Proposition de création d’un fonds nommé Fonds (phi) destiné au soutien de l’économie sénégalaise à court, moyen et long terme.


Proposition de création d’un fonds nommé Fonds  (phi) destiné au soutien de l’économie sénégalaise à court, moyen et long terme.
Introduction
Le Sénégal est un pays de plus de 12 Millions d’habitants avec un Produit Intérieur Brut (PIB) de 7 000 Milliards de Francs CFA soit un PIB par tête de près de 530 000 Francs CFA.
La population sénégalaise est essentiellement jeune et rurale. Le taux d’urbanisation ne cesse d’augmenter depuis 1950. La population urbaine du Sénégal (population des communes) en 2009 est estimée à plus de 5.000.000 habitants, soit un taux d’urbanisation de 42%. La capitale Dakar (3 % du territoire national), à elle seule, compte 49 % de la population urbaine du pays soit presque la moitié. Le Sénégal se caractérise également par une densification de plus en plus importante de l’occupation du territoire national et un déséquilibre patent de la répartition spatiale de la population qui est concentrée à l’Ouest du pays et au Centre, tandis que l’Est et le Nord sont faiblement peuplés.
Le Sénégal, comme beaucoup de pays de l’Afrique Subsaharienne, appartient à la classe des Pays Pauvres Très Endettés (PPTE) consacrée par le Fonds Monétaire International (FMI) et la Banque Mondiale. Selon l’agence de notation Moody’s, le pays se situe dans la catégorie B1 et B+ pour Fitch ou Standard & Poor’s. Cette situation révèle donc une dette très spéculative et un candidat très risqué en termes d’emprunts sur les marchés financiers internationaux malgré son appartenance à la zone UEMOA. Il est important de préciser que le Sénégal, malgré sa stabilité politique, se retrouve dans cette catégorie avec d’autres pays ayant connu des crises politiques plus ou moins sévères et récurrents ces 40 dernières années comme la Côte d’Ivoire.
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Pourquoi le Fonds  ?
La proposition de ce fonds intervient selon un constat très simple qui est l’accroissement constant de la pauvreté. Cela englobe entre autres une augmentation rapide de la population donc des besoins minimaux à satisfaire (nourriture, logement, travail…), une classe politique de plus en plus morcelée (foultitude de partis) et complètement inefficace, un Etat (victime des politiques d’ajustement structurel qui consacre un équilibre des grands indicateurs macroéconomiques au détriment de la fibre sociale en constante régression) de plus en plus dépassé par ses engagements et dont la centralité devrait sérieusement et urgemment être remise en cause. Cela ne signifie certainement pas que la décentralisation soit la solution, ce qui nécessiterait des budgets dédiés pouvant être mal gérés par des autorités locales dont l’expertise et la compétence reste à définir.
Ce fonds devrait avoir le rôle d’assister l’Etat de manière indépendante au niveau de sa gestion (voir plus bas). Φ serait particulièrement orienté vers les secteurs prioritaires à savoir la Santé, l’Agriculture, l’Education et l’Emploi. On ne peut pas se permettre de demander à nos jeunes de s’orienter vers les filières scientifiques sans leur proposer un emploi correspondant à leur compétence à la fin de leur formation.
Le Fonds doit être et rester un fonds et non devenir une banque car nous avons besoin d’un partenaire au développement et non d’une entreprise financière dont l’unique objectif est de se faire de la plus-value sur le dos de ses clients. La situation de crises financières et des dettes souveraines dans le monde illustrent bien ces propos.
Φ doit être basé sur des fondss propres c'est-à-dire sur des revenus périodiques de l’Etat comme une partie des impôts ou d’autres recettes. La crise la plus régulière dans la finance internationale est celle de la liquidité. Cela signifie que des institutions financières qui spéculent à partir de 8% de leurs fondss propres (Ration de Mac Donough – Accords de Bâle pour les banques européennes) sont toujours à la recherche d’argent frais. Cela est d’autant plus important que lors de la crise financière qui a commencé en 2008, ce sont les Etats qui ont rachetés les créances pourries des banques et de certains assureurs allant même à nationaliser certaines d’entres elles avec, bien sûr, l’argent du contribuable (personnes + entreprises). Les Africains doivent étudier et adapter, de temps en temps, les mécanismes économiques et financiers des pays dits industrialisés, qui constituent souvent des modèles de développement, face à des situations de crises et de morosité économique.
