Un homme ouvre le feu au tribunal de Milan, trois morts


Un homme ouvre le feu au tribunal de Milan, trois morts
Un homme poursuivi pour banqueroute frauduleuse a ouvert le feu jeudi matin au tribunal de Milan, provoquant la mort de trois personnes, dont un juge qu'il a abattu dans son bureau.

Les tirs ont également fait deux blessés, dont un dans un était dans un état grave, selon les secours.

Dans des circonstances encore peu claires, l'homme a ouvert le feu dans la salle d'audience où il comparaissait au troisième étage du tribunal, avant de descendre au deuxième étage tuer le juge dans son bureau.

Outre le juge, les victimes sont l'avocat du tireur présumé, ainsi qu'un homme retrouvé mort mais dont le corps ne portait pas de trace de tirs, selon les secours, ce qui laissait plutôt envisager une crise cardiaque provoquée par la panique.

L'auteur présumé des tirs s'est enfui en moto, mais il a été arrêté à la mi-journée à Vimercate, à une trentaine de kilomètres au nord-est de Milan, et a été conduit à une caserne des carabiniers, a annoncé le ministre de l'Intérieur, Angelino Alfano.

Le ministre se trouvait à Milan pour présider une réunion du comité national pour l'ordre et la sécurité publique en vue de l'Exposition universelle qui doit accueillir des millions de visiteurs à partir du 1er mai.

La réunion a été suspendue, et de nombreuses voix se sont élevées pour dénoncer les probables failles dans les mesures de sécurité au tribunal, où l'on ne peut normalement pas entrer sans passer par un détecteur de métaux.

"Je suis très inquiet", a ainsi lancé Matteo Salvini, le chef de la Ligue du Nord. "Si l'on a le même niveau de sécurité à l'Expo, j'imagine ce que peuvent envisager des terroristes potentiels".

 

- 'Un peu paranoïaque' - 

Anna Bernasconi Deluca, journaliste de l'agence OmniMilano, se trouvait dans l'atrium au 3ème étage du tribunal, à une vingtaine de mètres de la salle où a eu lieu la fusillade.

"J'ai entendu au moins quatre coups de feu et j'ai vu des gens fuir de la salle. Je me suis cachée derrière une colonne, je n'ai pas vu l'homme. Je suis entrée dans la salle d'audience et j'ai vu deux blessés" et un mort, a-t-elle raconté à l'AFP.

"Apparemment il a d'abord tiré sur son avocat, puis il s'est tourné vers le public et a tiré sur ses co-accusés", a-t-elle expliqué.

De nombreux policiers sont arrivés sur les lieux, dans une grande confusion, les premières informations laissant penser que le tireur était toujours dans le bâtiment, qui se trouve dans le centre historique de Milan, à quelques rues de la cathédrale.

Après avoir ordonné aux gens de rester enfermés dans les salles, les forces de l'ordre ont fait sortir les femmes, puis les hommes en contrôlant leur identité et leurs affaires.

Agé de 57 ans, l'auteur présumé des tirs comparaissait pour la faillite en 2008 d'une agence immobilière dont il détenait 55% des parts, selon plusieurs agences de presse italiennes.

Un avocat, Valerio Maraniello, a raconté à l'AFP l'avoir défendu il y a deux ou trois ans.

"J'étais l'avocat de ce monsieur, avec un collègue, qui semble-t-il a été touché aujourd'hui. Je l'ai assisté pour des problèmes de médiation immobilière pendant un an", a-t-il expliqué en évoquant un homme qui "présentait bien".

"Ce client était particulier, une personne agressive, un peu paranoïaque, il était toujours convaincu qu'on cherchait à l'avoir", a-t-il ajouté, précisant avoir cessé de le défendre parce que l'homme ne suivait pas ses conseils.

 Agence France-Presse
Jeudi 9 Avril 2015




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