Rencontre Aliou Sall avec le HCCT : «Ces écueils dans la mise en œuvre de l’Acte 3, (…) multiplicité d’agences dédiées à la décentralisation… »

Le maire de Guédiawaye Aliou Sall a rencontré les hauts conseillers des collectivités territoriales dans le cadre de la 1 ère session 2017 de cette institution. Le Président de l’Association des maires du Sénégal (AMS) a évoqué les difficultés que rencontre cette réforme pour les élus, il a interpellé aussi sur la fonction publique locale et son application, mais aussi les difficultés de fonctionnement de certaines mairies.


Acquis et recommandations sur l’Acte 3
« Nous avons été honoré d’être convié par le président du Haut Conseil dans le cadre de la 1 ère session 2017 de cette institution. Cette invitation nous a permis de revenir sur un ensemble de constats faits lors de l’exercice de diagnostic que nous avons mis en œuvre, que nous avons consigné dans un document intitulé mémorandum de l’AMS.  Ce mémorandum a été résumé dans notre intervention d’aujourd’hui en rappelant  les grands principes qui ont guidé l’avènement de l’ACTE 3, les acquis considérables en matière de renforcement des ressources des collectivités locales, je rappelle que pour ce qui concerne les fonds d’équipement des collectivités locales, le montant est passé de 12 milliards en 2012 à 20 milliards. C’est dire que des  efforts ont été faits sans oublier les nombreux programmes spécifiques consacrés aux collectivités. Mais à côté de ses succès nous avons rappelé quelques écueils dans la mise en œuvre de cet acte 3.C’est vrai qu’il n’y a pas suffisamment de ressources, mais nous considérons qu’il y a un effort supplémentaire à faire de la part de l’Etat  en comparaison à ce qui est fait dans d’autres pays qui ont la même configuration et les mêmes possibilités économiques que le Sénégal. Ça nous permettait en ce qui concerne par exemple le fonds d’équipement des collectivités locales de passer à 0,4% des recettes de l’état à 2,5 comme ce qui se fait ailleurs. Cet échange nous a permis aussi de revenir sur des mécanismes innovants que l’acte 3 a promus c’est à dire le partenariat public privé, l’intercommunalité, les pôles territoires. Toute chose qui ont été promue par l’Acte 3 et qui n’ont pas été encore mise en œuvre dans leur totalité et nous avons appelé à l’accélération de la cadence pour ce qui concerne ses aspects »
Fonction publique locale
« Oui elle est une politique de l’état pour permettre de donner un statut aux agents des mairies et des collectivités locales. Aujourd’hui ce statut a été adopté et un premier listing des agents municipaux élaboré et ils ont été  versés dans la fonction publique locale. Mais j’ai fait remarquer quelque chose que l’on ne doit pas oublier. Ce n’est parce que l’on est fonctionnaire local que l’on est fonctionnaire de l’administration. Non! On est fonctionnaire local donc fonctionnaire de sa propre municipalité. Au-delà de la fonction publique locale, le problème qui se pose c’est la viabilité et la capacité des collectivités  à traiter convenablement les agents et mettre en œuvre les conditions de travail nécessaire aux travailleurs ».
Difficulté financière AMS
« Disons que cette année il y a eu un effort qui a permis de subventionner l’AMS à hauteur de 350 millions de FCFA. Il n’y pas de problèmes majeurs, certes on n’a jamais suffisamment d’argent mais nous ne nous plaignons pas trop. C’est-à-dire que nous avons réajusté notre mission, au lieu de continuer à recruter des chauffeurs et à entretenir des véhicules pour les maires, c’est une compétence que nous avons laissée aux maires. Et nous nous concentrons dans notre mission première de plaidoyer, de représentation des maires et d’accompagnement pour la formation des élus et des travailleurs municipaux ».
Cohérence dans la création des agences de développements locales
« Nous avons constaté comme tous les secteurs qu’il y a une multiplicité d’agences et d’organismes publics dédiés à la décentralisation et développement locales. Et nous pensons que l’on gagnerait à plus de cohérence  à plus de cohésion à regrouper certaines. Ce ne sont pas des questions faciles, ce sont des questions difficiles. Et nous pensons qu’il faut amorcer le processus et cela donnera plus de lisibilité à différents acteurs et aux partenaires et cela permettra plus d’efficacité dans l’action publique locale ».
Lundi 27 Mars 2017




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