Maroc : Démantèlement d'un réseau de passeurs avec à sa tête un sénégalais

L’organisation, qui faisait passer clandestinement des migrants africains vers les îles Canaries, serait responsable de plusieurs naufrages mortels.


La police espagnole a annoncé, vendredi 20 octobre, le démantèlement d’un réseau qui faisait passer clandestinement des centaines de migrants du continent africain vers les îles espagnoles des Canaries et l’arrestation de son responsable sénégalais au Maroc. Elle a attribué à cette organisation la responsabilité d’au moins quatre naufrages d’embarcations et de « près de 150 personnes disparues », dont des enfants.
 
« Les prix payés par les migrants allaient de 500 à 3 000 euros » pour la traversée entre Laayoune, principale ville du Sahara occidental, et les Canaries, situées dans l’océan Atlantique, au large du Maroc, a précisé la police dans un communiqué.
 
 
 
Un Sénégalais était « à la tête de l’organisation au Maroc », selon la même source. Il est accusé d’avoir « profité de ses nombreux contacts aux niveaux administratif et policier à Laayoune » pour « contrôler de manière quasiment exclusive » ce trafic des migrants, selon le communiqué, qui ne précise pas à quelle date il a été arrêté.
 
Cadavres jetés par-dessus bord
 
Selon le témoignage de rescapés, ce Sénégalais avait notamment organisé une traversée mortelle, en mars 2015, quand une embarcation transportant treize migrants avait dérivé pendant cinq jours, sans aliments ni eau, son moteur étant en panne. « Au moins huit personnes étaient mortes et leurs cadavres avaient été jetés par-dessus bord », selon le communiqué.
Les deux plus hauts responsables de l’organisation ont été arrêtés « en territoire marocain par la gendarmerie du royaume du Maroc » en vertu d’un mandat d’arrêt international émis par un juge d’instruction espagnol. L’opération, menée conjointement par la police espagnole et la gendarmerie marocaine, avait auparavant abouti aux arrestations de 30 personnes, déjà condamnées et écrouées, pour avoir notamment été chargées de mener les embarcations.
 
Dans cette enquête menée depuis 2014, la police espagnole s’est servie des entretiens qu’elle a fait passer à « plus de 1 500 migrants » entrés clandestinement en Espagne grâce à l’organisation.
lemonde.fr/afrique
Samedi 21 Octobre 2017




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