Moussa Touré lapide le pouvoir


Le président des Citoyens pour l’éthique et la Transparence (CET/Jarin sa rew) a organisé une conférence de presse pour se prononcer sur l’actualité nationale, la situation économique du pays, mais aussi sur les législatives. Mais pour Moussa Touré puisqu’il s’agit de lui, les deux premiers ne sont que des “faire valoir”. Le sujet qui semble le préoccuper au dessus de tout autre, c’est celui lié aux législatives du 30 juillet prochain. 

Pour en parler, l’ancien ministre de l’Economie et des Finances d’Abdou Diouf s’est passé de gants. Comme à son habitude, il a encore tapé fort sur le régime et ses “méthodes peu catholiques”. 

La visite du Président de la République à Saint Louis a servi de prétexte à Moussa Touré pour dénoncer “une campagne déguisée qui ne dit pas son nom”. “On attend la veille des élections législatives pour distribuer des milliards à tout va, ça s’appelle de la campagne déguisée”, a fustigé la tête de liste de Citoyens pour l’éthique et la Transparence/ Jarin sa reew. 

Il n’a pas épargné Marième Faye Sall. “Pas en tant que femme mais en sa qualité de politicienne”, a t-il précisé. “Elle s’est engagée au même titre que son mari et distribue de l’argent à gauche et à droite en se faisant passer pour généreuse”, a tonné le patron de CET/Jarin sa Reew qui s’est posé des questions sur l’origine de l’argent que la Première dame engage dans des “soi disants” actions de bienfaisance. “Si c’est l’argent du Trésor, c’est un détournement de deniers publics puni par la loi”, avertit-il non sans présumer que la fondation Servir le Sénégal est en partie servie par des multinationales qui ont gagné des marchés au Sénégal. L’occasion faisant le larron, Moussa Touré a revendiqué le patronyme de la fondation que dirige l’épouse de Macky Sall. 

Toujours en verve contre le régime, il a déploré l’engagement en politique du ministre de l’Economie et des Finances. “Il raconte partout que j’ai été son formateur, mais il n’a pas retenu grand chose de cette formation, sinon il ne se serait pas comporté comme il le fait actuellement”, dénonce l’ancien argentier de l’État. Amadou Bâ est la tête de liste de la coalition Benno Bokk Yakaar à Dakar. 

Si l’entrée en politique de son ancien élève le préoccupe, ce n’est pas le cas avec la pléthore de listes en compétition pour les législatives. Pour Moussa Touré, c’est un phénomène spécifique au Sénégal. “C’est le Sénégal de la pléthore” a t-il relevé, indexant au passage le nombre exorbitant d’organes de presse et de syndicats. Il a aussi qualifié les coalitions de vraies nébuleuses. 

L’économie s’est aussi invitée dans cette conférence de presse. En connaisseur des Finances, il a invité à plus de prudence dans le maniement des chiffres. Moussa Touré parle du taux de croissance brandi par le pouvoir pour justifier la bonne santé de l’économie sénégalaise. Or à l’en croire, quand on parle de taux de croissance, il faut prendre en compte le taux de croissance démographique du Sénégal qui est de l’ordre de 2.8%. Soustraits des 6.8% de croissance économique, il ne reste que 4% et encore est il que, selon Moussa Touré, 2.5% de ce chiffre sont pris par les multinationales présentes enrôlées dans les grands projets de l’Etat. “Il ne reste alors que 1.5% que se partagent les hauts d’en haut”, termine Moussa Touré qui milite plutôt pour une “croissance inclusive”. 
Vendredi 23 Juin 2017




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