Suspension de Dianté et Zoumarou : les vices de forme.


Suspension de Dianté et Zoumarou : les vices de forme.
Je viens d’apprendre qu’au cours d’une plénière tenue parallèlement à celle convoquée par le Coordonnateur  du Grand Cadre des Syndicats de l’Enseignement (GCSE), des syndicats membres dudit cadre ont décidé de la suspension du Coordonnateur M. L. DIANTE et du Vice-coordonnateur O. W. ZOUMAROU avant de désigner un nouveau coordonnateur, en l’occurrence, A. FATY.
 
J’exprime ici toute ma déception et mon indignation par rapport à la manière dont le quiproquo faisant suite à la suspension du mot d’ordre du GCSE a été géré par les syndicats d’enseignants.
 
Nul besoin de rappeler les préalables qui doivent présider à toute sanction disciplinaire à l’encontre d'un membre d'une association, à fortiori d’un cadre non organique.
 
Dès lors que la Plénière a été dûment convoquée par M. DIANTE le Coordonnateur, en vertu de l’article 9 de la Charte du Grand Cadre des Syndicats de l’Enseignement, toute autre réunion de l’instance, tenue fut-elle en présence d’une majorité qualifiée, reste nulle et non avenue. Par conséquent, les décisions qui en seront issues manqueront de légalité.
 
Il est vrai que l’appel que j’ai lancé la veille n’a pas été entendu, cf. texte intitulé : « La cacophonie autour d’un mot d’ordre : un crime lèse-syndical ».
 
Quand bien même le Coordonnateur a outrepassé ses prérogatives, il fallait faire preuve de lucidité, de sérénité et de dépassement pour gérer la crise au profit de l'intérêt exclusif du mouvement syndical enseignant en préservant l’unité. Hélas!
 
Sans avoir la prétention de remettre en cause l’autorité de la Plénière, je ne puis m’empêcher de formuler ces questionnements :
 
En premier lieu, a-t-on mis en branle la Commission d’Ethique et de déontologie chargée de veiller à la discipline et au strict respect des règles de fonctionnement du GCSE et qui peut, en cas de saisine par la plénière ou d’auto saisine, mener des enquêtes, auditions puis transmettre les rapports à l’instance délibérative en application de l’article 14 de la Charte ?
 
En second lieu, pourquoi vouloir infliger la suspension dès lors que la Charte prévoit en son article 22 d’autres formes de sanction moins lourdes et certainement plus disproportionnées eu égard à la nature du cadre ?
 
En troisième lieu, n’aurait-il pas été plus judicieux que ceux qui prétendent détenir la majorité prennent part à la Plénière convoquée par le Coordonnateur ?
 
Enfin, qu’est-ce que l’on gagne dans une logique de la confrontation intersyndicale ?
 
A notre avis ce qui plus désolant et accablant, c’est assister à la faillite progressive du syndicalisme construit  de plus en plus sur l’émiettement, des logiques de positionnement ou des velléités guerrières sans une prise en compte de l’enjeu véritable que constitue la préservation d’une Ecole publique démocratique, populaire, inclusive et de qualité tout en contournant le plus souvent l’esprit logique, la lucidité, l’éthique ainsi que l'engagement militant qui devraient sous-tendre toute action d'un dirigeant du mouvement syndical enseignant et même de tout éducateur.
 
Voilà les prémices de la discorde alors que les enseignantes et enseignants s’étendaient au renforcement de la dynamique de l’unité syndicale, gage de succès dans les luttes en vue de la revalorisation de la fonction enseignante et de l’amélioration des conditions d’enseignement/apprentissage.
 
Pour une Ecole performante et pacifiée !
 
Vive l’unité syndicale !
 
Sénégal, le 05  mai 2015
 
Ndiaga SYLLA, Ancien Secrétaire Général National de l’ADEPT
 
Mardi 5 Mai 2015
Dakar actu




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