Rapport Cour des Comptes : Comment Wade a «offert» la gestion de la Piscine olympique à Pape Diop


Rapport Cour des Comptes : Comment Wade a «offert» la gestion de la Piscine olympique à Pape Diop
La gestion de la Piscine Olympique Nationale (PON) n'a pas été épargnée par la Cour des comptes. En effet, cette gestion était confiée dans sa phase test à l’Etat-major de l’Armée, avant d’être transférée à la ville de Dakar, le 8 août 2003.
Cependant, d’après la Cour des Comptes reprise par Libération, aucun acte de cession ou d’affectation n’a été pris. Seule une lettre de l’ancien président de la République au maire de la ville de Dakar marquant son accord, qui reste introuvable, a été évoquée.
La ville de Dakar ne dispose ainsi d’aucun acte l’autorisant à gérer la Piscine olympique nationale. La gestion des recettes de la Pon s’est faite, au moment du contrôle, en dehors des règles de la comptabilité publique. En effet, la perception des recettes échappe à la procédure d’exécution des opérations de recette. Les recettes sont directement perçues et utilisées pour couvrir les dépenses.
Le maire n’émet pas de titre de recettes et le Receveur ne recouvre pas les recettes. Le maire n’a pas non plus créé une régie de recettes, ni nommé un régisseur. A partir du mois d’août 2006, les recettes de la Pon sont perçues sur la base d’une délibération fixant les tarifs d’entrée, les redevances des loyers et des séjours du complexe approuvée par le Préfet de Dakar par arrêté n°102/Pd/Dk du 26 septembre 2006.
La délibération du Conseil municipal, conformément aux dispositions du décret n° 2003- 657 du 14 août 2003 relatif aux régies de recettes et des caisses d’avances, prévoit la création d’une régie de recettes. Mais, celle-ci n’est mise en place que le 8 janvier 2007 par le maire de la ville par arrêté n° 0086/Mvd du 8 janvier 2007. Le régisseur n’est nommé que le 3 juillet 2007, soit près de dix mois après la prise de la délibération fixant les tarifs. Il n’a pris fonction que le 9 octobre 2007, soit quatre mois après sa nomination.
A son entrée en fonction, la prise en charge des disponibilités en caisse a été effectuée dans des conditions d’absence totale de transparence. Ainsi, les quittances de reversement délivrées aux caissiers pour les décharger de leur gestion ne sont pas établies. A cet égard, le régisseur déclare n’avoir aucune information relative au règlement des chèques. De plus, les agents collecteurs de recettes sont placés sous l’autorité du responsable commercial et non du régisseur qui est légalement habilité à gérer les recettes.
Par ailleurs, toutes les possibilités de ressources ne sont pas prises en compte dans la délibération sur les tarifs. C’est le cas du produit de la location des espaces de l’esplanade et du parking. Le loyer est perçu sans quittance ou ticket de perception et son tarif est fixé de manière arbitraire. Cette situation expose à des risques de non reversement intégral.
Jeudi 2 Juillet 2015




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