Tourisme : Entretien avec El hadji Malick Mbaye, le Directeur des Etudes et de la Planification Critiques et inquiétudes du secteur privé touristique, les assurances et éclairages d’une voix autorisée.

Après le face-à-face avec la presse du ministre du Tourisme et des Transports aériens Omar Guèye, le Syndicat patronal de l'industrie hôtelière du Sénégal, sur de nombreux aspects, pourtant jugés positifs, s’est porté en faux.
Qu’en est-il de la hausse de 20% notée sur les arrivées touristiques en 2013 et démontée par ce syndicat ? Du Plan de relance au Plan stratégique de développement touristique, qu’est-ce qui a été validé? Quid du fonds de promotion touristique ? Quelles réponses face aux multiples menaces qui pèsent sur le secteur ? Quelles autres visions à part le tourisme balnéaire ?
Face à Dakaractu, El hadji Malick Mbaye, le Directeur des Etudes et de la Planification du ministère du Tourisme, a répondu sans détour sur ces interpellations…Entretien


Tourisme : Entretien avec El hadji Malick Mbaye, le Directeur des Etudes et de la Planification Critiques et inquiétudes du secteur privé touristique, les assurances et éclairages d’une voix autorisée.
Monsieur Mbaye, qu’en est-il de la hausse de 20% annoncée sur les arrivées touristiques pour 2013 et démontée par les organisations patronales ?
 
Le ministre du tourisme a partagé des données issues d’un travail qui a été fait par des statisticiens de son département entrant dans la cadre d’un programme global concernant le secteur. Le chef de l’Etat a lancé la saison touristique le 29 Novembre. Nous avons finalisé un plan stratégique ensemble avec tous les acteurs du secteur, et le ministre a rappelé qu’on est dans une nouvelle dynamique touristique et qu’il nous fallait une approche participative de référence. Une approche de développement par pôle conformément à l’acte 3 de la décentralisation. Il a demandé à ses équipes de lui donner la situation exacte du tourisme au niveau de ses différents pôles. Une mission de statistique que j’ai conduite moi-même est allée au niveau des hôtels pour collecter les données sur les arrivées hôtelières. Car il y a dans les statistiques les arrivées aux frontières et les arrivées hôtelières. Une équipe a donc séjourné au niveau de la Petite côte pour faire des statistiques basées sur des déclarations des hôteliers. C’est maintenant sur la base du total de ces fiches que nous avons eu la situation portant sur la période octobre-novembre 2013 comparée à la même période en 2012. Ces données reçues des hôteliers eux-mêmes révèlent une croissance de 19,5%. C’est la période concernant le dernier trimestre 2012 et dernier trimestre 2013. Ce que nous avons transmis au ministre qui a communiqué là-dessus. Cette mission ne se limite pas à la Petite côte, à l’heure où je vous parle, elle est à Saint Louis, pour ensuite aller à Ziguinchor, Dakar et les autres pôles.
 
Donc cela n’a rien à voir avec le contexte de tension électoral pour 2012 ?
 
Nous avons analysé aussi la période 2012, trimestre par trimestre, qui a globalement connu une baisse. Il y a eu certes une baisse pour l’année 2012 qui n’est pas si catastrophique qu’on y pensait. Le Tourisme n’est pas seulement de loisir, il y a aussi celui des affaires. Même quand il y a des élections il y a aussi des mouvements. Il y a des journalistes, des observateurs, des voyages. Mais l’étude concerne l’après élection qui a plutôt suscité beaucoup d’engouement des hommes d’affaires, des bailleurs de fonds, des opérateurs et tout cela impacte sur les arrivées aux frontières. Pour éviter toutes mauvaises interprétations, nous avons exploité les données fournies par les hôteliers eux-mêmes.
 
L’autre point d’achoppement concerne la Plan de relance qui selon ces professionnels n’a pas été validé. La validation concerne, disent-ils, plutôt le Plan stratégique de développement financé par la JICA ou disons la coopération japonaise. Pouvez-vous nous éclairer là-dessus ?
 
