Rapatriement des Iraniens morts à La Mecque : Téhéran menace de réagir "durement"

L’ayatollah Khamenei a menacé, mercredi, de réagir "durement" si l’Arabie saoudite ne rapatriait pas les corps des pèlerins iraniens morts lors de la bousculade à Mina, près de La Mecque.


Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a menacé mercredi 30 septembre de réagir "durement" si l’Arabie saoudite ne remplissait pas "son devoir" de renvoyer en Iran les corps des pèlerins morts lors de la bousculade près de La Mecque. "Le gouvernement saoudien ne fait pas son devoir en ce qui concerne le rapatriement des corps", s'est impatienté le guide.

Le rapatriement d'une partie des corps était pourtant attendu mardi à Téhéran. Le président Hassan Rohani qui souhaitait être présent à Téhéran pour le retour des dépouilles, avait d'ailleurs écourté son voyage à New York.

Mais le retour des dépouilles a été retardé dans un climat de tension croissante avec Riyad. Ce report est dû à des raisons administratives, notamment les autorisations d'atterrissage en Arabie saoudite des avions chargés de rapatrier les défunts, selon des responsables iraniens.

Après avoir attendu plusieurs heures lundi l'autorisation de se rendre en Arabie saoudite, une délégation iranienne, dirigée par le ministre de la Santé Hassan Hashemi, est finalement arrivée à La Mecque mardi à l'aube. "Nous allons mettre en place la coordination nécessaire entre l'Arabie saoudite et l'Iran pour un transfèrement rapide des corps", avait-t-il déclaré à la télévision publique.

Riyad dénonce une exploitation politique du drame par l'Iran

L'Iran est le pays ayant de loin payé le plus lourd tribut à la catastrophe du Hadj qui, selon Riyad, a fait au total 769 morts et 934 blessés. Le dernier bilan publié mercredi matin par l'AFP à partir des estimations iraniennes fait état de 239 morts iraniens. Ce nombre pourrait encore augmenter, vu le nombre de personnes toujours portées disparues.

Quelques heures après le drame, les plus hautes autorités iraniennes avaient accusé le royaume saoudien d'en être responsable et de ne pas coopérer avec Téhéran. L'ayatollah Ali Khamenei, avait exigé "des excuses" de l'Arabie saoudite à l'ensemble de la communauté musulmane, lui demandant d'accepter sa "responsabilité dans ce terrible accident et de remplir ses obligations".

Riyad a dénoncé l'exploitation politique du drame par l'Iran, son grand rival politique et religieux dans la région. Les relations entre l'Arabie saoudite sunnite et l'Iran chiite sont tendues depuis l'avènement de la République islamique en 1979. Elles se sont encore dégradées avec la crise syrienne, la guerre au Yémen et l'accord sur le nucléaire conclu le 14 juillet entre l'Iran et les grandes puissances.

France24

Mercredi 30 Septembre 2015




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