Quatre Casques bleus togolais tués dans une attaque dans le centre du Mali


Bamako - Cinq Casques bleus ont été tués dimanche dans une embuscade "terroriste" dans le centre du Mali, une première dans cette région, alors que le pays connaît depuis une dizaine de jours une recrudescence des attaques meurtrières contre l’armée et les soldats de l’ONU.

Ce nouvel assaut contre la Mission de l’ONU au Mali (Minusma) n’a pas été immédiatement revendiqué.

La mission des Nations unies a rapporté qu’une attaque "terroriste" l’avait visée dimanche aux environs de 11H00 (locale et GMT), ciblant "un convoi de la force de la Minusma, pris dans une embuscade à 30 km ouest de (la ville) de Sévaré", dans la région de Mopti.

"Selon les informations préliminaires, cinq Casques bleus ont été tués. Un autre a été grièvement blessé et son évacuation médicale est en cours", a ajouté la mission dans un communiqué.

Cette attaque survient quelques jours seulement après la mort vendredi de cinq soldats maliens, tués dans l’explosion d’une mine au passage de leurs véhicules entre les localités d’Ansongo et d’Indelimane, dans le nord du Mali, selon l’armée.

Et cinq Casques bleus tchadiens avaient déjà été tués le 18 mai, dans une autre embuscade au nord d’Aguelhoc, dans le nord-est du Mali. L’attaque avait été revendiquée par un cadre du groupe jihadiste malien Ansar Dine, allié à Al-Qaïda et qui a contrôlé le vaste nord du Mali pendant près de dix mois, entre 2012 et janvier 2013.

"Je condamne avec la plus grande vigueur ce crime abject qui s’ajoute aux autres actes terroristes qui ont ciblé nos soldats de la paix et qui constituent des crimes contre l’humanité au regard du droit international", a déclaré M. Mahamat Saleh Annadif, représentant spécial du secrétaire général des Nations unies et chef de la Minusma, en évoquant les victimes de dimanche.

"Cet acte odieux de terrorisme est d’autant plus révoltant qu’il a été perpétré durant la journée internationale des Casques bleus", a souligné M. Annadif.

Il a appelé à "déployer tous les efforts possibles pour identifier les responsables de ces crimes odieux", citant notamment l’attaque de vendredi au cours de laquelle cinq soldats maliens ont été tués.

- Victimes togolaises -

L’ONU n’a pas précisé la nationalité des victimes de l’attaque de dimanche dans le centre du Mali mais une source policière malienne avait auparavant déclaré que quatre Casques bleus togolais au moins y avaient trouvé la mort.

"Les Casques bleus togolais étaient en mission de paix dans le secteur où les agriculteurs et les éleveurs se sont récemment affrontés. Ils sont tombés à une cinquantaine de kilomètres de Mopti sur une mine et une attaque terroriste", a déclaré la source contactée par téléphone à Mopti depuis Bamako.

C’est la première fois que des Casques bleus de la Minusma sont tués dans le centre du Mali, une zone où est basé le Front de libération du Macina (FLM), un groupe apparu début 2015 et dirigé par le prédicateur radical malien Amadou Koufa, un Peul.

Le FLM est allié à Ansar Dine. Ces deux groupes revendiquent régulièrement des attaques dans le Nord et le centre du Mali.

Déployée depuis juillet 2013, la Minusma est celle qui connait le plus fort taux de mortalité de toutes les actuelles missions de maintien de la paix de l’ONU, en nombre par rapport à l’effectif de plus de 10.300 militaires et policiers.

Le Nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda, après la déroute de l’armée face à la rébellion à dominante touareg, d’abord alliée à ces groupes qui l’ont ensuite évincée.

Les jihadistes ont été en grande partie chassés par une intervention militaire internationale, lancée en janvier 2013 à l’initiative de la France, qui se poursuit depuis.

Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères, malgré la signature en mai-juin 2015 d’un accord de paix entre le camp gouvernemental et l’ex-rébellion, censé isoler définitivement les jihadistes.
Dimanche 29 Mai 2016




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