Mamadou Talla : " Ce qui a été fait dans la formation professionnelle depuis 2012 (...) L'artisanat est un secteur qui peut développer le Sénégal (...) Idrissa Seck, parce qu'il est sorti de prison dans des conditions pas claires, croit..."

Dans un entretien accordé à DAKARACTU, Mamadou Talla le ministre de la Formation professionnelle, de l'Apprentissage et de l'Artisanat, est revenu sur son parcours aussi bien professionnel que politique. Il a parlé de son ministère qui gère plusieurs départements, mais aussi de sujets d'actualité dont les attaques de Idrissa Seck et Benno Bokk Yakaar.
ENTRETIEN


DAKARACTU : Monsieur le ministre, pour nos lecteurs qui ne vous connaissent pas encore, pouvez-vous parler un peu de votre parcours aussi bien politique que professionnel?


Mamadou Talla : Merci pour cette opportunité que vous m’avez offerte de m’exprimer. Pour me présenter sur le professionnel je dirais que j’étais très tôt dans un lycée technique en Série E. Donc tout ce qui est science industrielle, construction, mécanique etc. Après je suis allé en concours d’entrée à l’Ensep (Ecole normale supérieure d’enseignement technique et professionnel) au Sénégal. Après le KSTP, j’ai enseigné quelques années à l’école Cheikh Ahmadou Bamba de Diourbel en génie électrique. Après cela je suis parti en France où j’ai beaucoup enseigné pendant plus de 16 ans comme professeur dans les lycées professionnels. En même temps que l’enseignement aussi, j’ai continué mes études en France. Voici professionnellement ce qu’on a fait. J’ai participé à plusieurs réformes en France dans le domaine de la formation professionnelle et technique dans l’académie de Créteil, Paris et Versailles. 
Du point de vue politique, nous avons accompagné depuis très longtemps le président Macky Sall. Nous avons participé à la création de l’Alliance pour la République (APR). A un certain moment, j’étais le monsieur Diaspora de l’APR. J’étais en France dans les Yvelines, dans l’Ile de France et puis on a réussi à installer le parti partout en France dans toutes les zones du pays.
Au delà de la France, nous sommes allés vers la Belgique, la Suisse, l’Espagne, l’Italie, le Portugal etc. En un mot, la diaspora a compris très tôt qu’il fallait accompagner le président de la République parce qu’il avait un projet porteur, mais aussi il avait la diaspora dans son coeur parce que la diaspora est un secteur qui apporte plus de 2 milliards dans l’économie sénégalaise par jour. J’étais dans la coordination de la délégation des sénégalais de l’extérieur dans tous les pays. 


DAKARACTU : Comment se porte la formation professionnelle depuis votre prise de fonction en 2012?


Mamadou Talla : Il est très difficile en une seule question de répondre par rapport à cette question essentielle. il faut remonter plus loin et dire que c’est en fait une volonté du président de la République Macky Sall. Il avait la volonté de replacer la formation professionnelle et technique au coeur de toutes les politiques qu’on est en train de mener au Sénégal. Il était nécessaire que le développement des compétences soit pluriel et diversifié. Alors la première action qui a été mené c’était de doter ce ministère d’une loi d’orientation à partir de laquelle, nous avons commencé pratiquement à exister. Cette loi qui était dans le circuit depuis des années 2004-2005, par la décision du Chef de l’Etat, est sortie. Si vous me demandez comment se comporte la formation professionnelle, si je le prends en nombre d’apprenants, c’est un élément qui pourrait participer à l’évaluation du simple au double depuis que je suis là en 2012. On a doublé le nombre d’apprenants. Quand j’arrivais, il n'y avait que 29 000 apprenants, aujourd’hui on est à plus de 56 000 apprenants du CAP au BTS, sans oublier les baccalauréats techniques. Mais on ne s’est pas arrêté là, parce que quand on parle de formation technique et professionnelle, en parlant du PSE, le volet numéro 2 est le capital humain. Et ce capital humain, en terme de protection et de d’accompagnement de compétence et d’offre de compétence est bon pour les sénégalais et les sénégalaises. Du coup, c’est le secteur privé, le patronat sénégalais, ce sont les entreprises qui sont venus vers nous dans le secteur prioritaire identifié où nous n’avions pas d’offres de compétence comme l’aviculture, l’horticulture et le tourisme. Nous n’avions pas d’écoles d’excellence etc... C'est donc ce patronat avec des hommes comme Mansour Kama, Baïdy Agne, qui ont accepté d’aller avec nous. Les syndicats sont aussi avec nous dans ce secteur ainsi que les partenaires sociaux. Et tout cela se fait dans un cadre de concertation, sur la formation professionnelle. Aujourd’hui, nous avons le soutien de plusieurs bailleurs, de plusieurs partenaires techniques et financiers qui acceptent ce qu’on est en train de faire, qui s’y retrouvent et qui ont voulu nous accompagner en fonction de cette volonté politique affirmée du président de la République Macky Sall. Le président a dit que nous voulons que des jeunes sénégalais soient formés dans plusieurs métiers. 