Les pistes d’approvisionnement de ce fonds sont multiples et bien étudiés. Nous pouvons considérer un apport venant de l’impôt sur le revenu. Cette couche de l’impôt doit se faire sur une moyenne pondérée à savoir c’est celui qui gagne le plus qui paye le plus.
Le fonds doit avant tout être ouvert. Cela signifie que si je décide de mettre de l’argent dans le fonds Φ, il suffit de juste me rendre dans un guichet adapté et de faire ma transaction ou de faire un envoi via mon téléphone portable sur un montant inférieur ou égal à mon crédit téléphonique. Il nous est tous arrivé une fois de disposer de crédit sur le téléphone insuffisant pour émettre un appel et donc crédit qui est automatiquement perdu au profit de l’opérateur. Pourquoi ne pas avoir la possibilité de transférer ce reste de crédit téléphonique (via SMS ou appel gratuit) vers Φ de manière gratuite ? Ainsi le fonds serait composé d’une partie fixe et d’une autre variable.
Une autre piste intéressante serait les envois d’argent nationaux et internationaux. En effet, le montant envoyé par la diaspora sénégalaise est estimé à près de à 643 milliards de francs CFA en 2011 selon la Direction de la Prévision et des Etudes Economiques du Sénégal
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(DPEE). Cette somme bien que conséquente est tout à fait improductive pour notre économie. Elle est essentiellement orientée vers des dépenses alimentaires et quotidiennes. Pourquoi ne pas réfléchir sur un système de taxations appliqué aux entreprises du secteur hors impôts que celles-ci payent normalement. Il est important de rappeler que cette mondialisation que nous magnifions dans nos discours a cette fâcheuse tendance de confier certains secteurs lucratifs de notre économie à des entreprises étrangères, comme Orange ou Western Union, qui ont une puissance financière leur donnant une force de pénétration économique et géographique sans précédent.
Gestion du Fonds Φ
Comme précisé précédemment, Φ doit fonctionner de manière indépendante de l’Etat afin d’éviter certains conflits d’intérêts ou tout simplement la mauvaise foi de certains de nos politiciens tentés de se servir à des fins personnels. Cette indépendance se révèlera utile en cas d’instabilité politique du pays.
3 ministères pourraient être impliqués dans la gestion de Φ avec principalement un rôle de supervision. Il s’agit du Ministère de la Justice, du Ministère des Finances ou du Budget et éventuellement le Ministère de l’Intérieur. L’intervention et le suivi de cabinets d’audit externe seraient recommandés. Le fonds doit être dirigé par un Conseil d’Administration qui décide des projets qui devront être financés totalement ou partiellement avec une publication officielle, périodique et régulière de tous les comptes-rendus des décisions prises. Cela participe à une transparence rigoureuse puisque Φ, dans sa partie variable, est un fonds par essence ouvert à toute bonne volonté qu’elle soit étrangère ou sénégalaise.
Répartition du Fonds Φ
Φ est avant tout basé sur des fondss propres périodiques et réguliers essentiellement orientés vers les secteurs prioritaires que sont la santé, l’agriculture, l’éducation et l’emploi. Une somme de départ de 500 Milliards de Francs en part fixe du fonds (soit PIB/14) pourrait être provisionnée.
La Répartition annuelle se ferait comme suit :
- 190 Milliards pour le secteur de l’Agriculture et de l’Elevage,
- 90 Milliards destinés à la Santé et aux infrastructures sanitaires,
- 90 Milliards destinés à l’Education
- 110 Milliards concerneraient l’Economie Réelle,
- 10 Milliards pour le milieu associatif,
- 10 Milliards sous forme de réserves de matières premières comme l’or.
Nous allons procéder à une simulation sur 10 mois soit 50 Milliards/mois de liquidité.
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Le Financement Agricole
Au niveau de l’agriculture et de l’élevage, plusieurs axes doivent être privilégiés :
- La diversification des cultures. Le Sénégal cultive déjà beaucoup de produits mais la culture de l’arachide reste prédominante notamment pour des questions d’exportations. Il s’agit là de revoir ce déséquilibre en profitant du fait que plusieurs méthodes de cultures existent de nos jours et qui nous permettent de cultiver des produits improbables sous nos latitudes. En la matière, il faut reconnaître que notre pays fait d’énormes progrès dans ce sens.
