PRÉVENTION : Une rupture dans le stock des antiseptiques

Quelques heures après la confirmation d’un cas de virus Ebola au Sénégal, les Dakarois, partagés entre inquiétude et amertume, se ruent vers les pharmacies, centres commerciaux et boutiques à la recherche d’antiseptiques. Du coup ces produits se raréfient et certains fournisseurs sont en rupture de stock du fait de l’augmentation de la demande.


PRÉVENTION : Une rupture dans le stock des antiseptiques

Avenue Cheikh Anta Diop. Dans l’une des nombreuses pharmacies qui longent la voie publique, les clients qui y pénètrent cherchent généralement du gel désinfectant. Deux pharmaciennes en blouse blanche les reçoivent. Après avoir fait le tour dans plusieurs magasins, une étudiante de taille moyenne, accompagnée de son amie, entre dans la pharmacie. Mais, malheureusement pour eux, il n’y a plus de désinfectant.

‘’Le stock vient de s’épuiser, il y a juste quelques minutes. Nous avons fait une nouvelle commande auprès de notre fournisseur’’, explique aux jeunes filles la pharmacienne Iphigénie Diouf. ‘’C’est un ami docteur qui m’a appelé pour m’informer du cas confirmé. Il m’a conseillé d’acheter des produits antiseptiques et d’éviter du mieux que je peux les contacts avec les personnes’’, confie avec beaucoup de désarroi l’une des deux filles qui a voulu garder l’anonymat.

Le prix des antiseptiques varie en fonction du poids et de la marque du désinfectant. Le gel de main ‘’Valda’’ est vendu  à 915 francs CFA la petite bouteille contre  2100 la grande.  Le ‘’Zéro Bactéria’’ quant à lui est vendu à 3535 FCFA l’unité. Même si ces prix paraissent accessibles, certains acheteurs n’ont pas toujours la somme d’argent qu’il faut pour s’offrir le précieux gel lave-main. ‘’Vous avez du gel antibactérien ?’’, lance une cliente trouvée dans une autre pharmacie situé toujours sur l’avenue Cheikh Anta Diop. ‘’Il ne nous reste que la grande boite de Zéro Bactéria. C’est 3535 francs CFA la boîte’’ répond un homme de teint noir faisant face à un écran d’ordinateur.  ‘’Je reviens’’, réplique Mariam Nafissa.

Dans les supermarchés, le constat est le même. Les antiseptiques sont difficiles à obtenir. Au supermarché Casino de Sahm, les rayons réservés aux antiseptiques sont vides. ‘’Nous avons constaté une hausse de la demande depuis quelque temps. En ce moment, le gel lave-main est fini’’, informe l’une des caissières, Mme Guèye Maguette. A défaut de trouver le désinfectant adéquat, les acheteurs se rabattent sur d’autres produits. ‘’J’avais prévu d’en acheter. Mais les gens en achètent en masse depuis un bout de temps. Il n’y en a plus.

J’ai un produit dissolvant dans mon véhicule qui coûte environ 1000 FCFA. Je vais essayer de le trouver ici ou bien je paie de l’eau de Javel. Il coûte environ 1000FCFA’’ explique M. Sonko. Certains clients ont commencé à acheter le produit depuis l’apparition d’Ebola dans les pays voisins. Ils sont venus pour d’autres achats. ‘’Je ne suis pas venu pour acheter des antiseptiques, car j’ai pris l’habitude depuis quelques mois d’en acheter à chaque fois pour la famille. Actuellement, il en reste encore à la maison’’, assure Simon Sarr, la soixantaine environ. Et le client de poursuivre qu’il faut faire attention et ne pas céder à la panique ou se lancer dans la stigmatisation.

Rupture de stock chez les fournisseurs

La forte demande en antiseptiques a entrainé une rupture de stock au niveau des fournisseurs ou des laboratoires qui fabriquent les produits. ‘’Nous sommes en rupture de stock actuellement. Certains clients ont commandé du sodium de calcium utilisé comme un antiseptique aussi’’, informe un docteur travaillant dans un laboratoire de fabrication des septiques et qui a voulu gardé l’anonymat. ‘’Toutes les commandes seront livrées en début de semaine’’, rassure t-il.

