Programme national d’autosuffisance en riz : « On a eu du mal à faire une double culture intégrale » (Pr Moussa Baldé, ministre de l’Agriculture et de l’Equipement Rural)


Le programme national d’autosuffisance en riz a été évoqué ce 10 décembre à l’occasion du face à face entre le gouvernement et la presse pour échanger sur les questions de l’heure.

Interpellé sur les lenteurs à atteindre l’objectif du Sénégal d’atteindre l’autosuffisance alimentaire en riz, le ministre de l’Agriculture et de l’équipement rural, Pr Moussa Baldé a révélé des contraintes. Il a notamment avancé les raisons qui touchent principalement la vallée du fleuve Sénégal.

« Le 1er facteur, c’est qu’on a eu du mal à faire une double culture intégrale. Cette double culture voudrait que si on produit par exemple pour cette année 50.000 ha en contre saison, en hivernage qu’on puisse produire aussi 50.000 ha. » a soutenu le ministre Moussa Baldé.

Il confie, à cet effet, que « des difficultés sur ce séquençage pour une raison simple, c’est que quand le producteur finit sa contre saison, le temps de vendre son riz, le temps de payer ses dettes, le temps de commencer encore de retourner en campagne dès fois, il se fait un peu tard » se justifie-t-il.

Mais, Moussa Baldé rassure, toutefois quant à la volonté du gouvernement de travailler à l’atteinte d’une autosuffisance en riz.

« Nous sommes en train de travailler pour que la double culture intégrale soit effective au niveau de la vallée du fleuve Sénégal mais évidemment il n’est pas question de remettre les techniciens du ministère de l’agriculture à produire. La production, c’est le rôle des producteurs et au Sénégal, on a assez de population pour produire du riz. Dans le cadre du Pap2 ajusté et accéléré, nous faisons tout pour que d’ici 2023, le pays puisse atteindre l’autosuffisance en riz. » a dit le ministre face aux journalistes.

Dans ses explications, le ministre a rappelé l’ambition du gouvernement à s’orienter dans la réalisation de cet objectif. « En 2017, il était prévu la production de 1 million 600.000 tonnes de riz Paddy répartie entre 60% pour la culture irriguée et 40% pour la culture pluviale. Le Sénégal avait pour ambition d’atteindre l’autosuffisance en riz en 2017. Les experts, notamment, la FAO considèrent que le sénégalais consomme en moyenne 90 kg de riz blanc par an. Si on prend la population sénégalaise en 2017 par rapport à ce taux, on devait produire 1 million de tonnes de riz blanc et environ 600.000 tonnes de riz Paddy en 2017. Ce qui fait qu’on devait produire 1 million de tonne de riz blanc. Le million de tonnes devait provenir de la vallée et les 600.000 tonnes du riz pluviale. » a-t-il expliqué.

Il a toutefois rappelé la mission du gouvernement à dérouler la stratégie adéquate pour parvenir à atteindre une autosuffisance en riz. « La Société d’Aménagement et d’exploitation des terres du Delta (Saed) et le ministère de l’agriculture n’ont pas pour vocation de produire, la production c’est la vocation des producteurs. Nous devons, nous, organiser l’espace rural pour que toutes les conditions techniques soient réunies pour une production optimale. » a conclu Pr Moussa Baldé.
Jeudi 10 Décembre 2020




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