Mamadou Thiam, conseiller com. de Macky Sall : « Le président Sall ne cédera pas à cette stratégie de la terre brûlée invoquée par Wade »

Conseiller en communication du Chef de l’Etat, Mamadou Thiam s’est dit « désolé » de la dernière sortie du président Abdoulaye Wade. Selon lui, Wade  a dépassé le stade des  appels du pied pour verser dans la  surenchère et les menaces. « J’ai accueilli ces déclarations avec  beaucoup de peine, beaucoup de tristesse et énormément de désolation, je suis de ceux qui pensent  que la république est un bien trop noble pour pouvoir susciter un certain  nombre d’actions ou de propos ». 
Analysant cette sortie, le conseiller est d’avis qu'une action de communication n’a de sens que si elle apporte de la valeur ajoutée à l’objectif. Mais Macky Sall et la république sont restés sereins,  sur le caractère non négociable de la séparation de pouvoirs au Sénégal. « Cela veut dire quoi, cela veut dire qu'au delà de son âge et sans doute de son désarroi, Maître Abdoulaye Wade qui est connu pour être une bête politique, a bien un objectif  stratégique derrière sa sortie. Nous l’avons tous suivi, nous sommes tous au courant que  Maître Abdoulaye Wade a tenté  vainement de négocier la libération de son fils, nous sommes tous au courant que  Maître Wade n’a cessé de faire des appels du pied au président de la République, mais il s est trouvé que ce président de la République ne fait pas partie de ceux qui considèrent que le  « bara yeggo » a sa place  dans un  état.  Il a  toujours considéré que la séparation des pouvoirs n’est pas un vœu pieu, que la séparation des pouvoirs est une réalité certaine au Sénégal; c'est  la raison pour laquelle jamais au plus grand jamais,  le président Macky Sall, n'a cherché à s'immiscer dans le procès de Karim Wade. Abdoulaye Wade a dépassé le stade des appels du pied pour verser dans la  surenchère et les menaces, vous êtes tous au courant des déclarations de Abdoulaye Wade rappelant qu’il pouvait marcher sur le palais, vous êtes tous informés des déclarations de  Wade précisant qu’il peut faire appel à l'armée, malgré cette  surenchère, le président de la République, Macky Sall, et la République sont  restés sereins, et ferme sur le caractère non négociable de la séparation des pouvoirs au Sénégal et qu’il est important que la reddition des comptes se fasse jusqu’au bout. Ainsi lorsque Abdoulaye Wade a compris que toutes ses démarches subversives n’ont pas fonctionné, il a sans doute voulu "accélérer la cadence" à sa manière, en faisant recours à la stratégie de la terre  brûlée. Etant conscient que  son fils est mal barré, certainement, il veut maintenant toucher un aspect qu’il considère comme sensible en insultant autrui, voire  le chef de l’Etat  en ce qu’il a de plus important, c'est à dire l’honorabilité de sa famille, de sa mère, de son père et de ses enfants, mais ce qu’il ne sait pas, Abdoulaye Wade, c'est que le président Macky Sall considère le manteau de président de la République comme tellement noble, qu’aucune autre considération personnelle ne saurait le ternir. C'est un président donc qui reste serein, conscient que gérer un pays consiste a incarner aussi la nation,  à être le père de toute la nation, mais non pas  celui de  ses propres enfants ».
Mamadou Thiam, soulignera par la suite que le président Macky  Sall ne cédera pas à cette stratégie de la terre  brûlée invoquée par Abdoulaye  pour inciter le pouvoir éventuellement à l’arrêter et à braquer tous les projecteurs du monde sur le Sénégal et à faire passer au second plan, le procès en vue de la reddition des comptes de son fils Karim Wade. « Aucune vocifération, aucune stratégie  de la terre  brûlée ne nous poussera à quitter ce chemin qui  est celui qui bénéficie à l'ensemble des sénégalais, non pas à une infime partie de la population. »
Sur une probable réaction du Président à ces événements, son conseiller communication de révéler qu'il est « souvent extrêmement surpris par sa lucidité, sa sérénité et son sang  froid.  Je lui ai même dit un jour, comment se fait-il que nous même soyons beaucoup plus  inquiet et plus en colère que  vous, et il m’a dit que je n’ai pas le droit d’être en colère, ni le droit de perdre mon sang froid, parce que je suis  le président de la République et nous avons donc appris de lui-même et nous ne sommes pas surpris de sa capacité extraordinaire à distinguer ce qui  chez lui relève du personnel et ce qui chez lui relève de la république ».
M. Thiam de finir par dire que le Chef de l’Etat continue de réaffirmer que pour lui, le principe de la séparation des pouvoirs  est plus  que  jamais réel et en aucune façon, il ne peut être mise en cause .