Le délégué médical Moustapha Seck, pour sa part, pense que la commande des antiseptiques ces dernières semaines a augmenté du fait des rumeurs connues ces derniers jours par rapport à la maladie. Il reconnait cependant avoir enregistré une hausse des commandes depuis la confirmation de la maladie.

Quoi qu’il en soit l’objectif  de se protéger contre le virus Ebola  en se les lavant les mains avec du produit désinfectant est manifeste chez bon nombre de Dakarois rencontrés dans les pharmacies et autres centres commerciaux.

L'Enquête

Mardi 2 Septembre 2014




1.Posté par Atpico le 02/09/2014 10:22
CE QU'IL FAUT AVOIR SUR EBOLA : "Les images de soignants portant des masques et des combinaisons intégrales pour s’approcher des malades suspectés sont insensées et dignes d’un mauvais film de science-fiction. Car le virus Ebola ne se transmet absolument pas si facilement : « Il faut un contact direct avec un liquide biologique comme le sang, les selles ou les vomissures. Il n’y a aucune transmission par voie aérienne. C’est-à-dire que, lorsqu’une personne parle ou tousse, elle ne répand pas le virus Ebola dans l’air ambiant », explique le Pr. Bruno Marchou, chef de service des maladies infectieuses et tropicales de l’hôpital de Purpan, à Toulouse. Autrement dit, le virus Ebola est comparable au SIDA pour son mode de propagation. Il faut vraiment être au contact du sang ou du liquide biologique du malade pour risquer soi-même d’être contaminé. Cela veut dire, toujours selon le Pr. Bruno Marchou, que le virus Ebola « n’atteindra pas le stade pandémique. À Conakry [capitale de la République de Guinée], ils avaient initialement plusieurs dizaines de cas parmi le personnel hospitalier. Ils ont réussi, en appliquant des mesures d’hygiène standard simples, à endiguer la propagation du virus parmi leur personnel. ». Ces mesures d’hygiène n’ont rien de sorcier : « Quand on s’occupe d’un patient, on se couvre les mains avec des gants. Si le patient vomit, il faut aussi se couvrir le visage. C’est le b.a-ba. On fait ça tous les jours », poursuit-il. « La mort dans 20 à 90 % des cas » Sandrine Cabu de Médecins Sans Frontières, interrogée par Le Monde, explique que le virus Ebola entraîne « la mort dans 20 à 90 % des cas ». Pourquoi une fourchette aussi absurdement large ? Parce que le virus Ebola est surtout dangereux quand il est mal soigné. Les personnes meurent de déshydratation ou d’hémorragies, mais le traitement consiste alors simplement à hydrater ou à transfuser le patient, pas à lui donner un vaccin ni un hypothétique médicament. Il ne faut pas croire ce que prétend l’industrie pharmaceutique qui aimerait pouvoir vendre aux gouvernements une poudre de perlimpinpin comme elle l’avait fait avec le Tamiflu. « Les nouveaux médicaments ne sont pas la solution contre Ebola », selon un expert en maladies infectieuses. La solution contre l’épidémie consiste à respecter des mesures simples et de bon sens : hygiène, bonne nutrition, vitamine D, vitamine C. Selon Anthony Fauci, directeur de l’Institut national des allergies et des maladies infectieuses des États-Unis, l’outil le plus efficace contre Ebola est de prodiguer les soins de base aux malades.... La véritable priorité devrait être de créer des infrastructures médicales dans les pays touchés pour fournir aux malades le soutien médical de base, comme l’hydratation et la transfusion sanguine. Cela aura un beaucoup plus gros impact sur la santé que la distribution au hasard de quelques médicaments expérimentaux". Le mythe du passager infecté dans l’avion À écouter les autorités et nos journalistes, on croirait qu’une épidémie de virus Ebola peut se déclencher à tout instant en Europe : il suffirait que débarque un Africain touché par la maladie, arrivée par avion. Cette hypothèse est parfaitement irréaliste. Elle ne traduit qu’une ignorance complète de ce qu’est réellement le virus Ebola. Ne succombons ni à la psychose, ni à une forme de racisme qui ne dit pas son nom. L’épidémie de virus Ebola ne sera correctement endiguée en Afrique que si toute violence et toute mesure répressive cesse. Qu’on laisse chaque patient être pris tranquillement en charge par un personnel ayant une formation médicale de base, et prenant les mesures d’hygiène évidentes" .( Jean Marc Dupuis sur leral )



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