TOUBA- Exploitation de la femme par l'homme à travers l'arachide ... 11 heures de labeur/jour pour 500f Cfa ... Des dames au bord de la rupture (IMAGES)


TOUBA- Exploitation de la femme par l'homme à travers l'arachide ... 11 heures de labeur/jour pour 500f Cfa ... Des dames au bord de la rupture (IMAGES)
ll faut y faire un tour pour le croire! Des femmes, dans un coin de ce pays, travaillent onze tours d'horloge par jour pour 500 francs Cfa. La scène est désolante et elle se passe à Ndindy, à côté de Touba-Mosquée, loin des yeux des autorités religieuses, administratives ou...des organisations de défense des droits de l'homme. Ici, des dames de tous âges décortiquent l'arachide, séparent les graines de leurs coques, les triturent en vue de l'extraction de l'huile qu'elles contiennent, le tout avec du matériel rudimentaire. Mais ce qui choque le plus dans cet enfer, c'est que les victimes malgré leur dur labeur, remercient leur employeur du nom de Fallou...debout à côté, les bras derrière le dos. Pour accéder à ce lieu, il a bien fallu le soutien d'un homme politique très influent dans le coin. Récit!

Il est onze heures. Le soleil est déjà ardent. Nous sommes à Ndindy. C'est en 4X4 que nous quittons la route bitumée pour emprunter un chemin sablonneux qui semble fréquemment emprunté par des camions. Trois centaines de mètres plus loin, c'est un bruit peu fréquent qui change l'ambiance. Un bruit que rien n'accompagne. " Craac ! Craac !" . Premier constat dès qu'on pose le pied à terre : le sol est blanc et inondé de brisures de coques d'arachide. L'atmosphère est polluée par ces mêmes brisures de coques d'arachide. La respiration est difficile, presque impossible.  Obligation de mettre un mouchoir au nez et des lunettes aux yeux pour tenir. En face, il y a un grand bâtiment où l'on sent une forte activité. Mais dès qu'on franchit le seuil de la porte, l'on a forcément envie de reculer. L'image est insoutenable : une centaine de femmes dans toutes les positions (debout, accroupies, courbées, bébés parfois sur le dos), se démènent comme elles peuvent. Notre présence est gênante et d'ailleurs l'une d'elles nous le fera savoir : " Il n y a rien à raconter ici. N'avez-vous jamais vu des gens travailler ? ". Cette dernière est une des proches de Fallou, leur employeur. Et comme par enchantement, ce dernier va vite rappliquer avec sa 4X4, la mine renfrognée, menaçante même.
" C'est la presse ?" pose-t-il d'emblée comme question.
" C'est la presse, en effet " rétorque Docteur Sylla, notre facilitateur qui ajoute difficilement : " c'est la presse. Elle cherche à inciter les gouvernants à aider les femmes à avoir de meilleures conditions de travail, des financements. Vous aussi, pour le soutien que vous apportez à ces dames en leur offrant du travail, vous méritez des machines de dernière génération."
C'est à peine si son interlocuteur a hoché la tête. Il est dubitatif, craintif et entièrement sur la défensive. Craindrait-il quelque chose ?

Alors qu'on s'y attend le moins, des femmes proposent de répondre à nos questions. Une bonne dizaine manifeste leur volonté de se faire enregistrer. Toutes diront sensiblement la même chose : l'employeur est traité en mécène et l'État en monstre. " Nous passions nos journées à ne rien faire. La pauvreté est d'une acuité telle que nos repas quotidiens ne sont pas assurés. Nos maris et nos pères n'ont pas de travail. Nous sommes obligées d'aller faire quelque chose. C'est une aubaine pour nous de trouver du travail. Nous remercions notre patron d'avoir installé son entreprise ici. Il y a d'autres structures comme celle-là dans Touba. Nous nous demandons ce que nous aurions pu devenir s'il n'était pas là".  
Pourtant, il n'est point besoin de chercher loin pour savoir que les différents discours sont taillés sur mesure et les comportement orientés. Et c'est du regard qu'une dame nous demandera de la suivre.

