Ramadan et Covid-19: Le port de masques, la distanciation physique: Des comportements et réflexes nouveaux, période inédite de jeûne.

Cette année, le mois de Ramadan a débuté en pleine crise sanitaire provoquée par le Covid-19.


Un Ramadan inédit! Au Sénégal, depuis le 02 mars dernier où nous avons commencé à compter nos cas testés positifs, les autorités du pays ont commencé à réfléchir sur des stratégies pouvant stopper la propagation du virus. Ainsi, le président de la République, Macky Sall a pris des mesures pour lutter contre le Covid-19 et soutenir l'économie. L'état d'urgence assorti d'un couvre-feu sera décrété par Macky Sall pour restreindre le champ de mobilité des populations. Avant que  le ministre de l'intérieur, Aly Ngouille Ndiaye, par arrêté ministériel, ne vienne rendre obligatoire le port du masque dans certains lieux comme les services de l'administration, les moyens de transport, les milieux où se développe un commerce qui rassemble du monde.

 

D'autre part, la distanciation physique (pour ne pas dire sociale) n'est toujours pas respectée par les citoyens. Et en cette période de Ramadan, les sénégalais pourront difficilement éviter ces "rassemblements" dans certains lieux comme les boulangeries, les supermarchés etc... 

Pour comprendre la raison de ces engorgements, Dakaractu a tenté de donner la parole aux concernés à travers un reportage. 

 

" non-respect du port de masque, un constat amer..."

 

Et pourtant, les autorités ont fait un gros effort de sensibilisation qui ne semble toujours pas porter des fruits. Même les forces de l’ordre éprouvent d’énormes difficultés à faire respecter les mesures prises. Ainsi, il nous a été permis d’assister à un échange du genre devant un supermarché portant enseigne Auchan :   "Vous devez porter vos masques, et bien les mettre..." dit l’agent à un client qui se tenait juste à quelques mètres de la porte principale. "Je suis là depuis près d'une heure trente, mais je peine à entrer et acheter ce que je veux parce qu'il y'a du monde. Les dispositions prises par ces grandes surfaces sont loin d’être efficaces. Je pense que le ministre de l'intérieur doit corser les décisions, sinon il y aura un fort taux de cas communautaires."

 

La distance sociale, une utopie...

 

Même scénario à 'Buntou Pikine'  devant le tout nouveau magasin Brioche Dorée qui vient d’être ouvert. Parmi les recommandations sanitaires pour repousser le covid-19, la distanciation sociale qui est d'un mètre entre les gens est de rigueur, et pourtant nul ne semble la prendre en compte, surtout en cette de Ramadan où c’est la ruée vers les grandes surfaces et autres boulangeries. 

Issa Keïta, un camionneur de son état, nous donne son impression sur ce qu'il qualifie d’irresponsabilité. "Vous voyez qu'il y'a même des enfants qu'on envoie à la boulangerie sans protection, pas de masque. C'est vraiment un acte irresponsable de la part des parents" s'offusque t-il devant cette remarque qui montre encore une fois, que le "mal n'est pas totalement connu". Selon Issa Keïta toujours, "la communication sur le port du masque et la distance sociale doit être beaucoup plus intensifiée, quitte à prendre d'autres mesures plus drastiques".

 

Il est clair que c'est difficile, en période de Ramadan, d'appliquer ces règles, parce que c'est une période qui est propice à la compréhension et l'esprit de solidarité. Mais face à la gravité du Covid-19, les dispositions doivent prendre d'autres formes.




Dimanche 26 Avril 2020




Dans la même rubrique :