Phosphates de Matam : Afcor bloque les comptes de la Serpm

Las d’attendre pour rentrer dans ses fonds, le partenaire sud-africain dans la construction de l’usine de broyage des phosphates de Ndendory (Matam) a fini par entrer en contentieux avec la Serpm(Société d’études et de réalisation des phosphates de Matam) dont l’attributaire en 2008 du marché de la Goana a fini par prendre le contrôle total.


Phosphates de Matam : Afcor bloque les comptes de la Serpm
Après Kumba ressources (devenue Kumba Iron Ore) en 2007, l’Etat sénégalais, à travers la Société d’études et de réalisation des phosphates de Matam(Serpm), fait face à une autre société sud-africaine. Afcor limited, c’est le nom de la société sud-africaine, conceptrice et fabriquant de l’usine de granulateur modulaire pour le traitement des phosphates de Matam, a adressé au Tribunal régional hors classe de Dakar, le 22 décembre dernier, une requête aux fins de saisie conservatoire de créances sur les comptes bancaires de ladite Serpm. Comptes ouverts à la SGBS, BICIS, CBAO, BIS, BSIC, ECOBANK, UBA et Banque Atlantique. Une créance qui porterait sur un montant de plus d’un milliard de FCfa et qui serait représentée par une reconnaissance de dette par lettre n° 000271/SERPM/dmd en date du 27 mai 2009, pour un montant de 675 000 dollars soit 375 000 000 de FCfa, en plus de 100 000 tonnes de phosphates brutes à raison de 200 dollars la tonne soit 2 000 000 dollars équivalent à 1 milliard de FCfa.

L’affaire remonte à 2009 lorsqu’à travers un protocole d’accord, la Serpm représentée alors par Eugène Ngor Faye, son directeur général, ancien directeur des Mines et de la géologie et Afcor Limited représentée par son président Petrus Johannes Botes van der Westhuizen, conviennent de l’acquisition d’une usine granulateur modulaire pour le traitement de phosphate avec une capacité d’environ 100 tonnes par jour et dont Afcor devait apporter les 50% de la valeur. Quant à la Serpm, elle devait pour sa part, fournir à Afcor, par le biais de sa banque et dans les 10 jours suivants la réception de la facture d’Afcor, une lettre de crédit.

Afcor devait alors négocier avec le fournisseur de l’usine en Afrique du Sud pour l’érection et la mise en service de l’usine tandis que la Serpm procéderait à l’inspection de l’usine de granulateur avant le chargement final et l’expédition. Toujours selon les termes du protocole, Afcor devait en outre recevoir de la Serpm l’équivalent de cent mille métriques tonnes de phosphate de Matam dont une première livraison de 25 000 tonnes dans les 45 jours après la mise en service de l’usine. Bref, l’accord signé à Prétoria (Af du Sud) le 25 février 2009, fut suivi d’effet et c’est ainsi que le fameux granulateur modulaire fut inauguré en grandes pompes en janvier 2010 par l’ex-président Abdoulaye Wade. Sauf que, au jour d’aujourd’hui, le partenaire d’alors Afcor, n’a toujours pas reçu un kopek de cet investissement, malgré les nombreuses correspondances et factures envoyées à la Serpm où, au demeurant, la sud-africaine n’avait plus d’interlocuteur.

Mieux, les comptes bloqués de la Serpm, non plus, ne contiennent pas un Kopek. Interrogé sur la question, le directeur général de la Serpm, Eugène Ngor Faye, dégage en touche et soutient que « selon les termes de la lettre de reconnaissance de dette, la Serpm reconnait devoir 675 000 dollars qui représentent les 50% de la valeur intrinsèque du granulateur et il était convenu de lui rembourser la totalité de ce qu’il a produit sous forme de phosphate et nous sommes prêt à le faire, par contre, Afcor a estimé qu’il n’a plus besoin du phosphate, il veut son argent, c’est là que se situe le problème. »

A suivre…
Mercredi 11 Avril 2012
SUDonline.sn




Dans la même rubrique :