SÉNÉGALAIS CONDAMNÉ A 30 ANS EN FRANCE POUR VIOL EN SÉRIE : Sur les traces de Alassane Koundio


SÉNÉGALAIS CONDAMNÉ A 30 ANS EN FRANCE POUR VIOL EN SÉRIE : Sur les traces de Alassane Koundio
On en sait un peu plus sur ce ressortissant sénégalais condamné à 30 ans ferme pour viol en série en France. Et le moins que l’on puisse dire est que le gars est un pervers doublé d’un sanguinaire. Flash-back !
Il est près de 2 heures du matin. Il fait froid. Les rues sont désertes, le dernier bus est passé depuis longtemps. Stéphanie ne s’en inquiète pas. De Gentilly, la proche banlieue sud de Paris où elle vient de passer la soirée, à la porte d’Orléans où elle habite, il n’y a que le périphérique à traverser. Un petit quart d’heure de trajet, en allant d’un bon pas. La jeune fille, qui a bu un peu de champagne avec ses amis, marche tranquillement dans la nuit, ce 23 décembre 2011, ses écouteurs vissés sur les oreilles. Sans imaginer une seconde qu’elle vient d’être prise en chasse par un homme qui la suit comme son ombre.
Son immeuble, dans le 14e arrondissement de Paris, est hautement sécurisé. Il faut composer un premier code pour entrer dans la cour, un deuxième pour pénétrer dans le hall, et un troisième pour accéder à la cage d’escalier. Absorbée par sa musique, elle n’a pas entendu l’individu se glisser derrière elle. Elle ne se rend compte de sa présence qu’au moment de mon- ter dans l’ascenseur. Trop tard. L’homme, un grand Noir costaud, brandit un couteau. «Ta carte bancaire et ton code, vite ! », lui souffle-t-il. Stéphanie ne cherche pas à discuter. Elle les lui donne, trop contente d’en être quitte à si bon compte. Mais l’autre la pousse dans la cabine. «On va chez toi», dit-il en lui appuyant un objet froid sur la nuque. «Il y a ma mère, ma sœur et une amie dans l’appartement», lui explique-t-elle, pensant le décourager. Mais cela ne semble pas l’effrayer. Arrivée sur le palier, Stéphanie est tellement affolée qu’elle a du mal à retrouver ses clés au fond de son sac.
«Ne te fous pas de ma gueule, lui murmure-t-il d’une voix menaçante. Trouve les clés ou je te tue ! » Puis, il l’oblige à le conduire jusqu’à sa chambre, sans allumer la lumière. Là, il lui bande les yeux avec son pull et la force à s’allonger sur son lit. A ce moment-là, quelqu’un passe dans le couloir. C’est la sœur de Stéphanie, qui va aux toilettes. Sauvée ? Non. La sœur retourne se coucher, sans rien deviner du drame qui se joue derrière la cloison, à quelques mètres de là. Le silence revenu, l’homme ordonne à Stéphanie de se déshabiller. Et il la viole. «Je sais que ce que je viens de faire n’est pas bien, que c’est interdit par la religion musulmane», lui dit-il en se relevant. Si seulement il partait ! Mais il n’a pas l’air pressé.
Comment s’en débarrasser ? «Si vous voulez, je vous accompagne au distributeur de billets de la porte d’Orléans», lui propose Stéphanie. Et ça marche. Le type accepte de la suivre. Stéphanie retire 200 euros et il les empoche avant de se fondre dans la nuit. Le lendemain matin, la jeune fille se rend au commissariat pour porter plainte.
Les enquêteurs récupèrent sur son lit suffisamment de sperme pour établir l’ADN du violeur. Mais l’homme n’est pas répertorié au fi- chier central des empreintes génétiques. En revanche, la caméra de surveillance de la banque a fait du bon boulot. Les policiers du 3e district de la PJ parisienne disposent d’une photo très nette du suspect...
Assis dans le box des accusés de la Cour d’assises de Paris, ce 18 mai, Alassane Koundio est bien tel qu’il apparaît sur le cliché pris cette nuit-là : un Noir massif, un peu gras, les tempes scarifiées à la mode africaine, et l’air terriblement sûr de lui. Mais il n’est pas là pour répondre du seul viol de Stéphanie : il est également poursuivi pour deux autres agressions tout aussi violentes, et sordides.
Au total, trois viols commis en moins d’une semaine, du 23 au 28 décembre 2011, selon le même mode opératoire et signés à chaque fois du même ADN. Avec pourtant une nuance de taille : dès sa deuxième agression, le fou furieux massacre sa victime au couteau, la laissant entre la vie et la mort... Les policiers, à l’époque, sont sur les dents. Il faut absolument mettre le serial violeur hors d’état de nuire avant qu’il ne recommence. Mais ils ne disposent, on l’a vu, que d’une photo du suspect. Ils font du porte-à-porte dans la communauté africaine.
Début janvier 2012, des témoins croient reconnaître un Sénégalais ayant vécu à Étampes et dans divers foyers parisiens. Le 2 février, une main anonyme glisse un petit bout de papier sous l’essuie-glace d’une voiture de police stationnée devant le commissariat de la Goutte- d’Or : « L’homme que vous recherchez s’appelle Alassane Koundio ». La suite, on la connaît...
Vendredi 27 Mai 2016




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