Terrorisme - Dr. Bakary Sambe : « Les stratégies de l’ONU et de la Francophonie n’ont pas à être concurrentielles, mais complémentaires et coordonnées! »

«Le terrorisme a instauré, de facto, une nouvelle mais véritable communauté internationale, celle des vulnérables que nous sommes tous. Que l’on soit dans un pays développé ou pauvre nous partageons, tous, notre destin commun de vulnérables. On est, désormais, aussi bien exposé aux risques à Gao qu’à Bruxelles. Et cela doit faire réfléchir les puissants de ce monde sur la notion de responsabilité collective et la nécessité d’une solidarité agissante », déclare Babary Sambe lors du débat sur « Radicalisme et dialogue » organisé à l’Université Cheikh Anta Diop en présence du Ministre-Président de la Wallonie-Bruxelles, le 12 avril dernier.
Pour le coordonnateur de l’Observatoire des radicalismes et conflits religieux en Afrique, « il est plus que jamais important qu’il y ait une coordination des différentes stratégies de prévention et de lutte contre un phénomène qui fait de tous nos pays des entités vulnérables au même titre, que l’on soit du Nord ou du Sud ».
C’est pour cela, Sambe pense que « dans le cadre de la prévention de la radicalisation, les Nations Unies et la Francophonie peuvent mener des actions, utiles, constructives, différentes mais complémentaires dans le cadre d’une meilleure synergie et, de ce fait, elles n’ont aucun intérêt à s’inscrire dans quelque forme de de concurrence que ce soit ».
Participant au débat à l’UCAD  à l’occasion de la visite officielle du Ministre- Président de la Wallonie-Bruxelles à Dakar, le Directeur de Timbuktu Institute –African Center for Peace Studies considère que « la nouvelle situation induite pa r une vulnérabilité partagée et égalitaire entre le Sud et le Nord devrait pousser à plus de solidarité et de synergie et non à une dispersion des efforts et des énergies contre un phénomène qui ne sera vaincu que par des stratégies coordonnées et durables ».
Pour Sambe, « Il faudrait plus prévenir aujourd’hui par des systèmes éducatifs performants, inclusifs et la justice sociale par la bonne gouvernance pour avoir moins à intervenir demain avec des méthodes sécuritaires qui , bien que temporairement nécessaires, ont déjà montré leurs limites ».