DAKARACTU : Avez-vous des regrets dans l'accomplissement de vos taches, plus précisément, y a-t-il des choses que voulez réaliser et qui ne sont pas jusqu'à présent accomplies?


Mamadou Talla : Je n’ai pas encore dit tout ce qu’on a réalisé mais je n’ai pas de regret. Quand on fait une réforme durable et bonne, cela doit se dérouler sur plusieurs années. Il y a certains pays, quand ils ont voulu installer la formation professionnelle, je prends l’exemple de la Suisse, cela a duré 100 ans. Si en 4 ans nous avons réformé la forme de pilotage et l’organisation de ce système de formation, mettre en avant les acquis de validation de nos jeunes, la possibilité de chacun de nous ici d’être formé et de valider son expérience, on se dit qu’on est sur la route. Nous avions trouvé une situation qui n’était pas très claire entre l’enseignement technique et l’enseignement professionnel. C’était un mélange pour beaucoup de monde. Mais là, cette différence est devenue réelle en ce sens que nous sommes en train de revoir l’ensemble des programmes de nos lycées techniques comme le lycée industriel Maurice de la Fosse, le lycée Limamoulaye, le lycée technique et industriel minier de Kédougou. Nous avons fini de réviser les programmes pour que les sciences industrielles et techniques participent au développement durable. On ne peut plus fonctionner comme avant dans l’enseignement technique. Les élèves qui sont dans l’enseignement technique en seconde, première et terminale sont purement scientifiques avec un très bon bagage mathématique, une incitation aux sciences de l’ingénierie etc. Ce sont des jeunes qui sont très bons et qui sont dans un système réel compatible à leur environnement où ils sont en train de mesurer, de comparer et de paramétrer et à la fin de comparer les résultats physiques et mathématiques. Voilà pour l’enseignement technique.
L’enseignement professionnel est un autre domaine où nous avons le CAP, BEP, BTS etc. Nous avons au Sénégal 34 BTS différents. Nous organisons chaque année plus de 100 examens et concours dans ce ministère et nous avons plus de 400O épreuves par an. Donc vous voyez qu’il fallait une organisation et cela demande de la communication qui nous fait défaut. Mais quand on veut aller plus vite dans les réformes, à mon avis il faut communiquer sur les résultats, mais pas sur ce qu’on va faire tout le temps. Notre philosophie est plus d’actions et moins de théorie. 


DAKARACTU : Comment les lycées professionnels peuvent-ils régler le problème d’insertion des jeunes?


