Moustapha Niang, Pca de Pamecas : «Aucun lobby ne nous fera reculer devant l’intérêt de Pamecas»

Nommé Président du conseil d’administration (Pca) de Um-Pamecas dans un contexte de crise, Moustapha Niang soutient qu’aucun lobby ne fera reculer la nouvelle équipe dont le seul et unique souci est de remettre Pamecas dans les rails. A ce titre, il informe que tous les rapports de contrôle seront remis à qui de droit pour d’éventuelles poursuites judiciaires. Non sans préciser que les agissements du Directeur général défenestré ne peuvent en aucune façon perturber le fonctionnement du Réseau.


Moustapha Niang, Pca de Pamecas : «Aucun lobby ne nous fera reculer devant l’intérêt de Pamecas»
En tant que nouveau Président du conseil d’administration (Pca), comment appréciez vous cette nouvelle mission dans un contexte de crise ?

Tout d’abord, je tiens à remercier l’ensemble des Administrateurs qui nous ont fait confiance. C’est un sacerdoce et nous veil- lerons à mériter cette confiance. Il faut savoir que le Conseil d’administration (Ca) a été mis sur pied par une Assemblée générale régulièrement convoquée en présence des représentants des 28 Caisses qui constituent le réseau. La décision de changer le Conseil d’administration, le Bureau exécutif et de révoquer l’ancien Directeur général pour fautes lourdes de gestion a été votée à l’unanimité par les membres présents.
Cette Assemblée générale a été régulière- ment convoquée par la tutelle, le ministère de l’Economie et des Finances, en vertu de l’article 22 du décret d’application de la loi 2008 portant réglementation des Systèmes financiers décentralisés.
Les autorités du ministère ont constaté des fautes de gestion graves révélées par des rapports d’audits de la mission conjointe de la Banque centrale des états de l’Afrique de l’ouest (Bceao) et de la Direction de la règlementions et de la supervision (Drs) du ministère de l’Economie et des Finances. Il y a eu deux autres Rapports d’audit de la Confédération des institutions financières qui est la structure sous régionale de la microfinance.
Tous ces rapports ont mis en évidence des fautes de gestion graves et récurrentes de l’ex Directeur général et ses acolytes qui ont altéré la crédibilité de Pamecas en tant que structure financière. Les faits sont tellement graves que toutes ces Commissions nous ont demandé de trans- mettre les rapports à qui de droit pour d’éventuelles poursuites pénales.

Comment expliquer alors que l’ancien Directeur continue de contester sa mise à l’écart ?

Je vous le dis : ‘’il a été révoqué de manière régulière’’. Il est peut-être derrière ces agissements qui ne peuvent en aucune façon perturber le fonctionnement du Réseau. Les Organes se réunissent régulièrement, notamment le Conseil d’administration composé de 28 membres représentent chacune des Caisses. Ils sont en train de faire un travail remarquable et apprécié par tout le personnel, les dirigeants qui suivent de très près l’évolution de la situation et les Présidents de Conseil d’administration des Caisses.
Rien ne nous déviera de nos objectifs, ni les lobbys motivés par d’autres considérations, ni les manipulations orchestrées par des personnes qui ne voient que leurs intérêts personnels. Il n y aura pas de conciliabules sur le dos des 600.000 membres et des 600 employés. Nous sommes, aujourd’hui, plus que jamais déterminés à dé- fendre les intérêts de Pamecas.
Quelle a été la position de la justice qui a été saisie ?

La justice sénégalaise s’est clairement prononcé suite à l’assignation de l’ancien Pca et de l’ex-Dg qui ont été déboutés de leur requête en annulation de leur révocation au même moment où ils tenaient une conférence de presse pour influencer l’opinion publique, après avoir activé tous leurs lobbys et menacé des fonctionnaires du ministère de l’Economie et des Finances. Le Pamecas salue la clairvoyance, le courage et la célérité de la tutelle qui n’a pas attendu que la boite s’enlise pour tirer la sonnette d’alarme. Tous les observateurs avisés ont salué les mesures qui ont été prises pour faire à nouveau confiance aux dirigeants techniques et aux élus pour redresser le Ré- seau. Moi qui vous parle, je suis membre fondateur du Réseau avec une vingtaine d’années de présence. C’est la même chose pour la plupart des membres du Conseil d’administration, des Pca des 28 Caisses et du Comité de surveillance.
On vous reproche de vouloir combattre l’islam avec la Finance islamique qui risque d’être abandonnée ?

Il faut être clair à ce niveau, nous n’avons aucun problème avec la finance islamique dont tous les guichets fonctionnement normalement. Nous avons d’ailleurs décidé de passer à une étape supérieure en outillant davantage les dirigeants et le personnel sur les techniques de la finance islamique. Nous voulons que toutes les Caisses puissent disposer de leur guichet islamique avant 2016.
Le système sera davantage décentralisé pour en faire profiter à tous les Sénégalais qui le souhaitent. Cette belle expérience sera amplifiée avec la bénédiction de tous les chefs religieux avec lesquels nous sommes en parfaite harmonie. Nous sommes sur la même longueur d’onde avec la Charia Board, composée de notables religieux très ouverts. Mieux, le personnel de la finance islamique sera aligné au même titre que les autres employés du Réseau Pamecas. L’essentiel du travail commence cette année.
Certains de vos adversaires doutent de vos capacités à faire face aux défis. Que répondez-vous ?
Ceux qui me connaissent savent que je suis un militant de la microfinance pour avoir été membre fondateur de Pamecas et Pca de Pamecas Pikine. Le Directeur général intérimaire est un cadre de la maison qui a fait quinze ans dans la boîte. Nous avons la confiance de membres du Conseil d’administration et des dirigeants qui comptent sur nous. Il faut que tous les membres soient rassurés car, nous ne ménagerons aucun effort pour préserver et sauvegarder l’intérêt de Pamecas qui participera efficacement à l’inclusion financière afin de faire reculer la pauvreté. A l’attention des autorités, nous renouvelons notre détermination à travailler pour sauvegarder un outil de travail qui représente 30% des sociétaires de la microfinance, 14% des dépôts et 15% de l’encourt des Systèmes financiers décentralisés au Sénégal. 


Libération
Mardi 25 Novembre 2014




1.Posté par moi le 26/11/2014 09:39
M Niang, nous vous soutenons et votre discours est très claire. Ne vous laissez pas retarder par des querelles ignobles motivées par des intérêts personnels. Bonne chance



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