Lettre ouverte au Président de la République du Sénégal, Son excellence MACKY SALL (par Rigobert Faye)


Monsieur Le Président,
A l’entame de mes propos, permettez-moi de paraphraser cet homme très influent qui disait, je cite : « Avoir 50 ans et continuer à vivre et réfléchir comme si tu avais 20 ans, voudrait dire que tu as perdu 30 ans ».
 Je suis un simple citoyen lambda, qui dès les lueurs de 2007 a commencé à fustiger les pratiques du Président d’alors. Car il avait entamé de dévier des rails, perdre le contrôle du gouvernail du bateau « Sunugaal » en vue de satisfaire une faim de loup, avide d’un clientélisme politique toujours aux aguets, guettant une proie désorientée et perdue dans sa stratégie sans merci de reconquête du pouvoir.
 Partisan du changement et de l’alternance générationnelle, je fais partie de ceux qui croient que les subterfuges mis en branle par les temps qui courent n’ont rien à voir avec la rupture jadis tant annoncée. Le Sénégalais averti peut affirmer sans risque de se tromper, qu’à la place d’un cercle vertueux, c’est un cercle vicieux qui se trame sous toutes ses formes. C’est du déjà vu qui est servi sauf que cette fois-ci la cuisson est mal concoctée. Le Sénégal de 2016 n’est plus le Sénégal des années 1990. Le cosmos, pour ne pas dire le monde a et continue considérablement d’évoluer en termes de visions, de stratégies et de pensées. Les idées véhiculées avant les années 2000 sont devenues obsolètes et dépassées. Reprendre cette citation  d’un célèbre philosophe « ceux sont les idées qui mènent le monde » m’amènerait à dire que les idées doivent être renouvelées sans cesse. Ce renouvellement passe nécessairement par l’innovation, la créativité et la prise de risque. Pour ce faire, insuffler un nouveau souffle en promouvant des jeunes cadres  dynamiques très au fait des réalités  et ayant fait leurs  preuves sur le plan national et international avec en ligne de mire le développement de leur pays à tous les niveaux que ce soit, reste une condition sine qua non pour l’émergence devenue la cause du moment. Celle-ci en l’état actuel des choses est un rêve donc un vœu pieux qui peut devenir réalité si tous les paramètres qui doivent sous-tendre cette émergence durant la période définie sont bien intégrés. Une identification des projets porteurs, viables et durables, une véritable enquête sur les vrais porteurs de projets en ne négligeant aucun détail peut être une donnée de taille :(vision, motivations, encadrement, détermination). Sauf que ce qu’il ne faut pas faire c’est de verser dans une confusion terrible, dans l’amalgame en pensant que ceux sont les  « Docteurs en », ou les « ingénieurs en » qui restent cloitrés dans des bureaux climatisés qui  vont développer notre pays.
Monsieur Le Président, vous ayant suivi pendant longtemps, je constate  la place importante que vous accordez à l’agriculture. Mais celle-ci ne peut donner les résultats escomptés si nous tous, nous ne nous tournons pas résolument vers les régions à haut potentiel. Ces régions sont précisément les régions de Saint-Louis et de Kédougou.  Ces deux régions regorgent de potentialités énormes avec les cours d’eau du fleuve et des terres cultivables. En plus de cela elles sont naturellement stables. Quant à la région de Kédougou, à elle seule, elle peut porter le développement du Sénégal car elle renferme ce dont un pays à véritablement besoin pour se développer : l’or, l’eau, la forêt, le marbre, le coton et en fin les chutes d’eau de Dindéfélo. Oui, vous me direz que c’est une région éloignée, enclavée mais seulement  avons-nous pensé à mettre en place ce qu’il faut : une politique courageuse et soutenue de changement de cap, de direction avec un réingénierie  de  la stratégie de développement en donnant aux autochtones la parole et en leur  prêtant une écoute attentive. Il est clairement évident et cela coule de source que cette stratégie de développement ne peut prospérer sans la mise en place d’un modèle économique bien pensé et bien bâti. Lors d’un court séjour dans cette localité, j’ai pu observer et voir que certains agriculteurs, malgré le peu de moyens qu’ils ont, sans l’accompagnement de qui que ce soit, réussissent à avoir des rendements spectaculaires. Dès lors la question que l’on se pose est la suivante : Qu’en serait-il si l’Etat avait mis en place une politique de développement de boucle en boucle ?
Dans ce même ordre d’idées, l’on essaie de nous faire croire par les temps qui courent  que les ressources naturelles sont une malédiction.
Pourquoi voudrait-on nous faire croire que les ressources naturelles sont une malédiction pour les pays qui en disposent ? Et particulièrement pour l’Afrique ?
 
Ce sont ces mêmes-là qui nous ont fait vivre le commerce triangulaire, l’esclavage, la colonisation et qui à mon avis ont perdu le monopole du futur comme disait l'autre, qui cherchent à neutraliser la voie du développement et de la croissance fulgurante que l'Afrique est en train d'opérer.
Soyons vigilants
Soyons humbles en imitant et en adoptant le modèle Norvégien lorsqu'ils ont découvert du pétrole chez eux.
Que nos hommes d'Etat soient courageux, déterminés et sachent que : il faut quelque part que quelqu'un se sacrifie pour la majorité. Sacrifions nos faibles et minuscules ou bien même nos micro-Etats au profit d'une Afrique unie et solidement bâtie sur une stratégie d'ensemble et durable.
 
 
 
                                                                                                                      Rigobert Faye
                                                                                   rigofaye@gmail.com
                                                                                                  Contributeur en  pistes de solutions
Lundi 2 Mai 2016




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