Monopole de la Sonatel sur le fixe et Internet : Ce n’est pas E-TIC ! - Des spécialistes du secteur demandent une rénégociation de la concession


Monopole de la Sonatel sur le fixe et Internet : Ce n’est pas E-TIC ! - Des spécialistes du secteur demandent une rénégociation de la concession
Bien que son monopole sur le secteur des télécommunications ait officiellement pris fin depuis quelques années, la Sonatel de par son cahier des charges, exerce encore une mainmise exclusive sur la téléphonie fixe et Internet au Sénégal, empêchant toute concurrence, notamment des petits opérateurs privés. Ce qui n’a en ce jour, pas profité au développement des télécommunications au Sénégal, ni surtout permis de baisser les tarifs.
La licence d’exploitation de la Sonatel n’arrive à expiration que dans un peu moins de quatre ans environ, en 2017. Il n’empêche que des experts sénégalais en télécoms veulent déjà attirer l’attention des pouvoirs publics, pour qu’ils évitent une reconduction tacite de ladite licence, au profit de la filiale de l’entreprise française France télécom. Les spécialistes en question estiment que le Sénégal aurait tout à gagner à mettre fin au monopole de fait dont jouit l’opérateur traditionnel, notamment dans les secteurs de la téléphonie fixe, ainsi qu’en ce qui concerne la boucle locale, les points de terminaisons internationaux, la fibre optique, les canalisations, ou les appuis aériens.
Une concurrence véritable dans ces domaines permettrait au Sénégal de faire des progrès dans la réduction de la fracture numérique, en offrant aux usagers des services de qualité et à moindre coût.

La 3G à titre expérimental
Il faut rappeler que c’est en 1997 que l’Etat s’était partiellement désengagé du secteur des télécommunications, en privatisant ce qui est devenu la Sonatel, dont il a cédé la majorité des actions à France Télécom. Dans le même temps, un contrat de concession accordait à la Sonatel un exercice de vingt ans, avec possibilité de prolongation de trois ans. Dans ce cadre, l’opérateur stratégique français a pu disposer d’un droit exclusif d’établissement et d’exploitation en matière de fourniture de services entre points fixes, ainsi qu’en ce qui concerne l’Adsl ou les services de liaisons spécialisées.
En 2004, la Sonatel a souhaité une modification de son cahier de charges, afin de lui permettre d’introduire la 3G à titre expérimental, sous le prétexte d’assurer la couverture totale du pays en téléphonie mobile en préparation du sommet de l’Organisation de la conférence islamique qui s’est tenu en 2008. L’Etat a accepté, mais en a profité pour lui notifier la fin de son monopole, et pour ouvrir le secteur à la concurrence. Néanmoins, la convention de concession de la Sonatel elle-même, n’a subi aucune modification, et maintient ainsi un monopole de fait.

Exclusivité sur la boucle locale
Ainsi, le chapitre 3.2.2 de la dite concession, portant sur les «Droits et obligations généraux liés aux services ouverts au public» permet encore à la Sonatel de dresser en toute légalité des obstacles à la concurrence en ce qui concerne par exemple, la boucle locale, les points de terminaisons internationaux, les systèmes de canalisation, les appuis aériens.
Il faut comprendre que la boucle locale est la liaison qui relie le téléphone fixe des abonnés au central de la Sonatel. C’est également le même réseau qu’utilisent les usagers d’Internet. Tout ce qui se fait comme coup de fil par téléphone fixe, ou connexion internet autre que par clé, se fait grâce à la boucle locale. On comprend donc que c’est l’une des sources les plus importantes des revenus de la Sonatel et que cette dernière n’est pas disposée à la partager de gaieté de cœur. Puisque les textes mettant fin au monopole n’ont pas été explicites en ce qui concerne la libéralisation de cette boucle locale, la Sonatel la préserve de toute concurrence, décourageant de ce fait, une meilleure couverture en réseau filaire.

En 2011, Orange isole le Sénégal
S’agissant des points de terminaisons internationaux, ce sont eux qui permettent l’interconnexion de nos opérateurs nationaux avec les opérateurs internationaux. En clair, c’est par ces terminaisons que tous nos appels sortants ou entrants passent. Sa mainmise sur ces points permet à la Sonatel de contrôler l’accès du pays à l’international. Tous les autres opérateurs privés, ainsi que les structures de l’Etat, pour se connecter à Internet, sont obligés de passer par le réseau de la Sonatel. On a vu une des conséquences de cette situation, le jour de 2011 où la Sonatel a décidé, pour mettre la pression sur le régime du Président Wade sur la question de la taxe sur les appels entrants, d’isoler le Sénégal du reste du monde sur le plan des télécommunications. Pourtant, officiellement, le monopole dans les télécoms n’existe plus au Sénégal.
Néanmoins, étant le plus important opérateur, la Sonatel s’est arrangé pour avoir un monopole sur les points d’accès, comme les câbles des fibres optiques, notamment, Atlantis2 et Sat 3. Si la réglementation reste en l’état, il est certain que l’arrivée du câble et Ace, autour de laquelle la Sonatel a fait tout un tintamarre, et pour l’exploitation duquel il a déjà assuré un contrat exclusif, va renforcer son monopole. Et lui permettre d’étrangler encore plus d’éventuels concurrents.

