Tirs groupés de la presse britannique contre son fils : Lamine Diack, la vraie cible ?

Au sein de la Fédération internationale d’athlétisme (Iaaf), on croit fermement que les «révélations» de la presse britannique contre Massata Diack visent en fait son père et président de l’Iaaf, Lamine Diack. Explications.


Tirs groupés de la presse britannique contre son fils : Lamine Diack, la vraie cible ?
Libération révélait que Pape Massata Diack a écrit à la Fédération Internationale d'athlétisme (Iaaf) pour demander que son contrat marketing soit suspendu, le temps que sa Commission éthique fasse la lumière sur les accusations portées contre lui.
En effet, la presse anglaise soutient que le fils du président de l’Iaaf aurait réclamé 05 millions de dollars, dont 400. 000 euros en liquide, au Qatar pour assurer la tenue des mondiaux d’athlétisme à Doha. Quelques jours auparavant, un documentaire, intitulé Dopage confidentiel : comment la Russie fabrique ses vainqueurs, était diffusé sur une chaîne allemande, massivement reprise par les médias anglais. Le documentaire s’appuie sur plusieurs témoignages, dont ceux de Stepanova et son époux Vitali Stepanov, qui a travaillé (2008-2011) pour l’Agence publique antidopage russe (Rusada).
D’ailleurs, l’Agence mondiale antidopage a décidé d’ouvrir une enquête qui va démarrer, début juillet. Et si Papa Massata Diack n’était qu’un dommage collatéral et que Lamine Diack soit la vraie cible de ce qui ressemble, au regard de la succession des faits, à une opération hautement huilée ? Des indices concordants peuvent le faire penser. Une dénonciation qui date de juillet 2014.
En effet, Sébastian Coe, double champion olympique du 1500 mètres, a annoncé sa candidature à la succession de Lamine Diack qui occupe la présidence de la Fédération internationale, depuis la mort de l’Italien Primo Nebiolo en 1999. Même si Lamine Diack a annoncé qu’il ne briguerait pas un nouveau mandat, il n'en demeure pas moins que des "révélations" contre Massata Diack proviennent des médias britanniques.
Or, Sébastian Coe est Anglais et sa première déclaration, après l’annonce de sa candidature, a été de dire qu’il va lutter contre le dopage. Au sein de l’Iaaf, des sources autorisées croient savoir que la publication du reportage, à l’origine de la tempête médiatique et les accusations portées contre Massata Diack presque au même moment, avaient un but précis : pousser Lamine Diack à la démission, comme l’a fait le Trésorier russe de l’Iaaf. Aussi incroyable que cela puisse paraître, les accusations formulées contre Massata Diack émanent d’une dénonciation faite devant le Comité éthique, présidé par un anglais depuis ... juillet dernier avant les fuites de ce mois. Le patron de Pamodzi n’a pas été encore entendu par l’enquêteur...anglais désigné pour piloter cette affaire.
Massata comme Platini ?
A vrai dire, nombreux sont les pays qui avaient pensé que Lamine Diack n’amènerait pas au sommet l’Iaaf. Fallait-il créer une tâche qui l’amènerait à quitter l’instance par la petite porte ? Une note avait d’ailleurs été faite par un pays européen qui prédisait que les Finances de l’Iaaf seraient au rouge au départ de Lamine Diack. Les faits ont prouvé le contraire car, lors du dernier Conseil d’administration de l’Iaaf tenu à Monaco en septembre dernier, ses caisses affichaient 65 millions de dollars.
Pour certains, c’est l’histoire qui se répète puisque Massata Diack a fait l’objet des mêmes accusations en 2010, même si à l’époque l’affaire avait été gérée en interne. Des membres de l’Iaaf avaient, lors d’une réunion, affirmé avoir appris que Massata Diack vendait frauduleusement des billets pour le compte du mondial au Brésil, à travers une de ses structures basée au Nigéria.
Le fils de Lamine Diack ne s’était pas gêné pour adresser un mail incendiaire à ses accusateurs. Des observateurs ne manquent pas d’ailleurs de comparer les accusations formulées contre Massata Diack à celles qui ont visé récemment Michel Platini, accusé d’avoir reçu de la Russie un Picasso en échange de son vote en faveur du pays de Poutine pour la coupe du monde 2018 de football. L’accusation très vite démentie venait du Sunday Time, un journal...britannique. L’Angleterre, qui s’était présenté en même temps que la Russie, n’avait obtenu que deux voix, avant d’être éliminé au premier tour.
Par ailleurs, au sein de l’Iaaf, les relations entre Massata Diack et les pays émergents dérangent au plus haut point. Et, on redoute qu’il ne soutienne pas officieusement la candidature anglaise. En effet, le patron de Pamodzi, qui a commencé à travailler avec le Qatar depuis 1995, lorsqu’il a organisé sur demande de l’Émir une course automobile a changé les règles à son arrivée. A la suite de son contrat avec l’Iaaf, Massata Diack a ouvert d’autres partenariats avec des sociétés Coréennes, Japonaises etc. Résultats des courses : à ce jour, il a apporté quelques 350 milliards de F Cfa, sous forme de sponsoring à l’Iaaf. C’est dire...Dans tous les cas, le fils Diack compte laver son honneur puisqu’il a décidé de porter plainte contre le journal britannique ‘’The Guardian’’. 
Jeudi 18 Décembre 2014




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