Page Facebook de Me Demba Ciré Bathily : "​​PAUVRE ECOLE"


Page Facebook de Me Demba Ciré Bathily : "​​PAUVRE ECOLE"
L'école des pauvres nourrit l'école des riches car il faut se rendre à l'évidence, l'éducation est devenue avant tout un business où s'exprime la fracture sociale. 
Avant, aller au lycée public était comme une sorte de prestige qui faisait la fierté des potaches. Aujourd'hui, il est le lieu de concentrations des enfants issus des couches les plus fragiles de la société. Si, naguère, l'enfant du privé éprouvait un complexe d'infériorité parce que la fréquentation de ces écoles était avant tout le résultat d'une faiblesse scolaire. Aujourd'hui, les choses ont changé, la qualité semble avoir passé du public au privé, et l'école publique est devenue une école par défaut. Les gens n’y vont qu'à défaut de pouvoir accéder aux écoles privées.
Vous n'y retrouverez pas les enfants des élites qui décident pour l'école ou encore les enfants de ceux qui disposent de moyens financiers. L'école publique se meurt avec des grèves répétitives et cycliques comme si des solutions n'existaient pas, ou comme si la recherche effrénée de solutions ne se fait que sous l'angle du drame de l'année blanche qui pointe à l’horizon. La faiblesse de la qualité des enseignements en devient plus accentuée et la fracture sociale plus profonde, puisqu'ainsi, consciemment ou non, l’inégalité de chance devient la règle. L'éducation à ce rythme, ne sera qu'un mirage pour les enfants des pauvres et des démunis. 
L'Université qui était le rêve des élèves d'hier est devenue le cauchemar des élèves d'aujourd'hui. Tout, sauf l'Université.
Le phénomène a son revers, c'est la floraison d'écoles dites de commerce, de marketing, etc en tous genres et lieux et à un point tel que le néophyte que je suis se demande si tout cela n'est pas hors contrôle. Je connais beaucoup d'étudiants qui après leurs études de droit dans des universités privés, n’ont su que leur diplôme n'étaient pas reconnu qu’avec le rejet de leur dossier rejeté au concours de la magistrature ou à l'examen du barreau. Nous vous laissons imaginer leur amertume et leur déception après quatre ou cinq années de sacrifices et d’efforts soutenus financièrement par les parents pour un rêve qui ne se réalisera jamais
Certes, nous avons de grandes écoles privées et d'instituts d'études supérieures de référence mais il y a la partie hideuse de l'iceberg, ces écoles qui ne terminent pas l'année, ces aventuriers économiques de l'éducation qui sont à la limite de l’escroquerie.. 
Ce n'est pas seulement l'école publique qui se porte mal, mais tout le système. Les défaillances du public boostent le privé pendant que l'appât du gain et la recherche du profit dévoie et détruit le privé. S'il y a parmi vous quelqu’un qui se retrouve dans toutes ces écoles, ces tenues, qu'ils viennent à mon secours. Pour certains, il suffit de louer une villa et d'en faire des salles de classe, parfois avec des enseignants sans pédagogie ou formation certifiée, pour les étudiants l'illusion de faire des études prestigieuses, pour les enseignants de quoi arrondir des fins du mois difficile. 
Il est grand d'arrêter et de remettre de l'ordre dans tout cela, mais en attendant, il est urgent de sauver l'année de ceux qui ne sont pas sûrs que leur parents pourront leur acheter un bic, un cahier l'année prochaine. C'est un cri du cœur.
Dimanche 19 Avril 2015




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