Le Quotidien
Vendredi 20 Septembre 2013




1.Posté par Rassoul le 20/09/2013 15:43
Mais c'est trop grave ca! il faut que les autorités du pays réagissent vite. De telles pratiques n'existent même plus en Europe. Donc voilà ce qui explique les chiffres d'affaires exorbitants de la Sonatel. C'est pur que de l'esclavagisme ca. Je suis vraiment dégouté. Pauvre Sénégal.

2.Posté par yrror le 20/09/2013 16:51
j'adore le titre !

3.Posté par GAFFO le 20/09/2013 16:51
Qui sont ces spécialistes courageusement anonymes ? Un article qui semble écrit sous la dictée de ces spécialistes. Le monopole de droit a pris fin depuis longtemps Les deux opérateurs qui ont des licences globales, par option stratégique, mais surtout ne voulant pas investir sur l infrastructure filaire qui nécessite beaucoup d argent ont choisi d autres technologies . Mais à qui la faute ?
A suivre ces spécialistes qui ne sont guidés que par des intérêts personnels, le Président Maky Sall, pour répondre à leur souhait, va refuser de délivrer la licence 4G aux opérateurs ( tigo exprsesso et orange) freinant ainsi l évolution de tout le secteur des télécommunications? Cela n a aucun sens C est le contraire qui est attendu du Président Maky Sall qui sera bien conseillé par l ARTP La 4G est une opportunité pour l Etat du Sénégal de faire rentrer beaucoup d' argent dans les caisses de l Etat et financer ainsi les projets sociaux du Pdt
Mieux l ARTP devrait fixer une échéance proche à tous les Opérateurs , pour couvrir tout le pays ou tout au moins les grandes villes et leurs périphéries, et les axes routiers trés fréquentés.

4.Posté par AL amine le 20/09/2013 17:07
En tout cas le réseau de fibre optique appartient à la Sonatel, les autres ont une licence globale pourquoi ils ne s y risque pas ?
Cet article est un ramassis de balivernes, pourquoi les journalistes sont paresseux dans ce pays ?
Savez combien coûte la gestion d'une ligne d'un seul abonné ?

5.Posté par Zadig le 20/09/2013 18:11
Nos journalistes sont ils paresseux, nuls ou corrompus ? Voilà un bon thème d un débat public Nous autres lecteurs, nous avons marre de voir des articles mal écrits, truffés de fautes de tout genre , insipides , et aussi très orientés
Mais ou sont ces journalistes professionnels des années 90 , à quoi aujourd'hui hui sert le Cored?
Feu, Puritin Fall député à l Assemblée Nationale avait osé en son temps parler de journalistes alimentaires Aujourd'hui hui c est pire .

6.Posté par Rassoul le 20/09/2013 20:03

Le Président doit bloquer effectivement la 4G pour que ces néo-négriers des TICS au Sénégal accepte la libre-concurrence. C'est l'occasion unique pour l'Etat de réguler ce secteur. Aller voir ce qui s'est passé passer en France lorsque la maison-mère de Sonatel, France Télécom avait refusé le dégroupage de la boucle locale, le Conseil de la Concurrence avait infligé à France Télécom une amende de 20 millions d'Euros, suivie d'une autre de 40 millions d'Euros.Ils se font des milliards de bénéfices qu'ils rapatrient directement en France.

7.Posté par Client Orange le 20/09/2013 20:07
Bonsoir! Moi j'ai gagné un téléphone Samsung Galaxy 3S depuis ça fait presque 3 mois et jusqu'à présent vous ne me l'avez pas remis. Qu'est ce que cela veut dire ?

8.Posté par Deug Rekk le 21/09/2013 16:14
J'AI CONSTATE UNE AUGMENTATION DES COUTS DE MES ABONNEMENTS (UNE LIGNE FIXE + INTERNET 2M) DEPUIS JUILLET 2013. LE TOTAL TTC EST PASSE DE 22200 FCFA A 26000 FCFA SANS PRE-AVIS AUCUN. JE ME DEMANDE EST CE QUE CETTE AUGMENTATION DES PRIX A LA "DOUCE" AFFECTE TOUT LE MONDE. MERCI DE ME FAIRE SAVOIR!

EN OUTRE, JE PENSE QUE LE PAYS GAGNERAIT A CE QUE LA CONCURRENCE SOIT EFFECTIVE. D'AUTANT PLUS QUE C'EST L'ETAT DU SENEGAL QUI AVAIT INVESTI, BEAUCOUP D'ARGENT, A SON TEMPT POUR DEVELOPER LE RESEAU QUE ORANGE A AUJOURD'HUI HERITE. DONC LA BOUCLE LOCALE DOIT ETRE MISE A LA DISPOSITION DU FOURNISSEUR DE SERVICES LE MOINS ONEREUX DU POINT DE VUE DU CLIENT.

**************C'EST CELA LA BONNE GOUVERNANCE!***********************



Dans la même rubrique :