Me Assane Dioma N'diaye sur le fameux article 11 : «C’est une loi qui doit disparaître le plus rapidement possible, parce qu’elle heurte les conventions internationales!»

Est- ce que la loi interdit aux anciens ministres Souleymane N'déné N'diaye, Madické Niang, El Hadji Amadou Sall et Alioune Badara Cissé de se constituer dans le procès Karim Wade?
Me Assane Dioma Ndiaye, avocat à la cour et président de la Ligue sénégalais des droits humains, a donné son point de vue sur la question, à nos confrères de RFM.


Me Assane Dioma N'diaye sur le fameux article 11 : «C’est une loi qui doit disparaître le plus rapidement possible, parce qu’elle heurte les conventions internationales!»
Me Assane Dioma N'diaye a d’abord précisé qu’il y a déjà une jurisprudence dans cette affaire : «Il y a 15 jours j’avais l’opportunité de défendre un jeune étudiant du nom de Apollinaire de la faculté de lettres. J’étais constitué aux côtés de Me Souleymane N'déné N'diaye et l’agent judiciaire de l’Etat avait posé la même exception. Le tribunal exceptionnel avait fait droit à cette exception et la constitution de Souleymane N'déné N'diaye avait été déclaré irrecevable», a-t- il évoqué.     
 Nonobstant, le débat qui s’est posé, il considère que c’est une loi très ambiguë, on parle d’anciens fonctionnaires et d’agents de l’Etat. «Est- ce qu’une nomination signifie fonctionnaire, agent de l’Etat ? C’est un débat qui est ouvert. Mais déjà vous avez une jurisprudence qui est là», a déclaré Me N'diaye.
Son point de vue en tant que militant des droits de l’homme est que «c’est une loi qui doit disparaître le plus rapidement possible ; parce que c’est une loi qui heurte d’abord les conventions internationales ratifiées par le Sénégal, mais heurte également les principes d’un procès juste et équitable et qui stipule clairement le libre choix de la personne poursuivie sur la désignation de son conseil ; vous ne pouvez pas privilégier les intérêts d’un Etat, parce que l’Etat ne se justifie que si on essaie de préserver les intérêts futurs de l’Etat, c’est-à-dire qu’un ancien ministre ne peut pas se constituer contre l’Etat pendant un certain délai. Mais d’un autre côté vous avez la liberté de conservation de la personne poursuivie qui porte son libre choix sur un avocat déterminé».
Le président de la Ligue sénégalais des droits humains pense que c’est une loi qui n’est en conformité ni avec les conventions internationales, ni avec les principes d’un procès juste et équitable.
(Source Rfm) 
Vendredi 1 Août 2014




1.Posté par Denise d''''Erneville le 01/08/2014 18:29
"Le terme « agents » désigne l’ensemble des personnels employés par l’administration. Il existe plusieurs catégories d’agents qui se distinguent suivant leur régime (titulaires, non-titulaires de droit public ou de droit privé) et leur employeur (État, collectivités territoriales, établissements publics).
Le mot « fonctionnaires » est souvent employé dans le langage courant pour désigner l’ensemble des agents publics de l’administration. Mais, juridiquement, ils n’en forment qu’un sous-ensemble.
– Les agents titulaires se définissent par la permanence de leur emploi et leur titularisation dans un corps et un grade. Ce sont des agents publics, dits « statutaires » car régis par un statut de droit public et non soumis à des contrats ou conventions collectives. On distingue les agents titulaires de l’État (fonctionnaires de l’État proprement dits, magistrats, militaires, employés des assemblées parlementaires) et les agents titulaires des collectivités territoriales et des hôpitaux.
– La catégorie des agents non-titulaires s’est multipliée aussi bien au sein de l’administration d’État, que territoriale ou hospitalière. Elle présente des conditions plus souples de recrutement qui permettent de répondre rapidement à des besoins spécifiques. Il existe plusieurs régimes : agents auxiliaires, contractuels (en CDD ou CDI), vacataires (payés à la vacation et souvent à temps partiel ex : médecin de dispensaire), intérimaires.
À l’intérieur de cet ensemble, on distingue les agents non-titulaires de droit public et les agents non-titulaires de droit privé. On distingue les services publics d’ordre et de régulation (défense, justice...), ceux ayant pour but la protection sociale et sanitaire, ceux à vocation éducative et culturelle et ceux à caractère économique. Le régime juridique du service public est défini autour de trois principes : continuité du service public, égalité devant le service public et mutabilité (adaptabilité). à caractère administratif sont des agents contractuels de droit public, quel que soit leur emploi ». Les autres – par exemple, les agents des services publics industriels et commerciaux (sauf exception), des caisses locales de Sécurité sociale – relèvent du droit privé.
Les garanties reconnues à ces personnels non-titulaires ont été améliorées, notamment par la loi sur la résorption de l’emploi précaire dans la fonction publique qui prévoit la transformation automatique, passés 6 ans, des CDD en CDI."

Avec ce qui précède, il est impossible de classer un membre du gouvernement (ministre/ancien ministre parmi l'ensemble des personnels employés par l'Administration et de le désigner sous le vocable AGENT. Un ministre ne possédant pas de matricule, n'est pas agent de la fonction publique, donc ne peut être considéré comme fonctionnaire.



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