Partis politiques et Société civile : Perspectives de jonction vers 2012 (Par Penda Mbow et Amadou Guèye).


Partis politiques et Société civile : Perspectives de jonction  vers 2012 (Par Penda Mbow et Amadou Guèye).

La situation politique du Sénégal, au delà du travail énorme abattu par les Assises nationales exige que soit repensé le rôle des différents acteurs. La volonté de participer d’acteurs, aussi divers, n’est rien d’autre que le reflet du malaise profond de la démocratie auquel notre pays n’échappe pas. Le déclin des activités productrices de richesses avec son corollaire, la rareté de l’emploi pour une jeunesse de plus en plus mal formée, le recul sans précédent de la classe moyenne, la paupérisation sans fin, la crise dramatique de l’énergie, la crise urbaine symbolisée par les inondations en banlieue et dans les villes de l’intérieur mais surtout l’absence d’assainissement renforcent le citoyen dans son sentiment que la politique se trouve détachée de la vie ordinaire. La défiance des citoyens est telle qu’on se demande s’il ne doute pas de la capacité des élites politiques à trouver des solutions aux multiples problèmes. C’est dans ce contexte qu’au Sénégal, 2012 se dessine comme une année à la croisée des chemins ; une échéance qui porte, certes, la menace d’un chaos mais aussi la promesse d’une nouvelle sève régénératrice. Cette perspective met en mouvement des forces citoyennes, politiques, sociales, qui au nom de la démocratie citoyenne, revendiquent tous le pouvoir et le droit de l’exercer au sens de l’intérêt commun. Ce n’est pas forcément le pouvoir présidentiel ou législatif qu’ils revendiquent tous. Mais tous revendiquent le pouvoir, au premier chef, le droit de l’exercer. La perspective de l’exercice du pouvoir se trouve complètement renversée ; il relève d’un impératif de rompre la forme de jouissance en rapport avec ce pouvoir. Le citoyen ne pouvant plus se contenter d’une certaine passivité, il veut être au cœur des politiques qui engagent son destin et celui des générations futures.

Les partis politiques revendiquent la place exclusive de conquistador du pouvoir. Pour la plupart d’entre eux, ils sont ceux qui doivent légiférer et gérer les affaires de la cité, tout simplement parce qu’ils sont des politiciens dédiés à cette activité, même si leur expérience militante est limitée ou que leurs formations peuvent difficilement se prévaloir d’un enracinement réel sur le terrain politique.

C’est dans ce contexte que la société civile mobilise de plus en plus les citoyens libres autour de combats politiques pour défendre et promouvoir des enjeux qui dépassent le cadre partisan. Ce faisant, ils sont devenus des acteurs clés du combat politique. Le Sénégal doit s’appuyer sur cette nouvelle énergie comme force de transformation sociale.

L’éclosion des mouvements citoyens et l’affirmation de leur volonté d’assumer un rôle politique plus décisif dans l’orientation et la prise en charge des questions nationales, conjuguées à la floraison de candidats indépendants, vient renforcer l’apparente dynamique de compétition entre les acteurs politiques et la société civile.
Il est vrai que les partis politiques, en 50 ans de gestion du pouvoir, ont montré leurs capacités mais aussi leurs limites. Quelque soit l’appréciation du bilan de ces 50 dernières années, ils en sont les principaux artisans. Ce bilan n’impressionne pas toujours les Sénégalais, de plus en plus ouverts à des organisations et candidats non issus des formations politiques.

Néanmoins, il faut relativiser ce penchant, puisque les Sénégalais ne semblent pas encore être tout à fait convaincus que la société civile et les candidats indépendants aient trouvé la bonne formule pour gagner leur confiance au suffrage des urnes. Sous ce rapport, société civile et partis politiques peuvent être renvoyés dos à dos, laissant les Sénégalais dans cette position d’ambivalence et d’incertitude quant au bon choix ou à la bonne formule de synthèse entre ces deux pôles.
Les Assises nationales ont offert une première réponse à cette apparente distance entre les partis politiques et la société civile. En effet, en acceptant de partager un espace de réflexion pour construire une autre orientation à la République et dégager des pistes de solutions sur les plus grands problèmes économiques, institutionnels et sociaux du pays, ils ont suscité l’imagination des Sénégalais qui y ont vu l’expression d’une démarche patriotique et responsable, face aux maux qui les assiègent. Ils ont applaudi, et c’est en conséquence qu’ils ont récompensé l’opposition, aux dernières élections locales.

