Saër Sène, attaquant de Blackpool : «Jouer en équipe nationale est mon plus grand rêve actuellement»

Dans la série des joueurs aux parcours atypiques, Saër Sène, 28 ans, figure assurément en bonne position. Passé par le Paris Saint-Germain (France), Bayern Munich (Allemagne), New England Revolution et New York Red Bull (Usa), l’attaquant franco-sénégalais qui a évolué cette saison à Blackpool, en Angleterre, est en instance de transfert. Une transition décisive pour le fils d’Oumar Gueye Sène qui veut évoluer dans un club très en vue et surtout aligner des performances qui lui permettront d’aligner son second rêve de jeune : porter le maillot de l’équipe nationale du Sénégal.


Saër Sène, attaquant de Blackpool : «Jouer en équipe nationale est mon plus grand rêve actuellement»
Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

Je m’appelle Saër Sène, je suis footballeur international sénégalais. J’ai 28 ans et j’évolue à Blackpool en
Angleterre.


Vous êtes né où ?

Je suis né en France mais j’ai grandi au Sénégal. J’ai passé toute mon enfance ici au Sénégal.

Depuis quand vous avez été piqué par le virus du football ?

Depuis mon enfance. Je suis issu d’une famille de footballeur. Mon père (Oumar Gueye Sène) était footballeur professionnel (Laval, Psg), mon grand-père aussi. Alors forcément, le football, je l’ai dans le sang. Dans la maison, il y a que des footballeurs. On aime le ballon et on aime jouer au football dans ma famille. Depuis que je suis petit, je n’ai voulu que jouer au football. Je me rappelle, c’est quand j’avais 6 ou 7 ans que je suis revenu au Sénégal. C’est là que tout a commencé. Je jouais à la maison, dans la rue comme tout enfant quoi. Je n’étais pas forcément le meilleur mais je me suis toujours battu pour être au top niveau. 

Quel a été votre parcours en tant que footballeur ?

C’est un long parcours avec beaucoup de voyages. De la France à l’Allemagne et de l’Allemagne aux Usa et de là jusqu’en Angleterre. J’ai fait des clubs et j’ai eu différentes expériences dans plusieurs pays. Quand j’ai quitté le Sénégal pour retourner en France, j’ai fait le PSG en jeune. J’ai fait Paris Fc, j’ai fait le Puc et dans d’autres clubs. Après quand je suis revenu au Sénégal, pour garder le rythme, j’ai fait un an à Génération Foot (National 1). A mon retour en France, je suis passé à Etampes, le club de mon père. J’y ai vécu deux très bonnes saisons même si c’est le bas niveau. Après, ça m’a aidé pour partir en Allemagne. Cela m’a permis de me montrer et de faire parler de moi. En Allemagne, j’étais déjà dans un club Cfa où j’ai fait deux saisons. J’ai fait une très bonne première saison mais j’avais pas marqué beaucoup de buts. A la deuxième saison, j’ai explosé et j’ai mis 29 buts et c’est là que j’ai signé au Bayern Munich.
Le tournant de ma vie, je vais le dire comme ça. Dès que j’y suis allé, on m’a pris dans le groupe National car les réserves professionnelles peuvent aller jusqu’en National. Je suis allé pour jouer avec la deuxième équipe. Je suis resté un mois en préparation puis quand Louis Van Gaal est arrivé, il m’a fait monter en entraînement en pro avant de me garder. C’est un tournant car j’ai appris beaucoup de choses. J’ai joué avec de grands joueurs. Je les voyais à la télé et, du jour au lendemain, j’étais dans le même vestiaire. Je jouais avec eux, j’apprenais, j’écoutais leurs conseils. Je suis même entré dans des matches en pro. J’ai été approché par l’équipe de France des moins de 20 ans mais j’ai toujours choisi de venir jouer pour mon équipe nationale et pour mon pays le Sénégal.

Quel a été votre premier contrat professionnel ?

En Allemagne, vous êtes déjà professionnels en Cfa. Maintenant, ça dépend du contrat car j’avais déjà un contrat professionnel en Cfa. Puis ils m’ont fait signé un contrat et j’avais un statut professionnel. C’est là que j’ai vraiment connu le statut de professionnel.

Pourquoi avoir quitté le Bayern pour aller aux Usa ?