- La mécanisation constitue un objectif à court et moyen terme. Cette tradition qui consiste à attendre l’hivernage pour récolter les semences semble assez ridicule. Pour que l’agriculture nourrisse son homme, il faut que cela soit un métier à temps plein et ce pendant toute l’année. Les agriculteurs doivent être formés à conduire des tracteurs et à manipuler des GPS. Plus notre agriculture sera diversifiée et mécanisée, plus nous atteindrons l’autosuffisance alimentaire.
- La structuration du marché intérieur et la création de canaux de distribution. En effet, le marché intérieur agricole sénégalais reste très morcelé et très peu industrialisé. En excluant le «sankhal », les légumes et le riz depuis peu, il n’existe pas une véritable offre pour les consommateurs. Sauf erreur de ma part, je ne connais pas une grande surface ou un réseau de distribution sénégalais, connu de tous, qui fasse la promotion et la vente de produits du terroir.
- Les exportations sous-régionales et internationales. Depuis plusieurs décennies, le Sénégal, à l’image d’autres pays africains, s’est spécialisé dans les cultures destinées essentiellement à l’exportation vers l’Europe. Cependant, il est triste de constater que les échanges entre les pays africains restent quasi-inexistants et pourtant cela constitue des milliards de Francs CFA qui auraient pu soulager notre balance commerciale en déficit chronique.
Budget de l’agriculture en 2013 par l’Etat : 133 Milliards soit 11 Milliards/mois.
Budget de l’élevage en 2013 par l’Etat : 13 Milliards soit 1 Milliards/mois.
Budget du Fonds Φ : 19 Milliards/mois dont 2 Milliards/mois pour le secteur de l’élevage.
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Le Financement de la Santé
En matière de Santé, le problème reste assez urgent. Le Sénégal, comme la plupart des pays d’Afrique subsaharienne, a un système de Santé peu performant. Les difficultés économiques et financières et la pauvreté maintient le pays dans un retard prononcé au plan des technologies médicales.
Des carences sont notées dans la gestion du service public de santé qui se manifeste assez souvent par des comportements qui vont à l’encontre de l’éthique professionnelle avec des pratiques telles que la corruption. De plus, la revente des médicaments à des fins privées ainsi que le détournement de ces mêmes médicaments sont des pratiques très fréquentes. Les agents de Santé profitent du désir de discrétion des patients pour monnayer des médicaments qui sont soit gratuits soit accessibles à moindre coût.
Le secteur privé, à l’état embryonnaire n’est pas adapté à une demande forte et à un pouvoir d’achat faible. Cette situation conduit globalement à des inégalités d’accès à la prévention et aux soins.
La Couverture Maladie Universelle (CMU) dont on parle beaucoup ne constitue pas selon moi une solution à long terme. En effet, un pays comme le Sénégal ne peut pas faire du social, à l’image des pays européens, avec un excédent budgétaire négatif et une population qui double tous les 25 ans. Cela ressemblerait plus à du suicide nationale à long terme.
Concernant le fonds Φ, plusieurs pistes doivent être étudiées :
- La Création de structures sanitaires dans les zones les plus reculées du pays. Cela exige naturellement une cartographie des zones d’urgences et de déserts médicales (ZUM ou ZDM). Un objectif intéressant à moyen terme serait un grand hôpital par région et 1 dispensaire pour 1 000 personnes soit 13 000 dispensaires sur l’étendue du territoire. La distribution se ferait selon la densité de chaque commune et de chaque département.
- La fourniture de matériels médicales (machines, cotons, seringues etc.…) aux structures sanitaires créées ci-dessus de manière périodique (mensuel par exemple).
- Une enveloppe d’aide aux soins fournis directement aux structures et non à la personne. Cela englobe une prise en charge partielle ou totale par l’Etablissement selon la situation du patient.
- Les Campagnes de vaccination, de distribution de moustiquaires etc.… Cela exclue les campagnes publicitaires qui restent exclusivement à la charge du Ministère de la Santé.
Budget Santé en 2013 par l’Etat : 124 Milliards soit 10 Milliards/mois.
Budget du Fonds Φ : 9 Milliards/mois.