Mais, c’est aussi en toute lucidité qu’ils ont observé l’effritement de cette unité qui a mis un frein à cet espoir. Alors qu’ils attendaient une suite à cette démarche par l’affirmation d’une dynamique unitaire claire autour des conclusions des Assises nationales, ils constatent que malgré les déclarations, les stratégies partisanes s’affirment davantage.

Alors que les Assises nationales donnaient l’espoir d’une nouvelle cuvée d’hommes, ils constatent que les anciens se sont réapproprié l’espace politique national, en s’adjugeant l’exclusivité de l’exercice du pouvoir en dépit des mutations profondes qui s’opèrent sous leurs yeux et qui s’expriment de plus à travers l’autonomisation du citoyen. Pourquoi, devrait-il en être toujours ainsi ?

Il n’est donc pas étonnant que l’élan d’espoir suscité et qui se reflète dans les résultats des élections locales de 2009 qui avaient la particularité de ne pas exposer des chefs de partis, mais plutôt des candidats locaux connus, ne soient pas évalués à leur juste dimension. L’ouverture demeure la bonne démarche.
Plus récemment, cet espoir a rejailli à la faveur de cet extraordinaire sursaut patriotique qui a permis de briser les assauts du pouvoir contre la volonté populaire de préserver les élections de ses manœuvres monarchiques. C’est encore la jonction des forces politiques et citoyennes qui a porté cet élan et suscité ainsi un regain d’espoir.

Il s’avère impératif d’en tirer une leçon claire. Les citoyens sénégalais attendent une dynamique unitaire entre les forces politiques et les forces citoyennes pour mobiliser cet espoir en force de frappe. C’est l’unique voie pour organiser la résistance contre ce pouvoir fait de gabegie et de patrimonialisme.
Les coalitions de partis politiques, en l’occurrence Benno ou l’AST, malgré le nombre de partis dont ils réclament l’adhésion, ne créent pas encore cet espoir. Pour le Sénégalais ordinaire, si en ce qui concerne Wade, il est clair qu’il doit partir, la question souvent posée à savoir qui est le candidat de l’opposition, cache une réalité pernicieuse.

Pour certains de ces citoyens, ils l’attendent encore parce qu’ils ne le voient toujours pas dans Benno. Pour d’autres, la question provoque un sentiment de confusion et d’exaspération devant les justifications fournies par Benno et qui cachent mal la difficulté de la question en leur sein.
A quelques mois des élections, Benno doit accepter les deux conditions de la victoire.

La première de ces conditions est de présenter un candidat porté par des partis politiques et les acteurs de la société civile avec comme base, les Assises nationales puisque tel est le consensus. La deuxième condition est que Benno doit se plier au besoin des Sénégalais de voir une équipe soudée derrière un leader pour développer l’enthousiasme vers 2012. Cet enthousiasme est critique puisqu’il doit nourrir non seulement le combat pour les élections de 2012 mais aussi le combat contre la candidature de Wade.

Dans ce sens, l’initiative lancée par des acteurs de la société civile, des personnalités indépendantes et des mouvements citoyens en intelligence avec des leaders de partis politiques pour amener Benno à s’inscrire dans cette optique a du mérite mais ne semble pas avoir trouvé suffisamment de répondant.

La détermination de Benno à imposer son choix sans concertation avec les autres forces qui ont pris part aux Assises nationales est une réponse partisane à une question quasi nationale. Il est donc nécessaire pour Benno de saisir cette opportunité non pas par l’effet d’une simple déclaration d’ouverture à la société civile mais bien par l’acceptation d’une véritable jonction nouée autour de procédures transparentes et la définition d’un profil pour organiser le choix du meilleur candidat, qu’il soit à l’intérieur d’un parti ou en dehors.

