SODIDA - Incendie à la zone industrielle : Des pertes de plus de 50 millions aux établissements Kébé

Toitures calcinées, fenêtres et portes détruites, salles informatique et autres bureaux emportés par les flammes, tel est le nouveau décor des Etablissements Kébé. Hier vers les coups de 13h 30, un incendie s’est déclaré à cette usine spécialisée dans la transformation des produits chimiques et phytosanitaires. L’origine de ce sinistre, d’après le propriétaire de l’usine, Moussa Kébé, provient d’«un mélange de produits lubrifiants à l’usine de fabrication, qui sont des produits inflammables, en plus de la forte chaleur qui sévissait au moment du drame». Moussa Kébé, visiblement frappé par ce sinistre, cherche les mots pour nous édifier : «J’étais dans mon bureau en train de revoir les dossiers et, subitement, on est venu nous demander de sortir. Et c’est là qu’on a vu les flammes. Heu­reusement qu’il n’y a pas eu de pertes en vies humaines.»

En outre pour notre interlocuteur, l’incendie aurait pu être évité si «les employés avaient eu l’idée de verser du sable et d’utiliser les extincteurs dans les secondes qui ont suivi l’incendie».
Malheureusement, cela n’a pas été le cas, puisque les dégâts matériels sont inestimables. «Tous les produits stockés ont été détruits et leur prix tournent autour de 50 millions de francs Cfa, sans compter les produits finis. Concernant le matériel du système de cuvage, près de 25 millions sont emportés par les flammes et le bâtiment n’est plus utilisable», se désole le patron.

Arrivés sur les lieux plus d’une trentaine de minutes plus tard, les sapeurs-pompiers dont un des sous-officiers s’est blessé au cours de leur descente sur les lieux du sinistre, ont eu beaucoup de difficultés pour éteindre le feu, car les moyens apportés n’ont pas été suffisants. M. Kébé explique : «Le premier camion, en 5 minutes, a épuisé son eau car il n’y a pas de bouche d’incendie à la zone industrielle de la Sodida. Ce qui a causé beaucoup de tort aux soldats du feu.»

Pour le capitaine Mbacké Cissé, «on a eu affaire à des produits chimiques, surtout des diluants qui sont des produits inflammables ; ce qui a accéléré la propagation du feu». Et dans cette logique, le patron de l’établissement attire l’attention des autorités sur la nécessité de sécuriser la ville et d’installer des bouches d’incendie.

En plus de la perte des produits, il y a eu la perte des archives et de plusieurs documents administratifs. Une enquête est ouverte pour déterminer les causes de l’incendie.

Les Etablissements Kébé sont spécialisés dans la fabrication de diluants cellulosiques, des acides chloridriques et sulfuriques, des vernis cellulosiques et synthétiques, et du grésil.
A rappeler que c’est la deuxième fois qu’un incendie s’est déclaré aux établissements Kébé depuis leur création en 1992. Suite à celui qui s’est produit en 2009 à l’usine Prestige, située à côté des établissements Kébé et qui est toujours en reconstruction.


( Le quotidien )