MORT DE DEUX FRÈRES A PIKINE : La tragédie d’un effondrement

Ils ne sont pas venus en même temps au monde, mais ils ont rejoint le ciel le même jour. Les deux frères Abdoulaye et Bassirou Diop sont partis à la fleur de l’âge en laissant derrière eux une famille meurtrie. La mort de ces natifs de Pikine Nord, banlieue de Dakar, est intervenue à la suite de l’effondrement de la dalle de leur chambre.


MORT DE DEUX FRÈRES A PIKINE : La tragédie d’un effondrement
Les populations de Pikine Nord se sont réveillées, hier, dans la tristesse et la consternation. Pour cause, la dalle d’une chambre s’est affaissée sur quatre frères de même père et de même mère. Le bilan est lourd. Les deux frères sont morts sur le coup tandis que les deux autres s’en sont sortis avec des blessures.
L’un des blessés, évacué à l’hôpital de Fann, est, selon les dernières nouvelles, dans une situation très critique. L’accident s’est produit quelques minutes après la prière de l’aurore. Ceux qui empruntaient cette allée pour travailler ont été apeurés par le vacarme. L’effondrement de la dalle. « Quand on a entendu le bruit, on a, sur le coup, su que c’était l’affaissement d’une dalle. Je suis allé appeler mes autres amis. Ensemble, on s’est organisés pour secourir les victimes. Mais, nous avons eu toutes les peines du monde. Car, les plaques de béton étaient très lourdes et on peinait à les soulever», a déclaré Aliou Samb, l’un des premiers secouristes, visiblement affecté par l’accident. « Nous avons réussi à sauver deux personnes seulement. Avant notre arrivée, les deux autres étaient déjà passés de vie à trépas », ajoute-t-il, la mort dans l’âme.

« Si je n’étais pas parti à l’entrainement, je pouvais subir le même sort car, nous partagions tous la même chambre »

Youssouf Diop est le père des quatre victimes. Malgré la douleur, il a, en bon croyant, remis tout entre les mains de Dieu. Interpellé sur les causes de la tragédie, il raconte : « Les quatre victimes sont tous mes enfants. J’ai divorcé avec leur mère il y a deux ans. Cette dernière vit avec les quatre filles. Je suis resté avec les garçons. On vivait tous dans la même chambre. Ils étaient dans les bras de Morphée quand la dalle s’est affaissée. Si je n’étais pas parti à l’entrainement, je pou- vais subit le même sort qu’eux », a-t-il expliqué. Poursuivant son argumentaire, il nous apprend que les défunts Abdoulaye et Bassirou étaient des élèves. Ils étaient respectivement en classe de troisième et de CE1.
« Abdoulaye est l’ainé. Il n’a pas réussi son examen de fin d’années mais, il devait passer en classe de seconde car, il a eu une bonne moyenne. Ils étaient tous mes amis mais, j’avais des relations particulières avec ce dernier. Son vœu, c’était de réussir à ses études et de me sortir de la situation dans laquelle je vivais. Il ne cessait de me le répéter », a expliqué le pater.
A l’en croire, la maison était vétuste et toute la famille s’en était rendu compte. « Mais nous sommes une famille aux revenus modestes. On n’a pas les revenus pour reconstruire la maison ou pour louer un appartement. Donc, nous y sommes restés malgré nous. Notre père est un vieux de 80 ans qui a pris sa retraite depuis 1984. Ce sont mes frères et moi qui travaillons pour assurer les repas quotidiens », a expliqué le tailleur.
A signaler que les deux frères, après autopsie, ont été inhumés au cimetière de Pikine laissant derrière eux une famille meurtrie.
Vendredi 26 Août 2016




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