Poursuivi pour le délit d’escroquerie, Babacar Sène, membre du Cese, encourt un an de prison ferme

Attrait, hier, devant la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar, Babacar Sène, membre du Conseil économique, social et environnemental (Cese),risque un an de prison ferme. Poursuivi pour escroquerie, il sera édifié sur son sort vendredi prochain.


Poursuivi pour le délit d’escroquerie, Babacar Sène, membre du Cese, encourt un an de prison ferme
Deux ans dont un an ferme ! Telle est la peine que risque le sieur Babacar Sène, membre du Conseil économique, social et environnemental (Cese), attrait, hier, à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar pour escroquerie et violences et voies de faits. Il sera fixé sur son sort le 19 décembre prochain. Membre du Cese, Babacar Sène est un homme insatisfait qui a voulu gagner davantage d’argent, sans faire de gros efforts. Profitant de sa qualité de membre du Cese, il s’est mué en un escroc. D’autant qu’il a réussi à rouler dans la farine cinq personnes dont le producteur et frère de Youssou Ndour, Bouba Ndour, qui n’a pas comparu à la barre révèle Libération.
Premier à s’expliquer sur les faits, Idrissa Samb, une des victimes, a fait savoir que le prévenu lui avait promis qu’il pouvait l’aider à voyager avec cinq autres personnes. Et, ce jour-là, pour gagner sa confiance, le prévenu lui avait montré sa carte de membre du Cese, avant de lui dire qu’avec son statut, il pouvait les aider à se rendre aux Etats- Unis.
«Je lui ai remis six passeports ainsi que la somme de 250.000 F Cfa pour chaque passeport afin qu’il nous trouve les visas mais, depuis lors, rien du tout», a déploré M. Samb. Abondant dans le même sens, Nabila, lui aussi victime dans cette affaire, a expliqué la manière dont il a été dupé par le mis en cause. A l’en croire, à la veille de la Tabaski, le prévenu est venu chez lui pour lui demander de lui prêter la somme de 4,5 millions de F Cfa afin de se lancer dans une opération Tabaski.
En guise de garantie, il lui a remis une voiture en lui disant que s’il ne le rembourse pas à date échue, il peut se considérer comme étant le nouveau propriétaire de la bagnole. «Mais, grande a été ma surprise quand il m’a appelé, quelques jours plus tard, pour me dire qu’il était en Tunisie et qu’il ne pourrait pas respecter le délai de remboursement de la dette. Pis, il a réussi à récupérer la voiture avant de disparaitre dans la nature avec mon argent», a raconté Nabila, le cœur meurtri.
«Bouba Ndour parmi les victimes»
À l’instar des autres victimes, Pape Guèye a également mordu à l’hameçon en révélant que le mis en cause lui doit 05 millions de F Cfa, représentant le reliquat d’une voiture qu’il lui avait vendue à 14 millions F Cfa. Last but not least car, le membre du Cese doit de l’argent à Bouba Ndour qui lui avait vendu une voiture à 14 millions F Cfa et à qui il avait remis un chèque sans provision. Il doit également 1,37 millions F Cfa à un certain Cheikh Ahmadou Bamba qui lui avait vendu 10 moutons et à qui il avait aussi remis un chèque sans provision.
Devant le prétoire, le prévenu a reconnu devoir de l’argent à toutes ces personnes. A l’en croire, il n’a jamais voulu les escroquer. Seulement, les choses ont mal tourné et il n’a pas pu honorer ses engagements. Dans sa plaidoirie, l’avocat des parties civiles a réclamé la somme de 31 millions de F Cfa en guise de dommages et intérêts, dont 17 millions pour Bouba Ndour, 5 millions pour Pape Guèye, 1 million pour Idrissa Samb, 6 millions pour Nabila et 2 millions pour Cheikh Ahmadou Bamba Diop.
Dans son réquisitoire, le substitut du procureur a souligné que le prévenu est un «un vrai escroc», avant de requérir 2 ans dont un an de prison à son encontre. Le conseil de la défense a plaidé l’application bienveillante de la loi. Car, selon lui, son client est un délinquant primaire qui n’a jamais eu maille à partir avec la Justice. En plus, dit-il, c’est quelqu’un qui est au service de la Nation. «Certes, il a fauté, mais il a déjà payé sa faute d’autant que le fait qu’il soit traîné devant votre barre est déjà une sanction contre lui», déclare l’avocat pour sortir son client des affres de la justice. L’affaire est mise en délibéré au 19 décembre prochain. 
Jeudi 18 Décembre 2014




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