Après avoir lu la chronique de Monsieur Babacar Justin NDIAYE, parue dans le journal en ligne DAKARACTU, il m’est revenu à l’esprit, ce qu’affirmait, à juste raison, l’écrivain et académicien français Bernard Poirot-Delpech : « La parole publique est aujourd’hui confisquée par quelques centaines d’hommes politiques, patrons, experts variés, publicitaires et communicants qui manient : langue de bois, euphémismes , jargon technocratique, métaphores passe-partout et formules faussement savantes, pour capter nos suffrages, masquer la réalité, endormir nos vigilances, nous imposer idées, images, camelote. Les victimes de ces tromperies les recopiant par contagion, c’est le langage qui risque d’être bientôt perverti en machine à vendre, vide de sens, suspect et ridiculisé. »
J’avoue n’avoir pas bien compris, cette fois-ci, le politologue que j’ai toujours bien apprécié. Il m’est difficile, en effet, de dire quel est son véritable objectif en tenant ces propos. Manifestement, son analyse des faits et situations, ses conclusions ou "certitudes" manquent de rigueur. Même si M. Ndiaye considère mon initiative relative à la création du Groupe de Réflexion pour la PAIX en Casamance (GRPC) d’ « inquiétante » et « qui apporte un supplément d’eau au moulin de la rébellion locale », je me refuse, pour ma part, de le suspecter d’intentions malveillantes pour des raisons que lui seul connaitrait.
Une démarche plus rigoureuse concernant ce processus de paix complexe, comportant parfois des aspects qu’il qualifie lui même d’"opaques", l’aurait amené à aller s’informer aux bonnes sources. C’est vrai que quand on le lit, l’homme semble vouloir, toujours, paraitre comme le plus informé des sénégalais, faire étalage de connaissance et de culture historique et politique qui s’agencent parfois de manière surprenante, voire incohérente. A preuve la convocation dans cette dissertation sur la Casamance, de situations ou évolutions qui n’ont pratiquement aucun intérêt ou lien direct avec ce qu’est en train de faire le GRPC (Cameroun, Soudan-Sud, Guerre d’Indochine, Tanzanie, Compagnie américaine qui pompe le pétrole cabindais, Guerre d’Algérie).
En ce qui concerne ce Groupe que j’ai l’honneur de coordonner, si Monsieur Justin Ndiaye était venu me voir il aurait su :
Que le Groupe travaille en rapport avec les principaux protagonistes que sont le Gouvernement du Sénégal et le MFDC. Le Chef de l’Etat qui nous soutient, est régulièrement informé de nos activités. Comme tout le monde le sait, la position de ce dernier est claire sur la question casamançaise. Me gardant, pour ma part, d’exprimer des jugements de valeur sur la qualité et la compétence de ses collaborateurs, je voudrais me permettre, ici, de saluer son engagement agissant pour le retour définitif de la paix et la sécurité en Casamance, sa perspicacité et sa vigilance. Toutes choses qui font qu’il n’aurait jamais laissé le GRPC s’engager dans les dérives que M. Ndiaye relève.
Que l’objectif du GRPC est essentiellement de rapprocher les protagonistes de la crise casamançaise en vue de la tenue de négociations sérieuses pour en sortir. Notre position est sans équivoque. Il y a des solutions à toute crise, fut elle trentenaire. Je ne sais pas où notre politologue national est allé chercher cette "certitude" que le GRPC travaille pour le démantèlement du Sénégal.
Que l’Atelier de Ziguinchor n’était pas un « conclave » inédit. En effet il s’est tenu à Dakar les 27 et 28 juillet derniers un premier Atelier au cours duquel des experts allemand, suisse et canadien ont été auditionnés. Il importe de noter qu’à cet atelier, a participé M. Ismaila Madior FALL, éminent juriste constitutionaliste et Président de la Commission d’Etude de la Phrase 3 de la Décentralisation.
Que l’Ambassadeur d’Ethiopie n’était pas à Ziguinchor et n’a donc pas été auditionné.
Enfin, que l’objectif des auditions n’est pas pour le GRPC, d’amener les négociateurs à appliquer de manière mécanique des formules venues d’ailleurs, mais de s’inspirer, de la manière dont certains problèmes ont pu être réglés. C’est en définitive, les protagonistes à la crise qui décideront d’un compromis.
Pour terminer, je vais inviter M. Nidaye à faire montre de plus d’humilité et d’esprit constructif, au regard de questions aussi complexes que celle de la crise en Casamance. Il est, en effet, souhaitable et plus positif qu’après avoir étalé sa grande science et bien critiqué les idées, faits ou actes ainsi que les dispositions personnelles des autres, que notre politologue propose des solutions ayant une certaine consistance. En tout état de cause, le GRPC reste ouvert aux critiques et pourrait recevoir Monsieur Ndiaye pour un échange sur cette problématique nationale. Le Chef de l’Etat a d’ailleurs bien souligné dès sa prise de fonction : le règlement de la crise en Casamance doit être inclusif et il faut associer toutes les bonnes volontés. Celle de Monsieur Justin Babacar Ndiaye sera la bienvenue.
