Lettre ouverte au Pape du Sopi


Maître,   dans la pratique,  que retenir de  votre  « destin pour l’Afrique ?»  et  pour votre pays ?
 Maître, si  votre  personnage  et votre  vie politique constituent l’incarnation  fidèle de  vos  idées, de votre vision pour l’Afrique et pour votre pays, dans votre livre « Quel destin pour l’ Afrique ?», il y a de quoi le retirer des rayons des bibliothèques Africaines, car ni le modèle offert de leadership, ni le modèle de gouvernance et d’éthique  ne sauraient prospérer pour être  dupliqués, pour une Afrique prospère, réconciliée avec le reste du Monde. Nous ne voulons plus du retour d’une Afrique des dynasties, des monarchies, du tribalisme, du néo-clanisme politique ou religieux, du népotisme et du favoritisme.
Maître vous avez  fait Vingt six ans d’opposition  de diversion, principalement construit autour d’un discours aux allures souvent démagogiques avec des propositions de solutions surréalistes sur le vécu de votre peuple, et d’une recherche effrénée d’un charisme qui s’est voulu universel à l’image de grandes figures Africaines, telles L.S.Senghor, Kwameh Krumah, Lumumba, Mandella. Cependant contrairement à ceux –là qui sont entrés dans l’histoire par la noblesse des idéaux, la finesse et  la pertinence des idées, la constance et la cohérence de leurs principes et pratiques,   vous avez toujours emprunté les voies de l’ agitation politique à allure subversive, de la ruse et de l’anticonformisme, de la violence verbale et parfois physique. Votre pays en a longtemps souffert et continue de vous souffrir encore.
Maître,  La parenthèse,  pour l’action que le peuple, faute de mieux, vous a offert  de 2000 à 2012  au crépuscule de votre combat politique, jusque là, infructueux, pour vous mettre à l’épreuve, bien qu’étant juste une parenthèse dans l’histoire du Sénégal, sur le plan de l’éthique, de la morale Républicaine, des valeurs et principes de bonne gouvernance, laisse sur le corps social,  des stigmates qu’il faudra des décennies pour se cicatriser. Hélas,  malgré tout au compte positif de votre magistère  le peuple lamda,  non initié aux conditions et à l’orientation de l’Aide Publique au Développement, aux engagements internationaux pris par les Etats  dans les sommets, conférences, fora internationaux vous attribue des réalisations visibles, particulièrement dans le domaine des infrastructures, routières, scolaires et sanitaires.  Ce pendant Il faut relativiser le mérite dans ses réalisations, car le contexte national et international étaient tellement imbriqués que les pays marchaient sous injonctions des partenaires techniques et Financiers qui avaient déjà balisé la voie et l’on est presque sûr que même un paysan serait à la tête du pays, il ne pouvait pas faire autrement :le financement du  Développement était assujetti à des contraintes et  des contreparties, adossées à des plans d’action nationaux ou à des stratégies nationales de Développement (Pdef pour l’Education, PDIS pour la Santé,  DSRP I, DSRPII, SCA,  Programme de mobilité urbaine de Dakar avec le Renouvellement du Parc automobile et construction d’ échangeurs de Malick SY et CYRNOS, même de Faidherbe, de pikine etc… et de voies de dégagements). Tous ces programmes étaient déjà discutés , ficelés  avec les investisseurs sous la  houlette de la Banque Mondiale depuis 1998.
Au demeurant, l’attente du peuple n’était pas seulement que des infrastructures, mais sur le coût de la vie, les équipements où votre bilan n’est pas éloquent, plus  est encore sur  les principes, les valeurs, la gouvernance, sur le nouveau type de société, le nouveau type de citoyen. Hélas, sur ce plan, la parenthèse a atterré le peuple, révélé des pratiques et des comportements qui n’ont pas fini de semer le dégoût de la politique pour bon nombre de compatriotes. A la lumière de cequi s’est passé, l’on peut se demander si l’homme  ne nourrissait, à la place d’ un destin pour l’Afrique et par ricochet pour son pays, q’un destin pour lui-même, pour sa famille et son fils, comme l’illustre d’ailleurs la stèle du monument de la Renaissance, dont vous  réclamiez des Droits d’auteur  après l’avoir fait construire sur fond Public, mais aussi cette implication inattendue dans des Elections législatives, rabaissantes pour votre statut d’ancien chef d’Etat.
Est-ce là votre destin pour le Sénégal en matière de gouvernance,  le pillage des ressources, l’aliénation du patrimoine national, le tripatouillage des règles et principes de gouvernance, l’édulcoration des valeurs éthiques et morales aux quelles on a assisté durant votre magistère ? Plus grave, on a prôné  et travaillé au  retour à la monarchie avec cette idée de  constante, de  monarque condescendant vis-à-vis de tout et  qui piétine les institutions existantes, entouré de laudateurs qui lui tissent une légende, d’ une armée d’ intellectuels débauchés pour légitimer les dérives, tous payés et entretenus avec l’argent du contribuable. Oui est-ce là votre destin pour le Sénégal  que de jeter la République et ses nobles principes, la démocratie malgré ses tares Sénégalaises,  aux orties pour les remplacer par « une dictature éclairée ». Est-ce là le « destin » pour le Sénégal,  une République banania, en marge du progrès où  la majorité de la population, ne pouvant plus accéder aux produits de consommation courante dont les prix n’avaient cesse de grimper, aux facteurs de production de base dont l’Energie, serait alors perpétuellement dans l’indigence absolue, asservie et dépendante de la nouvelle bourgeoisie  milliardaire fabriquée miraculeusement et abonnée aux frasques et à la bamboula ? Est-ce enfin un destin pour le Sénégal d’avoir pris goût au jeu de l’isolement du reste du Monde par vos humeurs imprévisibles, un Sénégal replié sur lui-même, incapable de prendre le train de l’histoire parce que  contraint par son dirigeant à devoir continuer à ruminer les affres de son passé colonial et à nourrir perpétuellement ce complexe de colonisé  qui consiste, en une quête insatiable de baroud d’honneur  improductif contre l’Occident ?  Alors où est la cohérence d’une telle attitude quand ses citoyens se gaussent pour la plupart de leur double nationalité qu’ils  trimbalent et  se refugient  souvent derrière  ce  parapluie occidental en cas d’intempéries tropicales.
Non nous ne voulons pas en Afrique, au Sénégal surtout,  de leaders grabataires qui continuent de s’accrocher  au pouvoir  au prix de  perte de vies humaines, de leaders revanchards qui cherchent à retrouver à tout prix le pouvoir perdu, au prix souvent sous formes d’alliances sordides, de manœuvres ou de déclarations à l’emporte pièce, attentatoires à la stabilité, à la paix et à la cohésion sociale dans le pays, dans contexte géopolitique très sensible et chargé. Nous ne voulons plus,  non plus d’un leadership de la rue, bâti sur du  fanatisme et de l’obscurantisme .
Tous mes sentiments déférents, Maître, malgré le fait que vous n’avez pas réussi durant votre magistère à relever Fatick de sa Fatigue qui est réelle. (Je rappelle juste  que Fatick a été spolié injustement de ses Droits, selon l’ordre Chronologique des « investissements-préparation-fête indépendance » au profit des chantiers de Thiès, qui en bénéficiait ainsi pour la deuxième fois ?avec cette fameuse trouvaille des « grappes » Sic !!)

Waly Coura Ndiaye  Bennoo Bokkh yaakhaar Fatick. 
Jeudi 27 Juillet 2017




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