Mamadou Talla : Je parlais tout à l’heure de BTS. J’ai dit que nous avons 34 BTS différents. Si nous prenons donc un lycée, tous les sortants de ce BTS ont été tout de suite employés dans les DAC (Domaines agricoles communautaires). Nous prenons également d’autres systèmes comme la mécatronique, comme l’électrotechnique comme la géomatique même s’il n'y en pas beaucoup etc. Ces jeunes avant même qu’ils sortent, les demandes affluent pour les enrôler. Quand nous sommes arrivés, nous avons fait un état des lieux et on s’est rendu compte que 93% des formations, sont orientés dans le secteur tertiaire (Banque, finance, assurance etc). Nous avions remarqué aussi que dans le secteur primaire comme l’agriculture, l’élevage et la pêche, nous n’avions qu’un pour-cent d’offres de formation. Et comme vous le savez, c’est l’agriculture qui est à la base de tout développement et l’orientation et la vision étaient que nous devrions nous appuyer sur ce secteur. Le secteur secondaire n’occupait que 6%. Du coup, tous ceux qui étaient formés dans ce secteur primaire et secondaire sont embauchés ou ils créent leurs petites et moyennes entreprises. Voilà pourquoi je crois fermement que c’est la solution, dans certains pays, nous sommes en train de travailler avec la Suisse, sur l’apprentissage dual etc, où 94 % des sortants sont insérés. Pourquoi on réussirait ailleurs et pas chez nous? Nous avons de bons diplômés dans les banques et dans les finances, nous avons beaucoup de maitrisards et beaucoup de docteurs. Nous avons une excellente formation de base à l’école élémentaire, mais le ventre mou c’est au milieu. C’est à nous donc de montrer que c’est valorisant et de s’orienter dans les métiers nouveaux. C’est valorisant de se dire que je veux avoir une compétence et je veux ouvrir ma petite entreprise. C’est comme ça que beaucoup de pays ont fait et c'est cette orientation qu’on m’a donnée. C’est ce que je suis en train de mettre en oeuvre. Des jeunes sont sortis et ils sont en train de travailler. Nous avons donné des réponses à des entreprises qui voulaient avoir des compétences. 
Voila donc ce qui me rassure et qui montre qu’en réalité au Sénégal, nous n’avons pas de problème d’emploi, nous avons d’après toutes les études, des problèmes de compétence en adéquation avec ce que propose le secteur privé. C’est ce qu'explique le patronat qui est avec nous dans l’horticulture. Ils s’organisent en conseil d’administration et ils déterminent avec nous, les filières et les niveaux de qualification. Tout cela veut dire que l’adéquation formation/emploi n’est plus un slogan, mais un fait réel.
Nous prenons le tourisme pour les services de l’hôtellerie, la restauration, c’est plusieurs corps de métiers. La réception, la cuisine, la pâtisserie, la maintenance de ce matériel, la surveillance, la sécurité, en terme d’équipement et de matériel tout cela y compris. 
Nous venons de terminer une formation avec l’hôtel Terrou-Bi où nous avons 30 apprentis qui sont dans plusieurs domaines dans l’hôtel. D’autres hôtels aussi ont fait la demande. Nous sommes en  train d’aller vers l’entreprise et l’entreprise aussi vient vers nous. Cette mission qu’on nous a donnée qui fait qu’à la formation professionnelle, nous sommes pour le développement professionnel et dans l’enseignement théorique mais pur. 


DAKARACTU : Vous prêchez une nouvelle culture de la formation professionnelle. Est ce que ce secteur est un pilier du PSE?


Mamadou Talla : C’est un pilier non seulement du PSE, mais dès qu’on a installé le parti, nous avions très tôt voulu nous appuyer sur les jeunes et sur les femmes mais aussi le monde rural. Très tôt, nous avions compris qu’on peut compter sur la jeunesse formée et compétente pour qui les formations sont orientées vers des secteurs porteurs. On ne doit pas accepter au 21 ème siècle, que quelqu'un exerce une fonction s’il n’est pas formé. De technicien de surface jusqu’au chauffeur de taxi, en passant par ceux qui conduisent les gros porteurs, tout le monde doit être formé. Regardez le machinisme agricole. Vous allez dans le Nord chez moi, ce sont plusieurs tracteurs qui sont en panne, des motos pompes, beaucoup de machines sont en panne parce que tout simplement cette maintenance fait défaut. Donc il était nécessaire de former des jeunes compétents. Alors, nous avons un centre à Diama et un autre à Saint-Louis qui ne s’occupent que du machinisme agricole. On n'installe pas les centres par hasard. Chaque centre a une mission spécifique. A Diamniadio, le centre qui sera terminé en septembre est sur la mécanique poids lourd et énergétique. Dans certains pays il leur faut du chauffage totalement éloigné des bâtiments, mais nous on n'a pas ce problème là.

Prenez le bâtiment, c’est plusieurs corps de métier : le dessin, la construction, l'installation électrique, la protection incendie etc. Tout cela constitue plusieurs corps de métier. Le centre de Diamniadio est notre fierté, car les jeunes sont formés dans la voirie, dans le bâtiment et la maitrise énergétique. Vous voyez que c’est des chaines et l’orientation du président Macky Sall a été que les 7 pôles de développement économique du Sénégal soient touchés. Le président a instruit de faire construire des lycées d’excellence. Il y a un lycée qui est en train d’être installé qui n’est pas encore prêt c’est celui de Sandiara. 