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Le Financement de l’Education
Le secteur de l’éducation reste un secteur à la peine au Sénégal. Outre les grèves, le déficit en équipement scolaire reste critique surtout au niveau de l’enseignement primaire et secondaire. L’école publique sénégalaise doit retrouver sa réputation et non être une usine de fabrication de futurs chômeurs.
Les pistes intéressantes pour Φ sont :
- La création ou la rénovation partielle ou totale des structures scolaires dans les zones les plus reculés du pays. Cela nécessite évidemment une cartographie des Zones d’Instructions Prioritaires (ZIP).
- La fourniture, à chaque rentrée scolaire, de matériels et fournitures scolaires (cahiers, stylos, règles…) achetés à des entreprises sénégalaises ou africaines. Il s’agit là de faire fonctionner l’économie du pays.
- L’orientation vers les nouvelles technologies (TIC). Cela pourrait se manifester par exemple par la présence de salle d’informatique dès les classes primaires et secondaires.
Budget Education en 2013 par l’Etat : 353 Milliards soit 30 Milliards/mois.
Budget du Fonds Φ : 9 Milliards/mois.
Le Financement de l’Economie Réelle
Prêt aux entreprises ou Crédit d’impôt
Créer une entreprise au Sénégal reste un sacré casse-tête pour le sénégalais lambda et pourtant ce ne sont pas les vocations qui manquent. L’aide à la création d’entreprise doit être une priorité au Sénégal. En effet, cela serait un levier intéressant pour résorber notre chômage chronique et par conséquent contribuer à l’augmentation de notre taux de bancarisation en obligeant les futurs actifs à percevoir leur salaire via leur compte bancaire. Il faut que tout le monde sache que ce n’est pas la fonction publique qui va résorber le chômage dans notre pays. Penser cela serait faire preuve d’une grande ignorance.
Il est également important de considérer le Microcrédit. En effet, ce concept, crée par l’économiste Muhamad Yunus au Bengladesh pour aider les pauvres dans les pays en voie de développement, a été récupéré par les institutions financières pour en faire une arme de destruction massive des pauvres en Afrique et en Asie comme en témoigne le scandale des suicides de détentrices de microcrédits en Inde. Comment peut-on prêter à des personnes pauvres à des taux allant de 10 à 20 % pour des projets de très faibles envergures ? Cela
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semble, en effet, assez aberrant. Le Fonds Φ pourrait consacrer un pourcentage à cette activité à un taux 0.
Budget du Fonds Φ : 10 Milliards/mois.
Exemple de prêt intéressant aux entreprises :
10 Millions FCFA à taux 0% avec une mensualité de 100 000 FCFA à rembourser sous 8 ans avec report de mensualité (3 reports maximum). Avec cet exemple, 1 000 entreprises seraient bénéficiaires par mois.
Prêt aux Particuliers axe Immobilier
L’objectif de ce type de prêt est de permettre l’accès à la propriété privée à nos concitoyens. Cette mesure participe à favoriser la création et le renforcement d’une classe moyenne. Rappelons que c’est la force des classes moyennes qui fait la richesse des pays développés. Rappelons également que la crise des « subprimes », qui a donné naissance à la crise économique et financière de 2008, est née à la base d’une excellente volonté du gouvernement américain de Georges Bush Jr de permettre à tous les américains moyens d’accéder à la propriété et que cela a dérapé du fait des dérives financières qui ont suivies.
Budget du Fonds Φ : 1 Milliards/mois.
Exemples de prêt intéressant :
1- 20 Millions FCFA à taux 0 avec une mensualité de 85 000 FCFA à rembourser sous 20 ans avec possibilité de report de mensualité (4 reports maximum). 50 ménages pourraient être bénéficiaires par mois avec des revenus supérieurs ou égaux à 3 fois le montant de remboursement.
2- 10 Millions FCFA à un taux 0 avec mensualité de 60 000 FCFA remboursable sous 15 ans avec report de mensualité (4 reports au maximum). Avec cet exemple, 100 ménages seraient bénéficiaires par mois avec un salaire mensuel supérieur ou égal à 3 fois le montant de remboursement.
3- Les deux exemples précédents pourraient être combinés suivant une moyenne pondérée.
