallo, patron de l’Ufdg.

Après la pluie, c’est le beau temps. Les deux hommes d’Etat se sont rencontrés ce lundi pour signer un nouvel accord de sortie de crise.

 « J’ai présenté les revendications de l’opposition. J’ai essayé de les justifier. On a trouvé des solutions », résume Cellou Dalein, qui informe avoir, au cours de ces pourparlers, brandi une copie de l’accord politique du 12 octobre 2016, qui n’aurait pas été respecté par le pouvoir.

« J’ai mis en évidence le non-respect de cet accord politique », éclaire le leader de l’Ufdg. A l’en croire, « que ce soit pour l’audit du fichier qui devait avoir lieu, dont le rapport devait être disponible au plus tard le 31 mai 2017, que ce soit la loi sur la CENI qui devait être examinée à la session des lois de 2017, le lancement d’audits pour identifier les auteurs et commanditaires des crimes, l’indemnisation de ceux qui ont perdu des proches et ceux qui ont perdu des biens », il n’y a pas eu d’avancées majeures.

Cependant, se réjouit l’ex-Premier ministre sous Lansana Conté : « A l’issue de notre entretien, il (le Président) a demandé à ce que le comité essaie de trouver un suivi pour le contentieux électoral dans les 12 communes concernées, dans lesquelles l’opposition dispose de preuves irréfutables de falsification de Pv et d’élimination abusive de Pv ».

Ainsi, Cellou Dalein a fait part de la volonté affichée du président de la République de voir la loi sur la nouvelle CENI adoptée lors de la prochaine session des lois de l’Assemblée nationale. Alpha Condé a aussi donné des instructions pour qu’on diligente l’audit et l’assainissement du fichier avant les législatives. Le chef de l’Etat guinéen a aussi demandé l’ouverture d’enquêtes aux fins d’apporter une assistance aux victimes des violences qui ont eu lieu le long de la crise. 

« Le papier qui a été fait semble montrer une volonté », déclare le chef de file de l’opposition, un chouia optimiste. Toutefois, ce dernier « observe » et compte « juger aux actes » le comité de suivi.
Mardi 3 Avril 2018




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