Le lycée qui est à Sandiara sera différent de celui qui est à Sédhiou parce que les réalités ne sont pas les mêmes. Le lycée professionnel qui sera à Saint-Louis sera différent de celui qui sera à Kaolack. Voila cette nouvelle dynamique qui s’installe et au nom de laquelle, on aurait des années scolaires qui commencent au mois d’Octobre pour se terminer au mois de Juin. Nous sommes en train de faire le développement des compétences. Le secteur productif est dans nos centres et dans nos localités. Vous allez au centre Sénégal/Japon, le G15 et le secteur productif sont là. Le président croit en la formation professionnelle et il est en train d’installer lentement mais sûrement le secteur car c’est une chose durable. Un seul élément qui montre qu’il y croit : nous avons trouvé ici que la contribution forfaitaire à la charge de l’employeur qu’on appelle la CFCE n’octroyait que 5 % à la formation professionnelle à notre arrivée en 2012. Tout de suite, le président l’a poussé à 10% et aujourd’hui, on est à 25%, l’année prochaine on passe à 50 et puis 100%. La totalité de cette taxe, le président l’a déversée à la formation professionnelle. Et cette taxe représente 3% de la masse salariale. Mais c’est immense!

Cela nous permettra d’accompagner les jeunes qui n’ont jamais été à l’école, les jeunes qui sont dans les daaras, les fonctionnaires qui ont besoin d’une reconversion, les journalistes qui veulent être formés, car tout le monde doit s’y voir. 


DAKARACTU : Parlez nous un peu du lycée de Sandiara qu'on présente comme une première au Sénégal…


Mamadou Talla : C’est un lycée d’excellence, professionnel et polyvalent. C’est un lycée pilote que le président de la République a voulu installer. Nous avons un lycée à peu près similaire à Thiès, où l’Etat avait injecté en 2011 à peu près 8 milliards parce que cela demande beaucoup de machines et de bâtiments. 

Le lycée de Sandiara est particulier parce que d’abord il est divisé en 4 départements. 

Le premier département c’est l’agriculture pour des jeunes du CPA au BTS et c’est fait sur 15 hectares. La deuxième moitié c’est uniquement des lieux d’activités. 

Le deuxième département c’est le bâtiment du niveau le plus bas jusqu’au BTS. 

Le troisième département c’est l’industrie avec tous les corps du secteur. 

Le dernier département qui est le 4 ème, c’est les services comme l’hôtellerie et la restauration etc. 

Voila ce qui est prévu dans ce lycée de Sandiara qui aura à terme plus de 1500 apprenants. Les formateurs seront en Suisse et Ici à l’Enset et plusieurs seront nommés durant cette année qui arrive en 2017. Ce lycée est une fierté pour nous.


DAKARACTU : Vous êtes aussi le ministre de l’artisanat. Où est-on avec ce secteur?


Mamadou Talla : S’il y a un secteur essentiel pour régler le problème du chômage et accompagner l’économie sénégalaise c’est l’artisanat. Dans certains pays on dit que l’artisanat est le premier employeur. Mais c’est quel type d’artisanat? C’est l’artisanat de production et de service à coté de l’artisanat d’art. Le président de la République a voulu premièrement placer l’artisanat avec la formation professionnelle dans un même département. Cela veut dire que la proclamation est réglée sur les 4F. 

Le premier F c’est la formation des artisans. 

Le deuxième F c’est le financement 

le troisième F c’est le foncier pour les lieux d’activités 

Le quatrième F c’est la formalisation.

Moi je suis en train de m’occuper de ces 4F. En réglant cette problématique des 4F on aura participé à l’organisation de l’artisanat d’une manière générale et l’organisation de l’apprentissage. Jusque là quand nos jeunes ne réussissaient pas à l’école, on leur disait d’aller voir l’oncle X ou Y pour ce qu’on appelle l’apprentissage traditionnel. Nous voulons en ce qui nous concerne intégrer l’apprentissage traditionnel à ce que nous faisons. Cela nous a permis de diviser le Sénégal en 14 zones d’apprentissage; d’identifier 2100 ateliers qui auront chacun 5 apprentis et cela fera plus de 10 500 jeunes qui vont être formés aux techniques modernes. Ils auront tous un diplôme et le maitre lui-même est certifié et son expérience validée. 

