Sénégal-Mali : les armes de chasse de la discorde


Sénégal-Mali : les armes de chasse de la discorde
 L’affaire de la disparition mystérieuse de la cargaison du navire battant pavillon tanzanien et ayant à son bord 37 containers de 8000 fusils de chasse et cartouches de chasse ainsi que quatre containers contenant des explosifs et autres matières destinées au fonctionnement de l’atelier de recharge de cartouches pour fusils de chasse installé au Mali, risque d’avoir des prolongations judiciaires.
Selon Panapress qui reprend le quotidien privé malien «L’Indépendant», la cargaison qui se trouvait dans le navire qui a coulé le 14 août dernier au fond de l’océan Atlantique à Dakar appartenait à la société Socatram- Sa dont le promoteur est un commerçant Import-export, Baba Mangané installé au Mali. La marine sénégalaise n’écarte pas l’hypothèse que ce soit l’équipage du navire lui-même constitué d’Egyptiens qui se soit sabordé. Ces derniers redoutaient de se faire arrêter avec une telle quantité d’armes et de munitions comme pièces à conviction. Selon «L’Indépendant», la Socatram-Sa n’est pas à son premier transport de fusils de chasse et munitions. Elle a toujours fourni la police malienne en équipements et elle importait, avant la crise de 2012 au Mali, son matériel de la France. Elle s’est ensuite tournée vers la Turquie et ses marchandises ont toujours transité par le Port de Dakar. Se fondant sur des documents qu’il a reçus, le journal affirme que les 41 containers incriminés par la douane sénégalaise ont fait l’objet d’autorisations officielles du ministre malien de la Sécurité, le général Sada Samaké accordées à l’opérateur économique  malien. Du côté sénégalais, c’est le Directeur de la surveillance du territoire, le commissaire de police divisionnaire Matar Diop qui a délivré le 23 juillet 2014 trois autorisations à l’importateur malien, selon le journal qui précise qu’il s’agit entre autres de l’autorisation de transit de  cartouches de chasse, soit 37 containers contenant 2192 cartons de 250 cartouches de chasse chacun, l’autorisation de transit de substances explosives, soit quatre containers contenant 74 fûts de 20 kg chacun, soit au total 37,920 tonnes, et l’autorisation de transit de fusils de chasse, soit quatre containers contenant 200 pièces chacun, soit au total 8000 fusils de chasse.
Côté malien, on ne comprend pas pourquoi, en dépit des documents officiels en bonne et due forme délivrés à l’opérateur, le navire a été saisi pendant quelques jours par la marine sénégalaise avant de sombrer dans les eaux de l’océan Atlantique. L’opérateur économique malien a constitué des avocats. Il s’est engagé à se mettre à la disposition de la justice sénégalaise si d’aventure des armes de guerre se trouvaient à bord de son navire. Par contre si tel n’est pas le cas, la société menace de poursuivre la marine et la douane sénégalaise pour réparation du préjudice qui lui a été causé au double plan moral et financier, révèle le journal.
Mercredi 3 Septembre 2014




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