Senghor–Diouf Dia–Lamotte, un tiercé gagnant ! (Par Abdoulaye THIAM)


Senghor–Diouf Dia–Lamotte, un tiercé gagnant ! (Par Abdoulaye THIAM)

L’image est forte ! Elle est inédite ! Ou presque. Elle est surtout riche en symbole. Elle est tellement rare qu’il est impossible de ne pas la relever. Hier, lors de l’installation du Comité exécutif (COMEX) de la Fédération sénégalaise de football (FSF), le vainqueur de l’élection du 12 août dernier, Me Augustin Senghor et ses deux anciens adversaires que sont Mbaye Diouf Dia et Louis Lamotte, ont frappé un énorme coup.

Ce, sous une conduite du ministre des Sports, Matar Bâ, qui a fait aussi preuve d’une simplicité rare en tordant le coup au protocole afin que les adversaires d’hier, puissent se retrouver et décider de travailler pour la victoire du football sénégalais. 

Mbaye Diouf Dia en a même perdu son latin, quand Matar Bâ a décidé de lui permettre de parler en premier devant une assistante, toute surprise. Le président de Mbour Petite Côte (MPC) va se contenter d’une phrase laconique : «Je suis disposé à travailler avec Augustin pour le développement de notre football». 

Vous avez certainement remarqué le tutoiement. «Augustin» et non Me Augustin Senghor ou encore le président Senghor. Rien de tout ça. Ce qui démontre encore une fois, la familiarité entre les deux hommes qui ont commencé à cheminer depuis le Cadre de Concertation des présidents des clubs (CCPC) jusqu’à la première élection de Me Senghor en 2009, en passant par le Comité de Normalisation du football (CNF), piloté par Mamadou Diagna Ndiaye. 

Dans sa réponse, le président de la FSF ne va pas tarder à rendre la politesse à Mbaye Diouf Dia. «J’appelle M. le co-président Mbaye Diouf Dia à venir travailler avec nous», tonne le patron du football sénégalais. La salle exulte ! Abdoulaye Mbaye Pekh ne pouvait plus se retenir. Dans des envolées lyriques dont seuls ceux qui ont l’art de parler ont le secret, il loue l’état d’esprit du ministre des Sports et les dépassements dont ont fait montre, les deux hommes. 

Et soudain, surgit Louis Lamotte, dont le ministre Sports avait déjà fini d’annoncer la volonté d’être présent en ce moment. Et ce ne sont pas les rencontres programmées depuis belle lurette qui lui feront changer d’avis. L’ancien président de Ligue Professionnelle annonce la couleur pour la victoire du Sénégal dès 2019 sous le magistère de Me Senghor qu’il entend accompagner. Déjà, dira-t-il, «les premiers jalons vont être posés le 2 et 5 septembre prochains» lors de la double confrontation entre les «Lions» du Sénégal et les Etalons du Burkina Faso pour le compte des 3ème et 4ème tours des éliminatoires de la coupe du monde Russie 2018. 

Des exemples à suivre

Ce que Me Augustin Senghor, Louis Lamotte et Mbaye Diouf Dia ont montré, est un vrai cas d’école. C’est un exemple à méditer. Et le ministre des Sports devrait se battre pour qu’il en soit partout ainsi. Le sport, ce n’est pas la politique. Le sport, c’est avant tout le fair-play. C’est une pratique entre gentlemen. Des gens dotés d’une capacité de dépassement. Le football vient de montrer le chemin à suivre. Les autres disciplines ne devraient être en reste. Ce qui est loin d’être le cas dans différentes Fédérations sportives où les vaincus restent toujours aux aguets attendant avec impatience le moindre faux pas de leur adversaire. A la limite, on se demande s’ils ne lui souhaitent pas d’échouer lamentablement. Quelle méchanceté ! Comme si, ce n’est pas le Sénégal qui les intéressait. Ces gens ne méritent pas le qualificatif de dirigeant. Bravo donc au ministre des Sports. Mais bravo aussi à Augustin Senghor, à Mbaye Diouf Dia et à Louis Lamotte. Pourvu maintenant qu’ils aillent au-delà du discours pour le bien du football sénégalais. 
Par Abdoulaye THIAM
(Sud Quotidien)
Vendredi 18 Août 2017
Dakar actu




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