Cela nous autorise à dire que dans les années à venir, dans 5 ou 6 ans, les futurs artisans seront ceux qui sortiront de ces centres avec des diplômes et les apprentis seront tous formés. Ce mélange va constituer la base. Plus de 800 000 artisans existent au Sénégal et 2 100 000 de personnes s’activent dans le secteur de l’artisanat. Alors il est essentiel dans la volonté de développer le Sénégal.


DAKARACTU : Que pensez-vous de l’actualité marquée par l’amorce du dialogue national? 


Mamadou Talla : Je trouve que c’est une excellente chose et il faut saluer cette belle idée du président de la République qui a toujours cette idée de dialogue. On a réussi à avoir une coalition qui a duré pratiquement 4 ans. Cela montre l’ouverture du président de la République par rapport au dialogue. L’autre jour vous avez vu que toutes les forces vives de la nation ont répondu présent à son appel au dialogue, ce qui est essentiel. Donc c’est à saluer et je crois qu’il l’a toujours fait. Par rapport à l’actualité on est allé vite en assimilant le dialogue à la libération de Karim Wade. Je crois que si on est attentif depuis que le président Macky Sall est là, on aurait compris qu’il a le focus sur le sénégalais des profondeurs pour atténuer les souffrances de tout le monde. Ce dialogue est essentiel, mais il entre dans la droite ligne des bases de l’Alliance pour la République. Le président Macky Sall est un homme paix, pas de confrontation. Il n’est pas un homme de calcul. Il n’est pas dans le calcul ou dans les deals comme dirait l’autre. Ce qui intéresse le président c’est la défense de nos institutions pour qu’elles deviennent beaucoup plus fortes. Quand il s’est agi d’assainir les finances publiques, vous avez vu comment on a agi avec l’économie sur les téléphones de l’Etat pour créer des bourses familiales. Quand vous allez à l’intérieur du Sénégal vous allez voir des gens vous dire que c’est la première que je me lève le matin et on vient me donner 25 000 F Cfa de la part de l’Etat. Même si c’est 1f c’est symbolique. Cela veut que votre république pense à vous. C’est une démarche noble d’accompagner les sénégalais et de les aider dans leurs projets.


DAKARACTU : Que pensez-vous de la libération de Karim Wade?


Mamadou Talla : C’est une décision que nous saluons et que nous sommes ravis d’accueillir. C’est une belle idée du président de la République qui a voulu élargir monsieur Karim Wade. D’ailleurs il a élargi plusieurs personnes, pas seulement lui. Mais ce qui est intéressant ici c’est de comprendre que toutes les étapes liées à la justice ont été respectées du début jusqu’à la fin. Quand l’affaire était pendante devant la Justice vous n’avez pas entendu le président de la République en parler. Il a purgé plus de la moitié de sa peine et après des sollicitations, le président a voulu le gracier sans contraintes ni pression encore moins de calcul. il l’a libéré au même titre que les autres. 


DAKARACTU : Reniements de la parole donnée avec le dialogue national et la libération de Karim Wade?


Mamadou Talla : La demande sociale qui constituait la traque des biens mal acquis est respectée. Il ne faut pas confondre ce qui s’est passé avec Karim Wade et dire qu’on est en train de renier des engagements. La traque des biens mal acquis est là, les dossiers sont là. Rien n’est arrêté. Quelqu’un est condamné, il a purgé la moitié de sa peine ; c’est en ce moment là que le président peut le gracier, il l’a gracié c’est tout. Il ne l’a pas amnistié et donc toutes les condamnations qui étaient sur lui, vont continuer à exister. Il est condamné ça veut dire qu’il est considéré comme coupable. Rien n’a été renié et tous les engagements du président par rapport à cette demande sociale ont été respectés. Quand on venait, on disait qu’il n'y aurait pas d’impunité au Sénégal. Des personnes non soupçonnées ont été interpellées par la justice. Il y a le temps de la Justice et elle est allée jusqu’au bout d’une manière indépendante. C’est pas au président de s’occuper des problèmes de la justice. Les engagements dans la coalition et ceux de la cherté de la vie ont tous été respectés et les sénégalais le savent. 


