Retour sur le drame de Khossanto : De la responsabilité de l’Etat et de la nécessité d’organiser un conseil interministériel sur l’orpaillage.


Retour sur le drame de Khossanto : De la responsabilité de l’Etat et de la nécessité d’organiser un conseil interministériel sur l’orpaillage.
Le village de Kobokhoto, situé dans la commune de Khossanto, a fini d’enterrer son fils. La situation est revenue au calme, grâce à un coup de maître du ministre de l’intérieur et de la sécurité publique, M. Abdoulaye D. DIALLO.

Même si tous les acteurs sont d’accord pour dire « plus jamais ça », il urge aujourd’hui de situer les responsabilités dans cette affaire. Au-delà des agents arrêtés, qui très probablement seront jugés, on doit prendre le temps de creuser en profondeur pour que pareille situation ne se reproduise plus. C’est bien de consoler la famille éplorée, c’est encore mieux de prendre en charge la famille de la victime, mais impossible d’oublier  la perte d’un être cher. Comment en est-t-on arrivé là ? Une semaine avant le meurtre de Yamadou SAGNA, des douaniers avaient fait irruption dans une maison à khossanto et saisi de force un peu plus de 6 kg d’or d’un jeune du village. Des douaniers aidaés par un indicateur qui s’était fait passer pour un acheteur, ont failli être lynchés par les populations, mais réussiront tout de même à s’en tirer avec l’aide de la gendarmerie.

Des jeunes seront arrêtés puis libérés et l’or saisi sera restitué après paiement du propriétaire. La question que les populations se sont posées est de savoir si les soldats de l’économie avaient le droit d’agir ainsi. La colère leur est restéé au travers de la gorge. On comprend alors la colère destructrice des jeunes par l’assassinat de Yamadou. Pour essayer de comprendre l’agissement des douaniers il faut remonter à fin janvier. En effet, c’est à cette période que le ministre du budget s’est rendu chez les soldats de l’économie. Objectif de la rencontre, « mobiliser les troupes pour atteindre 800 milliards de recette » pour financer le PSE, «  La réussite du Pse dépend des performances douanières » avait dit M. Mangara et d’ajouter « l’administration des douanes doit faire preuve d’innovation et de plus de vigilance, compte tenu de sa position stratégique aux frontières » Huit cent milliards à trouver quitte à violer les domiciles des citoyens. On comprend donc aisément sa présence aux côtés du ministre de l’intérieur venu en sapeur pompier. Se sentait-il coupable ? En a-t-on trop demandé aux soldats de l’économie obligés de battre des records? Aujourd’hui les esprits se sont calmés, mais  les bonnes questions doivent être posées et débattues avec tous les acteurs. A Saraya des populations ont exposé au ministre un certain nombre de doléances. Mais le probléme est plus complexe.  Un conseil interministériel sur l’orpaillage à Kédougou dirigé par le premier ministre lui-même, avec à ses côtés le ministre de l’intérieur, de la santé, des forces armés, de l’économie et en présence de tous les acteurs, serait une bonne démarche. Cela éviterait à l’Etat de prendre des décisions impopulaires et inopportunes car comme l’avait fait remarquer le maire de khossanto, M. Mamady CISSOKHO « aujourd’hui interdire l’orpaillage à Kédougou, c’est comme interdire la pêche à kayar, ou à Rufisque » Et au-delà, cela permettrait de régler tous les problèmes annexes à l’orpaillage. Agir pendant qu’il est encore temps...
Mercredi 22 Février 2017




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