Au cours de l’année 2013, il y a eu beaucoup de réflexions sur la planification du développement du Tourisme. Le Ministre Oumar Guèye a rappelé qu’un département ministériel ne peut pas avoir deux documents différents de travail de planification. C’est dans ce cadre qu’il avait demandé que la réflexion faite sur le Plan de relance soit reversée dans le Plan Stratégique. Pour rappel, le chef de l’Etat avait demandé au ministre lors du lancement de la saison touristique de finaliser le plan stratégique d’une manière consensuelle, de proposer l’organisation d’un conseil interministériel sur ce secteur. C’est la raison pour laquelle l’accent a été mis sur la finalisation du Plan stratégique. Comme le disent si bien nos partenaires du secteur privé, il a fait l’objet d’un large consensus. Son élaboration a duré six mois durant lesquels de nombreuses concertations ont eu lieu sur l’étendue du territoire national. Tout le monde était impliqué, car il faut de bonnes routes, un bon réseau téléphonique etc. Les collectivités locales et le secteur privé y étaient associés. Un comité de pilotage a été mis en place par le ministre. Donc on est en phase : Le document de travail est le Plan Stratégique de développement du tourisme qui intègre certains éléments du plan de relance. Il a été transmis au Président de la République et à Mme le Premier ministre.
Globalement le Sénégal avec le PSE est dans une nouvelle dynamique. Le Président a fait une brillante prestation, avec des résultats au-delà des objectifs fixés. Actuellement, on parle de mobilisation des forces vives pour atteindre les objectifs fixés dans ce Plan. C’est pourquoi un consensus large est souhaité pour la réussite de ces visées.
 
Il y aussi l’autre souci que les professionnels du secteur ont partagé avec l’opinion: Que devient le fonds de promotion touristique ?
 
Dans l’action gouvernementale, il y a une continuité de l’Etat. Il y a un comité de gestion dont le secteur privé est membre, qui a été mis en place et présidé par le ministre. Interrogé sur cette question, le ministre a indiqué que le fonds est géré conformément aux dispositions qui le régissent. Le Fonds continue à financer des actions conformément à sa vocation. Le ministre de tutelle est aussi le président du comité. C’est la voix la plus autorisée.
 
Parmi les menaces qui pèsent sur ce secteur, il y a aussi le problème des infrastructures. Les voies, la vétusté, les menaces de fermetures des hôtels… Est-ce qu’il y a des solutions proposées en ce sens par le ministère dans le plan stratégique ou dans le PSE ?
 
Nous partageons leurs préoccupations. Le PSE et le plan stratégique sont des documents sur lesquels nous avons beaucoup travaillé sur la mise en cohérence. Ce sont les mêmes objectifs, les mêmes démarches pour répondre à ces soucis. Il y a l’objectif de créer six pôles de développement intégré. Dans ces pôles, les actions prévues sont aussi dans le plan stratégique. Il y a une forte volonté d’accompagner la rénovation de l’offre hôtelière sénégalaise. Elle  a été réaffirmée lors du conseil interministériel. Il a été retenu le principe non seulement de classement des hôtels, mais aussi la mise en place d’un crédit hôtelier, d’une banque dédiée à l’hôtellerie et au tourisme. La mission de cette banque sera d’accompagner les hôteliers dans la rénovation de leurs outils de production, mais également d’accompagner les nouveaux hôtels. Comme vous pouvez le voir sur ce document (qu’il nous montre NDLR), dans les  premières mesures concernant l’offre, il y a donc la création d’un crédit hôtelier. C’est l’importance du tourisme qui le requiert et c’est né d’un consensus entre le privé et le public.
 
D’après le ministre, l’érosion côtière a été maîtrisée, les professionnels du Tourisme disent que non, citant même des actions qu’ils ont menées. Là aussi, qu’en est-il réellement ?
 
Certes la menace est toujours d’actualité. C’est une inquiétude que le gouvernement partage avec eux. Mais pour vous prouver l’importance que le chef de l’Etat accorde à cela, il faut en revenir à la cérémonie de lancement de la saison touristique. Il n’a rien d’autre visité que ces sites en question et il a été au-delà de ce qui a été proposé par les opérateurs privés. Avec le ministre de l’environnement, il  a été voir les sites au-delà de ce qui a été proposé. Il a pris la juste mesure de ce problème, il a donné des directives, des instructions au ministère de l’environnement pour que les travaux soient repris. On cherche même à aller au-delà de la reprise car dans les documents, on veut qu’au-delà de ces brise-lames que l’on pose des digues et que l’on travaille pour le ré-ensablement de ces plages. C’est pour pérenniser l’outil qui est le balnéaire. Mais le département a même voulu qu’on aille plus loin, parce qu’il n’y a pas que Saly. Le ministère a voulu qu’on mobilise les moyens additionnels pour qu’on puisse augmenter ma protection des plages au-delà de Saly.
Donc la volonté de l’Etat est claire : finaliser les travaux des brise-lames,  rechercher des financements supplémentaires pour accompagner la protection des plages.
 