Robert SAGNA
Ancien Ministre d’Etat, ancien Maire de Ziguinchor
Au nom du GRPC
J’avoue n’avoir pas bien compris, cette fois-ci, le politologue que j’ai toujours bien apprécié. Il m’est difficile, en effet, de dire quel est son véritable objectif en tenant ces propos. Manifestement, son analyse des faits et situations, ses conclusions ou "certitudes" manquent de rigueur. Même si M. Ndiaye considère mon initiative relative à la création du Groupe de Réflexion pour la PAIX en Casamance (GRPC) d’ « inquiétante » et « qui apporte un supplément d’eau au moulin de la rébellion locale », je me refuse, pour ma part, de le suspecter d’intentions malveillantes pour des raisons que lui seul connaitrait.
Une démarche plus rigoureuse concernant ce processus de paix complexe, comportant parfois des aspects qu’il qualifie lui même d’"opaques", l’aurait amené à aller s’informer aux bonnes sources. C’est vrai que quand on le lit, l’homme semble vouloir, toujours, paraitre comme le plus informé des sénégalais, faire étalage de connaissance et de culture historique et politique qui s’agencent parfois de manière surprenante, voire incohérente. A preuve la convocation dans cette dissertation sur la Casamance, de situations ou évolutions qui n’ont pratiquement aucun intérêt ou lien direct avec ce qu’est en train de faire le GRPC (Cameroun, Soudan-Sud, Guerre d’Indochine, Tanzanie, Compagnie américaine qui pompe le pétrole cabindais, Guerre d’Algérie).
En ce qui concerne ce Groupe que j’ai l’honneur de coordonner, si Monsieur Justin Ndiaye était venu me voir il aurait su :
Que le Groupe travaille en rapport avec les principaux protagonistes que sont le Gouvernement du Sénégal et le MFDC. Le Chef de l’Etat qui nous soutient, est régulièrement informé de nos activités. Comme tout le monde le sait, la position de ce dernier est claire sur la question casamançaise. Me gardant, pour ma part, d’exprimer des jugements de valeur sur la qualité et la compétence de ses collaborateurs, je voudrais me permettre, ici, de saluer son engagement agissant pour le retour définitif de la paix et la sécurité en Casamance, sa perspicacité et sa vigilance. Toutes choses qui font qu’il n’aurait jamais laissé le GRPC s’engager dans les dérives que M. Ndiaye relève.
Que l’objectif du GRPC est essentiellement de rapprocher les protagonistes de la crise casamançaise en vue de la tenue de négociations sérieuses pour en sortir. Notre position est sans équivoque. Il y a des solutions à toute crise, fut elle trentenaire. Je ne sais pas où notre politologue national est allé chercher cette "certitude" que le GRPC travaille pour le démantèlement du Sénégal.
Que l’Atelier de Ziguinchor n’était pas un « conclave » inédit. En effet il s’est tenu à Dakar les 27 et 28 juillet derniers un premier Atelier au cours duquel des experts allemand, suisse et canadien ont été auditionnés. Il importe de noter qu’à cet atelier, a participé M. Ismaila Madior FALL, éminent juriste constitutionaliste et Président de la Commission d’Etude de la Phrase 3 de la Décentralisation.
Que l’Ambassadeur d’Ethiopie n’était pas à Ziguinchor et n’a donc pas été auditionné.
Enfin, que l’objectif des auditions n’est pas pour le GRPC, d’amener les négociateurs à appliquer de manière mécanique des formules venues d’ailleurs, mais de s’inspirer, de la manière dont certains problèmes ont pu être réglés. C’est en définitive, les protagonistes à la crise qui décideront d’un compromis.
Pour terminer, je vais inviter M. Nidaye à faire montre de plus d’humilité et d’esprit constructif, au regard de questions aussi complexes que celle de la crise en Casamance. Il est, en effet, souhaitable et plus positif qu’après avoir étalé sa grande science et bien critiqué les idées, faits ou actes ainsi que les dispositions personnelles des autres, que notre politologue propose des solutions ayant une certaine consistance. En tout état de cause, le GRPC reste ouvert aux critiques et pourrait recevoir Monsieur Ndiaye pour un échange sur cette problématique nationale. Le Chef de l’Etat a d’ailleurs bien souligné dès sa prise de fonction : le règlement de la crise en Casamance doit être inclusif et il faut associer toutes les bonnes volontés. Celle de Monsieur Justin Babacar Ndiaye sera la bienvenue.
Robert SAGNA
Ancien Ministre d’Etat, ancien Maire de Ziguinchor
Au nom du GRPC
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