Pendant que Fallou et les autres prêtent attention au discours sage de Docteur Sylla, la dame nous propose, à l'abri des yeux (espère -t-on), de tout nous dire. Et c'est comme cela que la vérité du site a jailli. Les larmes aux yeux ,madame fait des révélations fracassantes : " Nous commençons le travail très tôt, entre 6 heures et 7 heures.  Ce travail consiste à séparer la graine de la coque d'arachide. Nous disposons de machines qu'il faut tourner manuellement et ce mouvement rotatif nécessite des efforts musculaires très importants. On peut faire ces mouvements pendant quatre tours d'horloge sans arrêt. Il faut ensuite tamiser avec l'aide du vent. S'il n'y a pas de vent, on risque de ne gagner aucun franc de la journée. Pour chaque sac d'arachide, il nous est imposé de produire une certaine quantité de graines sélectionnée. Nous enregistrons d'énormes pertes s'il y a une pléthore de mauvaises graines sélectionnées."
Par rapport à la rémunération, notre interlocuteur précise que tout dépend de la production individuellement enregistrée. " Si tu n'as pas beaucoup de pertes, tu peux rentrer avec la somme de 500 francs Cfa. Moi, il m'est arrivé à maintes reprises, de descendre avec la somme de 250 francs Cfa. Nous arrêtons le travail, généralement, à 18 heures pour aller nous occuper de la famille. Le seul bémol, c'est que nous sommes payées. Il n'y a aucun problème pour rentrer dans ses fonds ".  En a parte, d'autres femmes feront les mêmes révélations... 

Non loin de là, travaillent d'autres mères de famille. Ces dernières sont chargées d'extraire l'huile des graines d'arachide. D'autres efforts physiques encore ... En fait , il s'agit d'un travail à la chaine. Et ces dames sont les seules à ne pas profiter des fruits de leur pénible labeur. De quoi susciter le cri de coeur de docteur Sylla ." Les femmes de Touba sont fatiguées. Elles vivent difficilement. Nous demandons à l'État du Sénégal de leur venir en aide en leur octroyant des financements, des machines de travail en tout genre. Elles représentent un potentiel électoral impressionnant et celui qui leur vient en aide gagnent leur confiance. Nous interpellons dès lors directement le Président Macky Sall! " C360_2015-04-18-11-09-10-539-BorderMaker C360_2015-04-18-11-09-35-711-BorderMaker C360_2015-04-18-11-35-16-393-BorderMaker C360_2015-04-18-11-35-45-383-BorderMaker C360_2015-04-18-11-36-00-856-BorderMaker C360_2015-04-18-11-47-33-496-BorderMaker C360_2015-04-18-11-49-14-470-BorderMaker C360_2015-04-18-11-55-52-066-BorderMaker C360_2015-04-18-11-57-20-423-BorderMaker
Dimanche 19 Avril 2015




1.Posté par Tabane le 19/04/2015 12:19

2.Posté par Babs le 19/04/2015 13:18
Ndeysane métina! '' emancipate your self from mental slavery'' disait Bob Marley, à force d'agir sous l'emprise du ''ndiguel'', elles sont complètement devenues aliénées. là ou li n'y a pas d'école règne l'obscurantisme, au profit des pseudos marabouts.

3.Posté par Oumar le 19/04/2015 14:53
Il n'y'a que deux types d'industries qui se développent bien au Sénégal. L'industrie Maraboutique et celle Politique. Il n'y'a que dans ces deux sphères que tu vois des Sénégalais avec la mine joviale. Il faut que la population se soulève d'une manière ou d'une autre. Il faut rompre les chaînes avec ces deux boulets!

4.Posté par loarfalaf le 19/04/2015 17:51
Bien dit Babs, je partage pleinement votre opinion. Il faut croiser le fer contre ses forses irrationelles obscures.



Dans la même rubrique :