L’ancien ministre de ce secteur, Thierno Lô, en plus du Tourisme balnéaire avait d’autres visions pour le développement et la diversité de ce secteur, notamment le tourisme culturel, religieux etc. Qu’est devenue cette vision ?
 
Cette vision est même renforcée dans le plan stratégique. Car à l’époque, c’était juste une vision, aujourd’hui on l’a intégrée en stratégie et on a localisé les pôles où on doit mettre en exergue ces formes de tourisme. Il y a tout un programme dans ce plan qui concerne le tourisme religieux et dans l’étude, il a été démontré que le Sénégal devrait pouvoir diversifier son produit et avoir au moins six créneaux de forme de tourisme sur lesquels, notre destination pourrait être compétitive. Il y a le balnéaire qui est le fond de commerce principal, le tourisme de nature et ses découvertes, le tourisme culturel, le tourisme d’affaire avec le centre de conférence qui se construit à Diamniadio, il y a également le tourisme religieux. Dans le document du conseil interministériel, le ministre a même présenté les  pôles sur lesquels on peut compter davantage pour le tourisme religieux. Le Pôle Thiès-Diourbel avec beaucoup de foyers religieux comme Popoguine, Touba, Tivaouane, Ndiassane. Le Pôle Delta du Saloum où on a le foyer Niassène avec beaucoup de disciples en Afrique et dans le monde tout comme Dakar avec le foyer Layène.
 
Est-ce que des jalons ont été posés dans ces foyers ? Ou, est-ce que c’est compris dans le PSE ?
 
Le PSE en ce sens est un cadre global qui dit que le pays doit se développer à travers le renforcement dans ces six pôles. Il a été prévu de revoir l’offre, de renforcer la formation, de développer la filière, de faire la promotion et d’améliorer le transport. Le ministère a défini une stratégie qui, mise en œuvre, permettra de réaliser les orientations définies dans le PSE.
 
Aujourd’hui le Sénégal a de grandes chances à travers le tourisme, parce que c’est un secteur transversal, il ya plusieurs acteurs qui doivent combiner leurs efforts pour que cela se développe. Ses retombées irriguent beaucoup de secteurs économiques. Quand le tourisme marche, l’agriculture marche parce qu’on consomme, quand il marche, le transport marche parce que les touristes bougent, quand il marche, l’élevage marche, il est en de même pour le téléphone avec la communication. Le développement d’un secteur de ce genre doit être porté par le gouvernement, mais la chance que nous avons est que le Chef de l’Etat lui-même en a fait une priorité,  il a même fait une première sous nos cieux : présider le lancement de l’ouverture d’une saison touristique, annoncer des mesures fortes, inscrire tous ses ministres dans cette dynamique, pour travailler dans ce sens. C’est pourquoi le Premier ministre a présidé le conseil interministériel autour de ce secteur. Nous voulons lancer un appel pour que toutes les forces vives puissent saisir cette balle au rebond et œuvrer ensemble,  pour le développement durable et harmonieux de ce secteur.
Lundi 10 Mars 2014




1.Posté par zenit le 10/03/2014 09:04
bravo et du courage monsieur l ministre

2.Posté par zenit le 10/03/2014 09:09
COURAGE M L MINISTRE

3.Posté par Dëgg la vérité le 10/03/2014 14:10
Ce petit directeur n'est qu'un opportuniste qui n'a fait que des clins d’œil au président et au premier ministre, alors que ses précisions devaient se limiter à apporter des réponses techniques aux questions posées. Pauvre Oumar GUEYE

4.Posté par ASSANE FALL le 12/03/2014 13:46
POLITIQUE REK ...des faits messieurs des faits .... Le secteur du tourisme n'est pas un bras de fer entre ministère et Racine Sy il est est réel et des dizaine de milliers de personnes en vivent... Et actuellement pas grand chose n'est fait...de moins en mois de touriste s’intéresse au Sénégal et de plus en plus fréquente les pays limitrophes, ca c'est réelle ... pas vos plus 20 % . Quel sont vos actions de promotions ? Quel sont vos supports ?
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