Serigne Saliou Samb à propos du rappel de l'ambassadeur du Sénégal à Doha : "Macky Sall aurait pu résister (...) Le Qatar peut utiliser Karim Wade comme une arme non conventionnelle..."


La crise qui secoue le Golfe persique depuis 72 heures ne laisse pas indifférent le Sénégal. En fin de matinée, le gouvernement sénégalais a sorti un communiqué pour porter à la connaissance de l'opinion sa décision de rappeler son ambassadeur établi à Doha, au Qatar. Pourtant nombreux sont les observateurs qui entrevoyaient une autre posture de Dakar en raison de sa réputation de pays médiateur. Mais pour le docteur en science politique et relations internationales,Serigne
Saliou Samb, l'État Sénégalais a montré qu'il a les mains liées.

Dans un entretien accordé à Dakaractu, l'ancien directeur de la rédaction du journal l'Observateur regrette que le président du Sénégal n'ait pas reconduit face aux saoudiens la même stratégie qu'il a adoptée pour faire abdiquer Israël dans sa tentative de faire chanter le Sénégal sur la question palestinienne.

En rappelant son ambassadeur, Dakar s'expose éventuellement à des représailles. A en croire Serigne Saliou Samb, Doha peut utiliser Karim Wade comme une arme non conventionnelle contre Macky Sall.

Aussi, poursuit le politologue, le Qatar peut déballer sur le
protocole de Doha. Rappelons que le gouvernement du Sénégal a toujours nié l'existence d'un deal autour de la libération et de l'exil de Karim Wade.

A moyen ou long terme, la crise qui prévaut actuellement dans le Golfe peut être bénéfique à l'Iran, prédit Serigne Saliou Samb selon qui, le "pire est à craindre".

Pour rappel, l'Arabie saoudite, le Bahrein, les Emirats arabes unis, l'Égypte, les Maldives, l'Île Maurice et la Mauritanie ont rompu leurs relations diplomatiques avec le Qatar. Le petit émirat du Golfe est accusé de soutenir le terrorisme entre autres griefs.
Mercredi 7 Juin 2017




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