Un litige foncier se solde par des CBV aux Almadies : Un courtier se fait bastonner par la famille de l’imam

Jadis calme, le quartier des Almadies est secoué par une affaire de litige foncier ayant conduit à des coups et blessures volontaires. L’affaire a atterri au tribunal. L’imam de la mosquée des Almadies, par ailleurs chef de quartier, est accusé d’avoir administré des coups à un courtier. Il encourt six mois de prison


Mouhamadou Lamine Diagne va davantage regretter d’avoir vendu un appartement situé au rez-de chaussée de son immeuble. Le chef d’un quartier des Almadies, qui s’est présenté comme imam à la barre, croupit en prison depuis quelques jours, à cause d’un différend entre son nouveau voisin et un courtier. Avant d’en arriver à cette situation, il regrettait déjà la transaction entre lui et le nommé Djiby Guèye. Ce qui fait que leur cohabitation est marquée par des altercations que les gendarmes de la brigade de Ngor ont toujours réussi à régler. Le différend a atterri à la barre lorsque le courtier Moustapha Ndour a subi les assauts du sexagénaire et de sa famille, lors d’une visite chez l’acquéreur, le 20 octobre dernier. Suffisant pour que Djiby Guèye porte plainte lui aussi.
 
Dans la plainte déposée au Parquet et dont l’enquête a été confiée à la police de Dieuppeul, les deux plaignants ont fait la genèse des faits. Opérateur économique de son état, Djiby Guèye explique que c’est en 2012 que le sieur Diagne lui a vendu un appartement devant notaire. Il a ainsi versé un acompte de 26 millions de francs. Seulement, après son déménagement, le sexagénaire a voulu se désister. Ce qu’il a naturellement refusé. Et depuis lors, le vieux lui mène la vie difficile et n’épargne même pas ses hôtes. « Il est assez fréquent que mes hôtes soient humiliés et invectivés par M. Diagne et sa famille. C’est ce qui s’est encore passé le 20 octobre 2016 », a-t-il raconté aux enquêteurs. Revenant sur les faits, M. Guèye a indiqué que vers les coups de 20h30, il avait reçu des invités, dont le courtier Moustapha Ndour qui, à un moment, est sorti pour se rendre chez le coiffeur dont la cantine est installée en face de l’immeuble.
 
« Mais sur place, poursuit le courtier, M. Diagne m’a trouvé et m’a menacé sous le prétexte que j’avais transformé l’appartement en maison de passe en y emmenant des femmes ». En plus d’être taxé de proxénète, Moustapha Ndour est également injurié et traité de « pédé » par la femme et la fille du chef de quartier, selon ses dires. A l’en croire, le chef de famille s’est ensuite mis à le boxer, tandis que la fille lui administrait des coups avec un racleur. Il a ajouté que, malgré sa blessure au visage, la famille Diagne a continué à s’acharner sur lui et l’une des filles est allée s’armer d’un pilon  avec lequel il l’a assommé. Toujours à l’en croire, l’un des assaillants a utilisé un caillou pour pilonner son sexe. « J’ai été sonné et c’est seulement après que j’ai pris un bâton pour me venger. Mais ils me l’ont arraché », a conclu le sieur Ndour qui a étayé ses propos par un certificat médical attestant d’une incapacité temporaire de 15 jours.
Djiby Guèye a ajouté à cette déposition que son seul tort est d’être intervenu pour calmer les esprits. Le plaignant soutient avoir lui aussi été injurié et traité de tous les noms d’oiseaux, surtout de « goorjigéen ». Pour finir, il a laissé entendre aux enquêteurs qu’il ne saurait continuer à supporter les humiliations  de Mouhamadou Lamine Diagne  et des siens.
« Ma fille de 24 ans l’a giflé et l’a battu avec un racleur »
Lorsqu’il a été entendu à la police, tout comme à la barre, le sexagénaire a reconnu qu’il n’est pas en odeur de sainteté avec Djibril Guèye pour un problème de mœurs. « Ils veulent faire de l’appartement une maison de passe et j’ai averti la gendarmerie de Ngor. J’ai également fait le reproche au courtier, mais il m’a injurié », a avancé le prévenu. Et de lancer à l’endroit de Guèye : « Je ne le laisserai jamais faire de mon immeuble une maison de passe.  Je suis le chef de quartier et l’imam de la mosquée des Almadies. Donc, je dois donner le bon exemple. » Aussi le prévenu a-t-il nié formellement avoir levé la main sur le courtier. « Ma fille de 24 ans l’a giflé et l’a battu avec un racleur. Sa sœur l’a corrigée, tout comme sa mère », s’est-il défendu.
Malgré ses dénégations, le Parquet a requis une peine de 6 mois ferme, tandis que le courtier lui, réclame le montant de 3 millions F CFA au titre de dommages et intérêts. Cette affaire sera vidée demain 14 mars.
EnQuête
Lundi 13 Mars 2017
Dakar actu




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