DAKARACTU : Que pensez-vous de la déclaration faite par Idrissa Seck considérant  la libération comme un deal entre le président Macky Sall, les Qataris et la famille Wade?


Mamadou Talla : S’il est dans un rêve en se disant que comme il a été libéré il y a quelques années suite à quelque chose de pas très clair, il croit que l’histoire se répétera, il n’ a qu’à déchanter. Il n'y a pas eu de deal, ou de négociations ou rien. Le président, sachant que la justice est allée jusqu’au bout, a décidé comme avec les autres, de gracier Karim Wade, c'est tout! 


DAKARACTU : Mais il y a des zones d’ombre…


Mamadou Talla : il n'y a pas de zones d’ombre. Pourquoi vous voulez qu’il y ait des zones d’ombre?


DAKARACTU : La présence du Procureur de la République du Qatar, Karim Wade qui s’envole en catimini, ses avocats qui parlent de libération sous conditions etc…


Mamadou Talla : Non. Il n'y pas eu de deal. C’est le président qui a décidé à un certain moment de le gracier et il l’a fait. C’est ça la vérité. 
Le président Macky Sall n’est pas dans ces calculs. Tous ceux qui connaissent le président Macky Sall savent qu’il prend souverainement ses décisions et il y va avec son âme et conscience. Personne ne peut exercer une pression sur le président Macky Sall. Vous avez vu comment il a vécu de 2008 à 2012. Malgré toutes sortes de pressions, il y est allé jusqu’au bout. Quand il est arrivé que certains marabouts avaient des problèmes avec la justice, il n’est pas intervenu et la justice a fait son travail. Macky Sall est un homme de convictions et il est déterminé. Personne ne peut lui mettre la pression. Le président de la République respecte les institutions et le nom de son parti n’est pas sorti du néant. Il respecte le peuple et la République. Sa première bataille qu’il a menée à l’assemblée nationale a été pour le respect des institutions. C’est pas lui, gardien de la constitution qui va entrer dans les deals. C’est un homme d’Etat et il est le gardien de la constitution. Il n’a jamais été dans deals, pourquoi il en fera en ce moment là où il n’a plus de contraintes. Quand on gagne les présidentielles, les législatives , les locales, le référendum à 63%, quel type de contrainte on peut avoir franchement. Il a la coalition Benno Bokk Yaakar et il a plusieurs partis politiques avec lui, alors il risque rien pour faire quelque chose sous pression. 


DAKARACTU : Vous êtes responsable de l’APR au Fouta. Comment se comporte l’APR dans votre contrée?


Mamadou Talla : Dans le département de Kanel, nous avons la majorité et nous avons remporté les 12 collectivités locales. Dans ce département, il n'y a pas d’opposition. Nous régnons là-bas en maitres incontestés jusque là, parce que tout simplement les gens font confiance à la politique du président de la République. On voit là-bas tous les jours, le résultat de leur confiance portée sur Macky Sall. Ils ont la santé, le PUDC est passé par là et la vie est de moins en moins chère. Dans toute la région de Matam, on a aucun problème politique. Tout ce que passe très bien. 


Pensez-vous que la coalition « Benno Bokk Yakaar » pourrait survivre aux problèmes internes dans les partis politiques comme par exemple le Parti Socialiste?


Mamadou Talla : Les problèmes internes dans toutes les organisations contribuent d’ailleurs à l’évolution de ces organisations là. Il est évident que cela soit dans l’APR, dans le PS ou l’AFP, qu’il  y ait des contradictions internes. Mais il faut quand même reconnaitre que nous avons eu la prouesse de conserver cette coalition de 2012 à nos jours. Ce n’était pas évident dans un pays comme le Sénégal mais nous l’avons réussi. Nous l’avons réussi parce qu’on a mis au-dessus des considérations partisanes, l’intérêt de la nation. Nous savons que nous avons décidé d’aller ensemble et de gouverner ensemble. 
Maintenant les problèmes en interne des partis composant la coalition seront réglés de manière interne aussi dans les partis et pas au niveau de la coalition. Au niveau de Benno, nous avons une vision et on sait où on va. Des principes ont été retenus, on les suit et jusque-là, cela nous va très bien...

Mercredi 13 Juillet 2016




1.Posté par SENEGALAIS le 13/07/2016 11:38
Vous etes parmi les meilleurs ministre du gouvernement !!! Bonne continuation Mr Le Ministre



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