Quand le djihadiste mauritanien Saleck Ould Cheikh visait le Sénégal

À parler de la menace que représentent les Sénégalais de l’Etat islamique pour leur pays d’origine, on en arrive à oublier que Aqmi est le premier groupe djihadiste à viser le Sénégal. Arrêtés au début de l’année 2011 au Mali et en Mauritanie, des combattants de la filiale saharo-sahélienne d’Al Qaïda parmi lesquels le fameux Saleck Ould Cheick appelé aussi Essalek, avouaient leur intention de mener des opérations sur le sol sénégalais.


Dakar dans le viseur des organisations djihadistes ? C’est loin d’être une utopie. Et ça n’a pas commencé avec le récent Etat islamique au sein duquel se battent des Sénégalais. Notre pays a toujours intéressé la branche saharo-sahélienne d’Al Qaïda. C’est du moins ce qui ressort de l’audition de trois combattants d’Aqmi arrêtés au début de l’année 2011 par des forces de sécurité maliennes et mauritaniennes. Les deux voulaient s’attaquer à l’ambassade de France en Mauritanie tandis que le troisième a été interpellé après avoir fait exploser une bonbonne de gaz à la représentation française à Bamako le 05 janvier 2011.
 

De nationalité tunisienne, Béchir Sinoune alias Abou Doujana al-Tounisi a avoué son crime en le motivant par une haine viscérale de la France. Il voulait à travers cette opération, montrer à ses anciens maîtres d’Aqmi qu’il peut être nuisible sans leur aide. Il venait d’être expulsé d’Aqmi pour avoir utilisé un ordinateur sans l’autorisation de ses supérieurs. Entre-temps, il a vécu au Sénégal où selon RFI.FR lu à Dakaractu, le Tunisien aujourd’hui âgé de 31 ans, vendait des portables venus de Dubaï.
 
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De leur côté, Youssef Galissa, un citoyen bissau-guinéen et le mauritanien Essalek O. dont Dakaractu est en mesure de révéler qu’il s’agit de Saleck Ould Cheick, ils ont été pris après leur coup manqué contre le président Mohamed Ould Abdel Aziz et l’ambassade de France en Mauritanie. Entendus par la police mauritanienne, ils sont passés à table. 
 
Fournissant des détails sur leurs parcours  de djihadistes au sein d'Aqmi ou en tant que loup solitaire, ces deux hommes révèlent qu’ils ont, tous les deux eu des intentions sombres contre le Sénégal. Youssef Galissa qui s'était paré du surnom Abou Javar admet que s’il n’avait pas été arrêté, il devait se rendre au Sénégal pour repérer des lieux touristiques. « Mohamed Abou Qassouma (nom de guerre de Saleck Ould Cheick), pour sa part, a eu le temps de partir pour Dakar », écrit liberation.fr du 08 avril 2012 dans son article titré « Les camps d’Aqmi racontés de l’intérieur ». Les conditions de vie très dures qui prévalaient dans les camps d’entraînement d’Aqmi ajoutées à la routine avaient décidé le djihadiste à lever l’encre. Arrivé au Sénégal après un premier séjour en 2008, il fait quelques repérages autour du palais présidentiel, note les coordonnées du domicile d’un militaire français, mais ne mène aucune opération, révèle liberation.fr. 
 
Condamné à mort en 2011 pour activités terroristes (attaque de l’ambassade française et tentative d’assassinat du président mauritanien), Saleck Ould Cheikh s’est évadé de prison le 31 décembre 2015. Les policiers mauritaniens lancés à sa poursuite mettent fin à sa cavale, trois semaines après en Guinée Conakry. Il a été désigné terroriste international par le département d’État américain.
Lundi 9 Janvier 2017
Dakar actu




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