Lettre ouverte à Maitre WADE, ancien président de la République du Sénégal : Maitre Wade tète de liste de l’opposition ?


Lettre ouverte à Maitre WADE, ancien président de la République du Sénégal : Maitre Wade tète de liste de l’opposition ?
Le 25 Mars 2012, 65.8% des sénégalais vous ont tourné le dos pour provoquer une autre alternance en faveur de l’ancien président de la cellule des cadres de votre parti.
Ce jour, en opposition à la soirée du 19 mars 2000, où vous veniez de débouler la plus grande, la plus vielle et la plus organisée des formations politiques du Sénégal. Je veux dire le parti de Léopold Sédar Senghor, l’homme avec qui vous avez disputé les élections de 1978.
Avant d’être président de la République du Sénégal, vous avez été professeur et doyen à la faculté de droit, puis ministre d’Etat dans le gouvernement d’Abdou Diouf. Votre participation aux élections de 1978, 1983, 1988 et 1993 a été sans succès et ce n’est qu’en 2000 que vos efforts ont été couronnés de succès.
Les Sénégalais sont tous d’accord que votre magistère a considérablement transformé le Sénégal dans tous les domaines (économique, social, politique, culturel…).
Monsieur le président, combien d’hommes et de femmes sont passés entre vos mains pour devenir de grandes personnalités de ce pays ? Oui, nous sommes fiers de vous avoir connu et d’avoir appris beaucoup de choses de vous.
En 2012, lors d’un meeting au stade Elimane Fall de Diourbel, je vous avais dit, dans un discours, que non seulement vous avez construit d’importantes infrastructures mais vous avez également fabriqué des hommes et des femmes capables de continuer votre combat pour la démocratie et le développement économique et social du Sénégal.
Tout au long de ce parcours élogieux, il y’a un parti, le Parti Démocratique Sénégalais que vous avez créé avec d’autres hommes, il y’a 43 ans. En créant ce parti, vous aviez un seul objectif ; accéder au pouvoir et le conserver. Vous avez accédé au pouvoir au moment où vous vous y attendiez le moins. La conservation du pouvoir n’a duré qu’une douzaine d’années. 
En quittant ce pouvoir, vous l’avez cédé à un de vos élèves les plus talentueux, votre élève qui a rendu noirs les « éléphants blancs » qui constituent vos projets. Étant Premier ministre, cet élève a lancé les travaux du pont de la Patte d’Oie, le pont de Cyrnos et celui de Pompiers. C’est cet élève qui est aujourd’hui président de la République du Sénégal. 
En inscrivant votre nom sur les listes électorales pour les législatives du moins comme les médias sont en train de le diffuser ces derniers jours, je me demande si vous n’êtes pas en train d’effacer ces pages glorieuses de votre existence. 
Maître, vous avez quitté le pouvoir avec un score de 34.2%. Aujourd’hui, Votre position d’ancien chef d’Etat vous met à 100% au cœur des Sénégalais à grâce de la manière avec laquelle vous avez quitté le pouvoir et que tout le monde sait.
En vous inscrivant sur une liste électorale, vous sollicitez une partie des suffrages des Sénégalais alors qu’après tout ce que vous avez été et fait pour le Sénégal, notre devoir est de vous aimer, de vous adorer, nous Sénégalais y compris le président de la République Macky SALL. Ces leaders de l’opposition qui vous invitent à diriger une liste électorale ont manqué en même temps de courage et de compassion.
Malheureusement, nous seront très gênés de vous voir dans un quartier général, un meeting en un cortège entrain de reconquérir les suffrages des Sénégalais déjà conquis par le passé. Nous serons plus malheureux de vous voir entrain de gravir les escaliers de l’Assemblée nationale en tant que député après tout ce que Dieu vous a donné. 
Maître, l’Assemblée nationale appartient aujourd’hui à vos petits fils et à vos arrières petits fils. Patriarche incontestable, vous devez vous libérer de toute classification pour être au-dessus de tous les citoyens quelle que soit leur origine politique. Cette position, vous la méritez plus que tout autre citoyen africain de votre âge. 
Concernant votre retour, c’est l’ancien président de la république qui revient dans son pays. Ainsi, il mérite tous les égards de la nation toute entière.
A ceux qui vous poussent dans une telle entreprise, je dirai tout simplement qu’ils mettent leur père ou leur grand-père à votre place et les dés sont jetés. De grâce, laissez Maître Wade et permettez-nous d’adorer le patriarche de l’Afrique. 

Malick FALL, Responsable 
politique à Diourbel
Fallmalik@yahoo.fr
Vendredi 21 Avril 2017




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