Meurtre du détenu Diallo : Alioune Tine et Cie invitent à «renforcer la formation des agents, la Sidh dénonce…


Meurtre du détenu Diallo : Alioune Tine et Cie invitent à «renforcer la formation des agents, la Sidh dénonce…
Après sa garde à vue à la gendarmerie de Kédougou, le garde pénitentiaire qui avait abattu le fugitif Mamadou Doudou Diallo samedi à Sinthiou Roudji, a été déféré et finalement placé sous mandat de dépôt hier.
Dans le même temps, les réactions pleuvent, surtout celles des organisations de défense des droits de l’homme, après la bavure qui a coûté la vie à Mamadou Doudou Diallo. Au lot desquels le Comité sénégalais des droits de l’homme (Csdh) dirigé par Alioune Tine qui constate pour le regretter, «l’utilisation inappropriée d’arme à feu dans le cas d’espèce». Alioune tine & Cie expliquent que cela est «en violation des règles minima pour le traitement des détenus qui prévoit les circonstances dans lesquelles les fonctionnaires de l’administration pénitentiaire peuvent avoir recours à la force dans l’accomplissement de leurs fonctions». Ils estiment aussi que cela a été en violation des «principes de base sur le recours à la force et à l’utilisation des armes à feu par les responsables de l’application des lois» dont le Principe 4 dispose que ces derniers «auront recours autant que possible à des moyens non violents avant de faire usage de la force ou d’armes à feu. Ils ne peuvent faire usage d’arme à feu que si les autres moyens restent sans effet ou ne permettent pas d’escompter le résultat désiré».
Saluant toutefois «la prompte réaction du ministre de la Justice demandant l’ouverture d’une enquête impartiale», le Csdh invite le gouvernement à «renforcer la formation des agents d’application des lois» et à «se doter des moyens adéquats de surveillance de ce type de détenu par l’introduction du bracelet électronique.»
La SIDH indique elle que ce meurtre est la bavure de trop. En effet, la Section sénégalaise de la société internationale pour les droits de l’homme (SIDH/Sunugaal) qui «condamne énergiquement la bavure commise par le garde pénitentiaire, dit d’ailleurs désapprouver «la gestion des bavures des agents d’application des lois à l’image des affaires «Bassirou Faye tué par balle réelle dans la tête le jeudi 14 août 2014; Cheikh Maleyni Sané, décédé le samedi 30 novembre 2013, à la prison de Rebeuss, suite à des sévices corporels; Ibrahima Samb, chauffeur âgé de 18 ans, mort des bavures policières dans la nuit du 18 au 19 Octobre 2013, à Mbacké; Chérif Ndao, Caporal du Groupement des Sapeurs Pompiers âgé de 36 ans, mort le 6 décembre 2013, des suites de sévices corporels qui lui ont été infligés, lors de manœuvres militaires dans un centre de formation à Thiès». Il y a aussi les cas «Antoine Robert Sambou torturé à mort par des éléments militaires en faction à Elinkine en Casamance le 09 juillet 2013; Ousseynou Seck, mort le 21 février 2012 à la suite de tortures et de traitements cruels Police de Grand Yoff et Kécouta Sidibé, âgé de 49 ans, cueilli chez lui, le 11 août 2012, brutalisé, ligoté, battu à mort dans sa chambre par cinq (5) gendarmes de la brigade de Kédougou.»
Pour ces droits-de l’hommiste, «dans les cas d’espèce, les responsables de l'application des lois ont violé leur rôle essentiel de protection du droit à la vie, de la liberté et de la sécurité de la personne ». C’est pourquoi elle regrette «l’insuffisance de la volonté des autorités publiques et judiciaires à combattre l’impunité quand des agents d’application de la loi sont indexés par le caractère inachevé des procédures enclenchées ».
Mercredi 1 Octobre 2014




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