Réquisitoire du parquet dans l’affaire Bassirou Faye : Tombon Oualy chargé, non-lieu demandé pour Sidy Mohammed Boughaleb et Saliou Ndao

Libération révèle que le Procureur de la République a demandé au Doyen des juges, la traduction de Tombon Oualy devant la Chambre criminelle pour le meurtre de Bassirou Faye et un non-lieu en faveur de Sidy Mohammed Boughaleb et Saliou Ndao. Le magistrat instructeur va t-il ou non suivre le ministère public ?


Réquisitoire du parquet dans l’affaire Bassirou Faye : Tombon Oualy chargé, non-lieu demandé pour Sidy Mohammed Boughaleb et Saliou Ndao
L'agitation des étudiants qui ne cessent de réclamer la lumière sur l’affaire Bassirou Faye, au moment où le Président se rend, ce vendredi, à l’Université Cheikh Anta Diop (Ucad) de Dakar a t-elle portée ses fruits ? Simple hasard du calendrier ?
Libération est en mesure de révéler que le Procureur de la République vient de transmettre au Doyen des juges son réquisitoire définitif. Selon nos informations, le ministère public a demandé que Tombon Oualy - premier policier à être arrêté dans le cadre de cette affaire- soit poursuivi pour meurtre devant les Chambres criminelles.
Dans la foulée, le maître des poursuites a requis le non-lieu pour Sidy Mohammed Boughaleb et Saliou Ndao, les deux autres policiers écroués à la suite de Tombon Oualy. Le Doyen des juges va t-il, ou non, suivre la voie tracée par le Procureur de la République ?
En effet, autant le magistrat instructeur peut bétonner la piste du parquet, autant il peut, dans son ordonnance de clôture, prendre une décision contraire. Sans doute qu’on en saura plus dans les prochains jours.
Pour rappel, Tombon Oualy avait été inculpé et placé sous mandat de dépôt à la suite de l’enquête ouverte par la Division des investigations criminelles (Dic) après la mort, par balle, de l’étudiant Bassirou Faye. Les enquêteurs avaient estimé que plusieurs indices chargeaient cet élève à l’Ecole de police qui, selon eux, n’avait pas le droit d’être sur le théâtre des opérations le jour du drame. La Dic avait aussi révélé que Tombon Oualy aurait dérobé des balles dans un commissariat. De plus, son arme avait récemment servi, d’après les enquêteurs.
Tombon sous écrou, l’instruction du dossier est revenue au doyen des juges, Mahawa Sémou Diouf, qui aura pris le temps nécessaire pour traquer le vrai et le faux dans cette affaire. En cours d’instruction, Tombon Oualy, qui n’a cessé de nier les faits, a désigné le policier Saliou Ndao comme étant le tireur. Et ce, pendant qu’un témoin, Sette Diagne, soutenait que le meurtrier présumé était en fait Sidy Mohammed Boughaleb.
Ce qui n’était qu’une confirmation puisque Diagne, étudiant à l’Ucad, avait désigné Boughaleb, lors de l’enquête préliminaire, au cours d’une confrontation qui s’est déroulée dans les locaux de l’Ecole de police. Face à tous ces éléments, le doyen des juges avait placé sous mandat de dépôt Boughaleb et Saliou Ndao, en guise de mesure conservatoire.
Jeudi 30 Juillet 2015




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