Il se peut très bien que le meilleur candidat soit un homme de parti, chef de parti ou non. Il se peut très bien aussi qu’il soit issu d’un mouvement citoyen ou une personnalité indépendante capable d’agir comme l’homme de mission pour mettre en œuvre le programme de transition autour des conclusions des Assises nationales.

Au-delà du candidat, même la sélection des membres de l’équipe de mission qui sera chargée d’apporter les changements attendus pas les Sénégalais doit être élargie aux cadres et acteurs de la société civile. Les listes municipales de 2009 n’étaient pas uniquement portées par des militants de partis. Cette leçon doit aussi servir.

Cette logique de convergence répond non seulement à l’esprit des Assises nationales mais aussi à l’évolution du paysage politique, à la nécessité de reconstruire notre espace politique qui pour le moins, n’est plus l’espace exclusif des partis politiques. Cette évolution participe aussi à l’approfondissement de la démocratie participative à travers l’élargissement du processus politique, aux divers segments représentatifs de la société.

Il faut requalifier la dynamique unitaire. Elle ne doit pas seulement être limitée aux partis politiques de Benno. Elle doit être une véritable dynamique de jonction entre les partis et les forces patriotiques et mouvements citoyens qui ont en commun la volonté de défendre l’Etat de droit et de restaurer aux Sénégalais leur dignité économique, en 2012. Nul n’a le droit d’en priver le peuple sénégalais au nom de l’idée étroite consistant à penser que les politiciens ont le monopole du pouvoir.
Cette jonction aura aussi le mérite de clarifier le jeu politique des candidats indépendants. Ceux qui s’inscriront dans la dynamique unitaire seront reconnus pour leur réalisme et leur choix patriotique. Ceux qui continueront l’aventure solitaire seront aussi reconnus pour leur esprit aventurier et sanctionnés en conséquence. Mais naturellement, il n’en sera ainsi que si un processus transparent lie les différents acteurs autour d’un profil de candidature établi sur la seule base de l’intérêt populaire.

Quelque soit le degré d’ouverture de Benno et la sincérité à œuvrer pour cette jonction, le pôle libre doit travailler aussi vite que possible sur un axe de convergence pour répondre à la demande du peuple sénégalais qui cherche encore son candidat, celui de l’unité et du rassemblement.

Dakar, le 04/08/2011
Pour Benno, Alternative 2012
Amadou Guèye, UNIS
Penda Mbow, Initiative Dafa Doy
Vendredi 5 Août 2011
Amadou Gueye et Penda Mbow




1.Posté par MARELLE le 05/08/2011 13:30
NDEYSSAN PENDA AMNA DIEUKEUR NAK . LOLOU BAKHNA . MR GUEYE FELICITATIONS BI NGA KO MIR LO BA MOU NANGOU.

2.Posté par le solitaire le 05/08/2011 14:00
tous les individus qui sont des têtes felées ou dures qui ont été ejectés de la sphère politique, créent des associations bidons avec des noms bidons pour disent ils, sauver l'humanité. ce sont des divorcés, des gens qui vivent seuls avec leurs espoirs decus. ils sont en général aigris, méchants, sans enfants, sans conjoints avec au plus, un seul ami qui est le seul à connaitre leur secret. quand on leur confie des responsabilités, ils sont des dirigeants intrangigeants, carrés et obtus à la fois, avec des oeilleres. ils vivent seuls et meurent seul, dans leur tête comme dans leur coeur. ils ont une maison avec un gardien à la porte et plusieurs domestiques et employés et ne sont aimés par personne.

3.Posté par ANC/ Ni-Ni le 05/08/2011 14:07
Les acteurs politiques ont échoué. Au stade où nous sommes personne ne pense qu'ils peuvent apporter les changements attendus. Rien ne nous garantie que même avec l'engagement d'appliquer les conclusions des Assises il vont s'y conformer. Du pouvoir ou de l'opposition, c'est la même bande de copains. Nous en avons assez. Les partis politiques ont leur rôle et aurons toujours leur place, mais il faut changer d'homme. On ne peut pas dans le cas du Sénégal faire du neuf avec du vieux. Le changement doit être total et Radical quelque soit le prix.
Ni pouvoir Ni opposition.
Ni opposition Ni pouvoir.
Nous n'avons plus confiance.



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