Un cas d’école exposé par Bocar Samba Dièye : Une brave dame victime collatérale de la loi sur la baisse des loyers


Un cas d’école exposé par Bocar Samba Dièye : Une brave dame victime collatérale de la loi sur la baisse des loyers

La loi portant baisse des prix des loyers entre en application dès la fin de ce mois puisqu’elle a été signée par le président de la République et publiée au journal officiel. La grande majorité des ménages sénégalais applaudit à cette mesure de haute portée sociale du président Macky Sall qui contribue à accroître le pouvoir d’achat de nos compatriotes qui en avaient bien besoin en cette période de crise. Elle dispose que les loyers inférieurs à 150.000 francs baisseront de 29.000 francs. La baisse est de 14 % pour les loyers allant de 150.000 francs à 500.000 francs. Enfin, pour ce qui est du haut standing qui va au-delà de 500.000 francs, la réduction est de 4 %. Le Président a donc surtout voulu donner un coup de pouce aux foyers modestes. Seulement, si tous les citoyens entrant dans la première catégorie, celle qui paye 150.000 francs ou moins, sont contents, chez certains propriétaires particulièrement démunis — si, si, ça existe ! — cette mesure de baisse des loyers est mortelle. A cet égard, le grand commerçant Bocar Samba Dièye nous a conté une histoire qui constitue un véritable cas d’école. Et devrait sans doute être un objet de véritable préoccupation pour le législateur en plus de faire pleurer dans les chaumières.

L’histoire, la voici : « J’avais une parente qui venait régulièrement me rendre visite et je l’aidais du mieux que je pouvais. En 1980, cette dame a quitté Dakar pour se rendre au Fouta. En cours de route, elle a eu un accident en même temps que le bébé qu’elle portait sur son dos. Evacuée à l’hôpital, on lui a coupé un bras tandis que son bébé, lui, avait un traumatisme crânien qui lui a laissé un handicap mental. Le constat fait, j’ai suivi pour elle la procédure au niveau des compagnies d’assurance qui lui ont payé la somme de 4.950.000 francs en 1982. Une grosse somme à l’époque. Me faisant confiance, elle m’a demandé de lui acheter une maison, ce que j’ai fait. La maison a coûté 3.800.000 francs. Elle contient six chambres. Depuis lors, la dame l’a mise en location à raison de 10.000 francs chacune les cinq chambres. Quant à la sixième, un peu plus grande, elle est donnée en location au prix de 15.000 francs. Soit 65.000 francs par mois. Depuis 1982, la dame n’a jamais voulu augmenter le moindre franc sur le loyer. C’est avec cet argent (65.000 francs) qu’elle vit avec son fils handicapé mental devenu aujourd’hui un homme de 32 ans. Elle s’est retirée à Mbour où vivait une de ses filles. Cette dernière décédée, elle y est restée. Tous les mois, je récupère l’argent du loyer que je lui fais parvenir. Si la loi s’applique, cette brave femme qui, encore une fois, n’a jamais augmenté un seul franc sur le prix du loyer en 32 ans, va voir ses revenus amputés de 29 %. Vieille, handicapée, illettrée, pauvre, il n’est bien sûr pas question pour elle de refuser d’appliquer la loi. »

D’après les calculs que nous avons faits ici au « Témoin », sur ses  65.000 francs mensuels de revenus locatifs, cette pauvre femme va perdre presque 19. 500 francs. Il lui restera donc 45.000 francs pour vivre avec son fils handicapé mental de 32 ans ! Il n’y a pas à dire, la loi sait être sans pitié parfois. Dura lex, sed lex…
ARTICLE PARU DANS « LE TEMOIN » N°1151 - HEBDOMADAIRE SENEGALAIS / FEVRIER 2014


Dimanche 2 Février 2014




1.Posté par locataire bou am ngor le 02/02/2014 12:16
Salam,
locataires yoyou bo lène wakhtané ak gnome fek gnou am ngor, té atane ko war nagnoo meuneu continuer faye 10.000 ndakh ba mouye méti si gnénéne sokhna si meunone na def ni gneup yok loyer bi wala mou guéné léne dougal fa gnénéne.
wa salam

2.Posté par Rafale le 02/02/2014 13:22
Cette loi est l'une des plus grande betises de l'histoire legislative du Sénégal. Le dessein d'augmenter le pourvoir d'achat d'une catégorie de sénégalais (en diminuant au passage le pouvoir d'achat d'autres sénégalais qui au demeurant payent déjà des impôts qui sont dilapidés dans des fonds politiques avec des dizaines ou des centaines de millions distribués tous les mois à des partis coalisés) est certes noble mais il a été porté par des politiciens hypocrites et des soits disant consuméristes opportunistes ainsi que des néophytes consommés en matière immobiliere. Ces gens la ont prétendu regler un probleme compliqué avec un rapport à la noix dans des généralisations fumeuses. Cette loi je le dis sera a l'origine de conflits que réformes agraires agraires dangereuses ont amené dans certains pays. Je signale que je suis locataire.

3.Posté par barou le 02/02/2014 15:42
c'est quoi cet article..;c'est pire qu'en union soviétique des année 70.....malgré l'émotion .une maison à 3 millions qui rapport 60 000 F par mois c'est déjà de l'usure.....le cout d'une maison s'amortit sur environ 15 ans....en plus du patrimoine donc une maison de 3 millions dit être louée au plus à 30 000 FCfa arrettez ce cinéma wayyyyyy c'est vrai qu'on nous prend vraiment pour ce qu'on est!!!!!!

4.Posté par Nianghor le 02/02/2014 19:02
Heureusement que vous pourrez demander pour elle l evaluation de la surface corrigée ce qui pourrait porter le loyer par chambre 40.000 selon la zone et en fonction du prix du metre carré
Donc au lieu 45 000 elle pourrat se retrouver au minimum a 125.000

5.Posté par abou le 02/02/2014 23:04
Et pourtant, les riches propriétaires qui louent leurs appartements et maisons à plus de 150.000 FCFA ne seront amputés que de 14% au lieu de 29% pour les propriétaires modestes qui louent leurs maisons à moins de 150.000 FCFA. Cette loi est une tromperie, elle a été conçue par une commission essentiellement composée de politiciens et affairistes qui veulent préserver leurs intérêts au profit de la classe moyenne.



Dans la même rubrique :