Qui sont les djihadistes d'Al-Mourabitoune qui revendiquent la prise d'otages de Bamako?

Le groupe djihadiste Al-Mourabitoune, lié à Al-Qaïda, a revendiqué sur les réseaux sociaux selon Reuters, la prise d'otages à l'hôtel Radisson de Bamako au Mali.


Le groupe djihadiste Al-Mourabitoune, lié à Al-Qaïda, a revendiqué, ce vendredi 20 novembre, sur les réseaux sociaux selon Reuters, la prise d'otages à l'hôtel Radisson de Bamako au Mali. Que sait-on de ce mouvement ?

Ce groupe salafiste est né en août 2013 de la fusion de deux mouvements : "Les Signataires par le sang", de l'Algérien Mokhtar Belmokhtar et d'une partie du Mouvement pour l'unicité et le djihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), très actif au Mali, en particulier dans la région de Gao. En mars, Al-Mourabitoune avait revendiqué l'attaque d'un restaurant de Bamako prisé des ressortissants étrangers dont cinq personnes, dont un Français, avaient trouvé la mort. Le groupe avait aussi revendiqué l'attaque sanglante menée en août contre un hôtel de Sévaré, à quelque 600 km au nord-est de la capitale et qui avait fait 17 victimes. Les djihadistes ont aussi revendiqué l’attentat-suicide dans lequel un soldat français a été tué le 14 juillet 2014, près de Gao au Mali.

Mokhtar Belmokhtar en serait le chef

Al-Mourabitoune serait dirigé par Mokhtar Belmokhtar, donné pour mort par la Libye en juin dernier mais toujours en vie selon plusieurs spécialistes sahéliens. Ancien combattant en Afghanistan contre les troupes soviétiques, Belmokhtar a ensuite intégré les rangs des islamistes algériens du GIA puis du GSPC avant de devenir un chef d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Il est aussi le premier chef d’Aqmi à s’implanter hors d’Algérie, dans les pays du Sahara et du Sahel, et principalement au Mali. Spécialisé dans les prises d’otages, il est notamment à l’origine de l’enlèvement des deux Français Vincent Delory et Antoine de Léocour, au Niger, en janvier 2011.

En 2012, il provoque une scission au sein d'Aqmi et crée "Les Signataires par le sang", groupe avec lequel il mène en janvier 2013 la prise d'otages d'In Amenas en Algérie qui a fait 40 victimes. Le 3 juin 2013, sa tête est mise à prix par les États-Unis, Washington le considérant comme "l'un des plus dangereux terroristes du Sahel". En août 2013, "Les Signataires par le sang" fusionne avec une partie du Mujao, un des groupes qui avaient occupé le nord du Mali en 2012. Les deux entités prennent alors le nom de "Al-Mourabitoune" (les Almoravides, du nom d'une dynastie, issue de moines berbères).

Daech lance un avis de recherche contre Belmokhtar

"Mister Marlboro" - surnom attribué à cause de ses trafics importants de cigarettes dans le Sahara – semblait avoir quitté le Mali depuis quelques mois. "On pense qu'il se trouve en Libye, indiquait en mai une source diplomatique à Challenges. Son champ d'action a été considérablement réduit au Mali depuis que la France est intervenue. Mais il cherche toujours à faire des choses assez spectaculaires en Tunisie ou au Mali".

En mai, "Le borgne" (autre surnom de Belmokhtar) avait fait parler de lui, confirmant des dissensions au sein d’Al-Mourabitoune. Le djihadiste avait démenti l'allégeance de son groupe à l’État islamique (EI), proclamée la veille par un des chefs du mouvement. Belmokhtar avait alors rappelé qu'Al-Mourabitoune restait fidèle à Ayman al-Zawahiri, le chef d’Al-Qaeda. Preuve de ce conflit : en août la section libyenne du groupe Etat islamique a diffusé un avis de recherche contre Mokhtar Belmokhtar.
Vendredi 20 Novembre 2015




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