Rescapés du Radisson Blu de Bamako : Elisabeth, Julie, Aïda, Didier et Adama tous fonctionnaires de l'OIF sains et saufs (PHOTOS)


C’est Dakar la ville de la Teranga que l’Organisation Internationale de la Francophonie a choisie pour exfiltrer ses fonctionnaires dans un premier temps. Le temps de reprendre des forces, de se remettre de ses émotions de cette journée d’horreur et de barbarie et de ressourcer ensemble. De toute façon, ils n’auraient pas pu rentrer au siège de la Francophonie depuis le Mali, la compagnie française qui les transportait ayant décidé, pour des raisons évidentes de sécurité, de suspendre la desserte de Bamako. Aussitôt après leur descente de l’avion, Elisabeth la Sénégalaise, Julie la Belge, Aïda la Franco-Malienne, Didier l’officier de sécurité français et Adama l’Administrateur Général de l’OIF et ancien ministre de l’Education du Mali, ont été dirigés ans une villa bien gardée d’un quartier résidentiel de Dakar. C’est dans cette résidence d’un très haut fonctionnaire sénégalais, qui se trouve être un proche de l’une des ex-otages des terroristes qu’ils ont été accueillis, requinqués et entourés d’affection par la famille accourue. La maîtresse de maison, cousine d’Elisabeth, et sa sœur Joséphine, la tante Hélène surnommée la reine-mère, le frère Daniel, la nièce Madeleine, tous étaient là et ont exprimé leur solidarité et leur soutien aux cinq rescapés qui se sont trouvés piégés vendredi matin vers 7 h du matin. Les rescapés disent tous leur surprise lors des premiers coups de feu : les uns croyaient que c’était une porte qui claquait un peu fort. Mais Didier le policier français a, lui, tout de suite compris ce qu’il se passait. Habitué du bruit des armes, il n’a pas eu un doute, c’était une attaque : il a été l’un des premiers à donner l’alerte. Venu en éclaireur - comme les services du protocole- pour sécuriser et préparer le terrain avant l’arrivée de la Secrétaire Générale de l’OIF prévue pour le samedi, il a aussitôt contacté chacun des membres du groupe, les a informés de la situation et leur a donnés les premières instructions de survie : ne pas paniquer, se protéger, ne pas faire de bruit, ne pas répondre même si quelqu’un frappait à leur porte et surtout ne pas ouvrir sous aucun prétexte jusqu’à ce que le feu vert soit donné. En plus des personnels de l’OIF, des membres de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie et de l’Université Senghor d’Alexandrie sont présents dans l’hôtel. Ils y ont précédé Mme Michaëlle Jean, qui devait ouvrir le Forum francophone sur la diversité des expressions culturelles avec le reste de son équipe. La Directrice de la Diversité, la Sénégalaise Youma Fall et son assistance Sana logeaient dans un autre hôtel.  Ils étaient aussi à Bamako pour un séminaire de renforcement des capacités des fonctionnaires parlementaires maliens et de la gouvernance, l’un des programmes engagés par l’OIF dans le cadre de la reconstruction du Mali. Par ailleurs, l’OIF accompagne la mise en œuvre de l’accord de paix malien.

Dès ce moment, l’OIF a été très réactive. La Secrétaire Général a pris en main la situation et décidé de la création d’une cellule de crise sous sa direction. Jusqu’à la fin de l’assaut mené par les forces de sécurité maliennes appuyées par des forces spéciales françaises venues de Ouagadougou, les forces américaines et onusiennes, cette cellule de crise, en jonction avec les forces maliennes et l’Ambassade sénégalaise, est restée en contact direct et permanent avec ses équipes retenues au Radisson Blu, afin de coordonner les opérations sécurisation. Elle leur a relayé les consignes de sécurité, pris de leurs nouvelles, les as soutenus et leur a tenu la flamme de l’espoir dans la délivrance. Didier l’officier de policier de la mission préparatoire et le Général Fall de la mission militaire sénégalaise au Mali s’étaient relayés auprès des fonctionnaires de l’OIF pour rappeler les consignes et les noms de code de leur libération. D’ailleurs Elisabeth l’a dit sur l’écran de la télévision française i-Télé, elle ne devait ouvrir que lorsque l’officier malien Ismaël Fall lui dirait les mots magiques et l’appellerait par son nom. Lorsqu’elle a été informée du nom de code de l’opération contre les assaillants, « opération Yohann » cela a sonne pour Elisabeth comme un clin d’œil salvateur de son défunt fils. Didier le policier et Adama Ouane le numéro deux de l’OIF, pourtant cibles de choix pour les assaillants, se sont beaucoup plus préoccupés de la sécurité des trois femmes de la mission préparatoire que de la leur. Elles étaient au « mauvais » étage, celui que les «terroristes visitaient. Elles les ont entendus. Ils ont même frappé à la chambre d’Aïda la Franco-Malienne, mais elle s’est bien gardée, bien que terrorisée, de leur ouvrir. Par chance, ils n’ont pas défoncé la porte à coups de Kalachnikov ! Pour faire le plus grand nombre de victimes, les terroristes du Radisson Blu après s’être servis d’un véhicule avec des plaques diplomatiques comme Cheval de Troie pour pénétrer dans l’hôtel, ont eu la macabre idée de tirer la sonnette d’alarme pour faire sortir les pensionnaires de l’hôtel de leur chambre et ensuite les arroser comme au stand de tir. Les cinq rescapés ayant été déjà mis au parfum se sont bien gardés de s’offrir en cibles. Comme cela n’a pas suffi, les terroristes sont allés chercher leurs victimes dans les chambres où elles étaient retranchées. Une chasse à l’homme sans règles ni possibilité de se défendre devant l’implacable loi du plus fort. Ils n’ont pas fait de quartier, une vingtaine de morts froidement choisis au hasard, des vies arrachées, des familles brisées, de la mort et de la tristesse semées sans états d’âme. Sans la rapidité et le courage des forces de l’ordre maliennes, le bilan aurait pu être plus lourd.

