VOYAGE PÉRILLEUX ET PÉNIBLE Comment les enseignants ont souffert lors de leur voyage Dakar-Oussouye (495 km) pour 15 heures de route.

Le trajet a duré 15 heures pour couvrir 495 kilomètres, la distance entre Dakar et Oussouye. C’est ce périple qu’ont enduré les braves enseignants qui ont été convoyés dans les bus de Sénégal Dem Dikk pour répondre à l’appel du ministre de l’Education Nationale. Un long périple, un trajet sinueux, un voyage compliqué que les enseignants affectés dans le département d’Oussouye n’oublieront jamais.


L’erreur monumentale …

 

Les enseignants très enthousiastes ont décidé de regagner leurs postes dans le Kassa. Très nombreux au terminus des bus de la société Dakar Dem Dikk, ils sont déterminés à regagner leurs postes. Mais ce qu’ils ignoraient avant le début du voyage, c’est que les autorités du Sénégal vont les livrer à la merci des autorités gambiennes. 

 

Le premier bus à destination d’Oussouye, a quitté le terminus à 08h 30 alors que les enseignants étaient convoqués à 06 heures pour un départ à 07 heures. Ce n’est qu’à 12 heures que les enseignants arriveront à la frontière Sénégalo-Gambienne, à Keur Ayip.

 

… C’est la faute diplomatique du Sénégal.

 

C’est là où vont commencer les difficultés. Les forces de l’ordre gambiennes qui ne sont pas informées de l’arrivée de convois de bus de Dakar pour la Casamance, ont arrêté net les voyageurs sans négociations. Le motif : « c’est que les policiers gambiens ne sont pas informés de notre arrivée » nous souffle-t-on sous le couvert de l’anonymat.   

 

« Lorsque nous sommes arrivés à Keur Ayip, la police Gambienne nous a interdit de franchir la frontière. Les agents que nous avons approchés nous ont dit que leurs supérieurs ne les ont pas informés de l’arrivée de convois de voitures sénégalaises, alors que le pays est en état d’urgence et en plus les frontières sont fermées. En plus, les bus n’ont pas de laissez-passer. Du coup, disent-ils, ils sont dans l’obligation de nous bloquer à la frontière », explique un enseignant harassé, chez lui hier tard la nuit, à 23 heures.

 

Bloqués, les enseignants ont appelé leurs représentants syndicaux qui ont remonté les informations auprès des autorités. C’est ainsi que le ministre des Affaires Etrangères est informé et comme une tache d’huile, toute la République est informée. Les tractations entre les deux pays vont commencer et les appels se multiplier entre les  autorités des deux pays. 

 

Pendant ce temps, les enseignants attendaient avec impatience sous un soleil de plomb. L’attente va durer six tours d’horloge. C’est seulement à 18 heures qu’ils ont eu l’autorisation de traverser la Gambie, pour atteindre Ziguinchor à 21 heures. Un escorte les attendait au pont Emile Badiane pour les accompagner jusqu’à la sortie de la ville vers Colobane pour le dernier trajet Ziguinchor-Oussouye. Ce n’est qu’à 23 heures qu’ils ont été accueillis par un comité dirigé par le préfet du département d’Oussouye, Ibrahima Ismaïla Ndiaye qui avait préposé des voitures pour convoyer les enseignants qui doivent regagner les villages en profondeur... 

Samedi 30 Mai 2020




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