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Le Financement du Milieu Associatif
Le milieu associatif pourrait bénéficier du financement du fonds Φ. En effet, le Sénégal a la chance de bénéficier de l’aide de pas mal de vraies associations qui font un travail remarquable. Il s’agit par exemple de «Enfance Epanouie » qui scolarise des enfants pauvres ou de l’Association Nationale des Albinos du Sénégal (ANAS) qui a des besoins de matériels (crèmes, lunettes…) participant à l’insertion socioprofessionnelle des albinos.
Budget du Fonds Φ : 1 Milliards/mois.
Avec cette mesure, 1 000 associations pourraient recevoir une subvention de 1 000 000 FCFA par mois selon des critères stricts.
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Pourquoi constituer une réserve en matières premières ?
Comme nous le savons, l’agriculture et l’élevage occupent une place très importante dans l’économie sénégalaise. En effet, les prix des denrées alimentaires fluctuent indépendamment de notre volonté à la bourse internationale de Chicago. La famine dans le monde est malheureusement un business issu de la spéculation sur les marchés financiers et agricoles.
D’autre part, les pays africains de la zone CFA peuvent être confrontés à la menace de la dévaluation monétaire. Cela signifie que la monnaie perd, du jour au lendemain, la moitié de sa valeur. Avant dévaluation, si le kilo de carottes coûte 700 FCFA, après dévaluation, le prix au kilo passe à 1 400 FCFA.
Face à ces situations d’inflation, le Sénégal, comme les autres pays africains, ne dispose pas d’une banque centrale pouvant imprimer des billets de banque, inonder le marché économique et finalement faire baisser les prix à l’image des pays développés. Cependant, l’un des leviers intéressant dont nous disposons est Sabodala.
Selon le Ministère des Mines, de l'Industrie et des PME dans son rapport d'activités 2008, Sabodala dispose d'un potentiel de 90 tonnes d'or. Sachant que le cours actuel du lingot d’or de 1 kg est de 41 000 € ou 27 000 000 FCFA, Φ pourrait, pour 10 Milliards de FCFA, ravitailler un stock d’or de 370 lingots tous les 10 mois. Cette réserve, qui constitue un capital impérissable et interchangeable en monnaie à tout moment, servirait de levier pour contrer partiellement ou totalement, les inflations ou de futures dévaluations de notre monnaie.
Petite Illustration :
Aujourd’hui, un lingot d’or de 1 kg coûte 27 000 000 FCFA à l’achat. Après dévaluation, donc dépréciation de notre monnaie de moitié, le même lingot revient à 2 x 27 000 000 soit 54 000 000 FCFA. Un lingot d’or acheté par Φ avant dévaluation et revendu après dévaluation, nous permettrait de faire une plus-value de 100 % tout en récupérant notre mise de départ et ainsi augmenter considérablement l’apport en liquidité de Φ.
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Conclusion
Le Fonds Φ constitue une proposition intéressante, je le pense, pour soutenir l’économie sénégalaise. Il s’agit là avant tout de participer à une réflexion entamée par nos illustres aînés depuis les indépendances. Le recours au social constitue peut être une réponse à court terme mais à long terme cela deviendrait insoutenable pour des finances publiques à l’agonie et une population qui double tous les 25 ans. Il devient alors nécessaire de favoriser la création d’activités permettant l’embauche et l’accroissement de la classe moyenne.
Φ est intéressant dans la mesure où il comporte deux parties en termes d’approvisionnement : une fixe et une autre variable permettant d’accroître la liquidité. Une originalité en plus réside dans le fait que le fonds ne décaisse uniquement pas mais il gagne également de l’argent notamment avec les prêts aux particuliers.
D’autre part, Φ revêt un aspect concret contrairement aux discours, récurrents dans les médias et relayés par des économistes, des politiques et autres, qui consistent à philosopher sur le concept de démocratie, à fustiger l’Etat comme le coupable idéal ou encore à suggérer des solutions à la sauce « Il faut » comme s’il suffisait d’une simple baguette magique. J’ai pour ma part tendance à classer ces personnes dans la catégorie des «Théoriciens du Vide ».
Mardi 26 Février 2013




1.Posté par boumiputra le 27/02/2013 08:37
Proposition interessante. Je demande a l'auteur qu'est ce qu'il pense de l'impact du moral hazard sur ce fond?

Boumiputra



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