J’avais marqué lors de mes premières apparitions au Bayern. En étant dans la réserve, j’ai marqué beaucoup de buts. Durant ma deuxième saison, on m’a donné ma chance pour rejoindre le groupe pro et là j’ai eu une blessure au genou. C’est ce qui m’a retenu en dehors des terrains pendant un an. Lorsque je suis revenu, j’ai été dans la réserve et je continuais à marquer des buts. Mais avec le départ de Van Gaal, je ne sentais plus la confiance du nouveau coach. Alors, j’ai préféré partir. C’est là que je me suis rendu aux Usa pour jouer à New England Revolution avant de rejoindre le New York Red Bull en première division américaine. A New England Revolution, j’ai été titulaire tout le temps et je marquais des buts aussi. J’ai été révélation de l’année dès la première saison. Puis fallait-il que je retourne soigner mon genou et cela m’a pris les trois derniers mois de la saison. La saison d’après, j’ai fait une superbe saison et on a été en demi-finale des Play-Offs qu’on a finalement perdues. Après, je suis parti à New York Red Bull où je suis allé jusqu’en finale du championnat.

Puisque vous vous sentiez bien là bas, pourquoi avez-vous quitté New York Red Bull ? 

Je vais être honnête sur ce choix là. Si j’ai quitté New York Red Bull pour revenir en Europe, c’est pour avoir une chance d’intégrer l’équipe nationale du Sénégal. J’avais encore des projets professionnels à atteindre. Alors, il fallait que je revienne en Europe pour avoir la chance d’être sélectionné en Equipe nationale. Ça a toujours fait partie de mes rêves de footballeur de défendre les couleurs de mon pays, le Sénégal. Je suis revenu en Europe pour faire parler de moi, me battre et marquer des buts pour montrer que j’ai ma place dans l’équipe nationale. On a eu une saison difficile à Blackpool (Angleterre) parce que c’est un club qui était en bas de tableau. Mais j’ai eu à y montrer mes capacités et mes compétences durant la saison. J’ai beaucoup appris aussi avec ce club.

On sait que vous êtes en phase de transfert, que beaucoup de grands clubs anglais et français s’intéressent à Saer Sène...

Oui j’en ai beaucoup. Que ça soit en Angleterre, en Allemagne, en France ou autres pays. Là, je suis en vacances et je laisse mon agent se charger du transfert qui se fera dans les prochains jours.

Pourquoi pas repartir en France ?

Pourquoi pas ? Je laisse les options ouvertes et mon agent s’en charge comme je vous dis et dans les prochains jours, on aura les résultats.

Depuis un peu longtemps, on entend toujours parler de Saër Sène comme étant un bon attaquant. Pourquoi, selon vous, vous n’avez jamais été démarché par les différents sélectionneurs de l’équipe nationale ? 

Je ne sais pas. En tant que joueur, tout ce qu’on peut faire, c’est de se battre dans son club pour montrer ses performances et le reste suit après. Si on se concentre trop sur certaines choses, ça peut nous nuire. Alors, je me concentre sur mon football et sur mon club en attendant qu’on m’appelle. Mais comme je dis, jouer pour l’équipe nationale du Sénégal, défendre les couleurs de mon pays, c’est mon plus grand rêve actuellement. Devenir footballeur professionnel, jouer dans de grands stades avec des milliers de supporteurs, c’était un rêve accompli. Maintenant, il me reste l’équipe nationale. Si je me bats en ce moment et que je marque beaucoup de buts, c’est pour donner du plaisir au public sénégalais. Mon père l’a fait et je voudrais faire pareil.

Aliou Cissé, le nouveau coach des Lions, a déclaré que les portes de l’équipe nationale sont ouvertes à tout le monde. C’est peut-être une chance...

Oui, c’est une chance. Je sais qu’il est rigoureux et qu’il aime le travail bien fait. Pour attirer son attention, je vais me battre en club, marquer beaucoup de buts, être adroit et performant.

Mais aller aussi dans un club où on pourra vous voir jouer...

Oui effectivement. Mais comme je dis, je ne ferme pas les options maintenant. Je vais juste me battre pour être le meilleur à mon poste. Aliou Cissé ne se focalise pas sur le niveau du championnat parce que j’ai des amis en deuxième division qui sont sélectionnés. Ce qui veut dire qu’il aime la performance et je serais performant Inchallah (S’il plait à Dieu). C’est un sélectionneur qui a l’esprit ouvert. C’est encourageant car ça nous permettra d’y croire et de croire à nos chances. Je pense qu’il suit tous les joueurs qui évoluent à l’étranger. Alors, je crois que c’est une bonne chose. Il revient maintenant de prouver que nous méritons notre place.

Quels sont vos projets à court terme au Sénégal ?

J’en ai énormément. Je suis en train de m’organiser pour pouvoir les mettre en place très bientôt. Je veux aider les enfants dans les hôpitaux mais aussi des talibés. C’est ma priorité du moment, en attendant que les autres arrivent. J’ai beaucoup de projets, pour le moment, et le reste viendra Inchallah. 

Libération

 

 





Vendredi 19 Juin 2015




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