A Dakar, avant de reprendre l’avion qui les ramène à Paris, Elisabeth, Julie, Aïda, Didier et Adama se sont sentis un peu mieux même s’ils auront besoin d’une psychothérapie pour passer ce cap psychologique et surmonter la culpabilité des survivants. Rien ne leur aura été épargné. Les attentats de Paris d’abord. Puis, il y a une semaine, Elisabeth était revenue à Dakar pour enterrer son fils Yann. Très croyante, elle avait aussitôt repris le chemin du travail. Ensuite, cette prise d’otages et cet attentat sanglant dans leur hôtel de Bamako. En sortant de l’aéroport Léopold Sédar Senghor pour rejoindre la villa du quartier résidentiel, une vache sur la route a failli envoyer leur convoi ad Patres n’eussent été la vigilance et le sang-froid de leur chauffeur. Bienvenue à Dakar où les vaches sont devenues « sacrées » comme leurs congénères d’Inde et sacrément envahissantes, sacrément dangereuses. Sacrées émotions ! Mais à la table de la maîtresse de maison, le méchoui couscous, le poulet-frites et le gâteau glacé à la framboise servis à la bonne franquette et sans protocole, un comble chez un Ministre chef du protocole de la présidence de la République, ont mis tout le monde de bonne humeur et libéré les émotions positives. Dans la précipitation de l’exfiltration, Julie a laissé derrière elle son ordinateur qu’elle n’a pas retrouvé lorsque les forces de l’ordre ont escorté les clients du Radisson prendre leurs affaires personnelles. Mais elle garde, bien serré dans son sac à main, le fanion de l’OIF dont elle avait la charge et le ramène à la maison. Une chance que notre compatriote Assane Sall, Directeur commercial de Vivo Energy (ex-Shell) en mission à Bamako avec un collègue, n’a pas eue. Les terroristes l’ont fauché en pleine jeunesse et laissent sa petite fille orpheline. Pas plus que l’expert francophone, le Belge Geoffrey Alain Dieudonné. Ce fonctionnaire du Parlement de la Fédération Wallonie Bruxelles  a trouvé la mort au cours de la prise d’otages.

Paix à l’âme des victimes et bon vent aux rescapés.
 

Rescapés du Radisson Blu de Bamako : Elisabeth, Julie, Aïda, Didier et Adama tous fonctionnaires de l'OIF sains et saufs (PHOTOS)
Il s'agit a gauche, de la Franco-malienne Aida Traore, assistante de l'Administrateur de l'OIF. A droite, 'est La Belge Julie. C'était samedi a Dakar ou elles avaient été rapatriées avant de  prendre l'avion de Paris.

Rescapés du Radisson Blu de Bamako : Elisabeth, Julie, Aïda, Didier et Adama tous fonctionnaires de l'OIF sains et saufs (PHOTOS)
​Voici les trois autres rescapés a leur arrivée a Dakar. De gauche a droite, Elisabeth Senghor, l'officier de police francais Didier et l'Administrateur Adama Ouane. Ils ont été accueillis dans la famille d'Elisabeth et c'était lors du diner.

​Mme Michaelle Jean, soulagée après l'épreuve.

​Aux cotes de la SG de l'OIF, les personnels de la Francophonie ont été heureux de retrouver leurs cinq collègues sains et saufs.


Lundi 23 Novembre 2015
DMF




1.Posté par Laf le 23/11/2015 17:35
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