Promesse de création de 500 000 emplois : Abdoulaye Diop est-il le bon avocat pour porter la communication du candidat Macky Sall ?


La nomination, à la faveur du dernier remaniement, de Abdoulaye Diop au poste de ministre de l’Emploi, de l’Insertion professionnelle et de l’Intensification de la main-d’œuvre a suscité un procès en suspicion légitime chez de vielles connaissances de l’intéressé qui ne s’empêchent pas, en privé, de douter des réelles capacités du maire de Sédhiou, qui n’est pas réputé foudre d’éloquence, à défendre le bilan de Macky Sall, qui est attendu, au tournant, par l’opposition, sur sa promesse de création de 500 000 emplois, le temps d’un septennat. En effet, deux mois après qu’il a intégré l’attelage gouvernemental, le successeur de Mame Mbaye Niang n’ose pas monter en première ligne pour croiser le fer avec les tireurs d’élite de l’opposition qui, à coup sûr, vont se servir du discours du 31 décembre du président de la République comme d’un tremplin pour rebondir sur l’état d’exécution de la promesse rappelée plus haut. Il coule de source que pendant tout ce temps que l’homme est resté à la tête du COSEC (Conseil sénégalais des chargeurs), il a fui les médiats. Sous ce rapport, il ne manque pas de cancans pour faire le lien entre ce silence calculé et l’intention prêtée au ministre de cacher des limites. Quand le Président Wade le nommait directeur général du COSEC en 2010, grâce au lobbying d’enfer de son frère l’ex-ministre Bécaye Diop, celui qui se présentait comme un administrateur de sociétés, sans justification de références connues, n’avait pas une expérience professionnelle qui dépassait son statut d’ex-commercial à la MTOA. Pour mémoire, lors du Conseil des ministres en date du mercredi 13 septembre 2017, le chef de l’Etat avait demandé la réalisation, dans les meilleurs délais, d’un programme d’urgence pour l’emploi et la promotion de l’entreprenariat rapide des jeunes et la mise en place, dans chaque commune, d’une Mission Locale pour l’Emploi et l’Entreprenariat des jeunes (MILE) chargée d’optimiser, à la base, les stratégies et outils de promotion de l’emploi. Ce, pour une meilleure territorialisation des politiques de création d’emploi, à travers une plus grande proximité des services de l’emploi qui doivent davantage investir les banlieues, les zones rurales et urbaines. En d’autres termes, le Président Sall cherche la formule magique pour se rapprocher davantage de la jeunesse sénégalaise, (ce vivier électoral !) à quelques encablures de 2019. Chose qui requiert des compétences communicationnelles éprouvées. Celui qui dirige le ministère de l’Emploi doit avoir une vue œcuménique sur le travail de ses collègues pour pouvoir, à chaque fois que de besoin, faire l’état des efforts entrepris pour rétrécir la surface du chômage. A cet égard, Abdoulaye Diop est invité à tenir le bilan d’étape de ce qui est fait par le gouvernement pour concrétiser la promesse de création de 500 000 emplois et à s’expliquer sur ce qu’il compte faire pour apporter des actions correctives, dès lors que même une partie du patronat bat en brèche l’argumentaire du gouvernement qui soutient pouvoir dépasser la barre des 500 000 emplois à l’horizon 2019.
Jeudi 16 Novembre 2017




Dans la même rubrique :