Les propos de DSK "ont fait mal" à Tristane Banon

L'écrivain et journaliste Tristane Banon, qui accuse Dominique Strauss-Kahn d'avoir tenté de la violer à Paris en 2003, a déploré lundi la « dureté » des propos qu'il a tenus pendant son interview télévisée sur TF1, affirmant que "ça fait mal".


Les propos de DSK "ont fait mal" à Tristane Banon
"Quand il a dit cette légèreté, il l'a perdue à jamais le 15 mai, je suis navré pour lui, mais moi en ce qui me concerne, ma légèreté, je l'ai perdue le 11 février 2003", a déclaré Tristane Banon lors du Grand Journal de Canal+, faisant référence à la date à laquelle remonteraient les faits.

"Quand je le vois dire ça avec cette dureté et (...) comme quelque chose d'appris par coeur, oui ça fait mal. Et je constate qu'il n'a pas un mot pour Nafissatou Diallo, ou pour moi", a-t-elle observé.

Tristane Banon a prévenu lundi soir sur la chaîne Canal+ que si le parquet de Paris classait sans suite l'enquête sur ses accusations de tentative de viol contre Dominique Strauss-Kahn, elle déposerait une autre plainte en se portant partie civile.

Une plainte avec constitution de partie civile entraîne automatiquement la désignation d'un juge d'instruction. Le parquet de Paris a ouvert début juillet une enquête préliminaire sur les accusations de Tristane Banon, ce qui a notamment conduit à son audition et à celle de DSK par la police.

"Pourquoi le doute profite à l'accusé?"
"Je me porterai partie civile", a-t-elle prévenu lors de sa première interview télévisée depuis sa plainte simple. "Il n'est pas si vide que ça le dossier. Ce n'est pas vrai, ce n'est pas que parole contre parole", poursuit-elle. "Je voudrais qu'on m'explique pourquoi dans ce pays, que ce soit quand on porte plainte contre Dominique Strauss-Kahn, ou contre le copain de ses parents, le doute profite à l'accusé et pas à la victime?", s'est interrogé Tristane Banon, une journaliste et écrivain de 32 ans.

"On a quand même au moins une certitude: il a menti plusieurs fois et aux Etats-Unis et dans mon cas", poursuit Mlle Banon. Celle-ci a répété sa version des faits qui seraient survenus en février 2003 dans un appartement parisien: "Très vite, on s'est battu, cela a mal tourné et si je n'avais pas eu beaucoup de chance cela aurait fini par un viol", a-t-elle dit.

"Qu'est-ce que j'ai à y gagner?"
Lundi soir sur TF1, DSK, qui a porté plainte pour dénonciation calomnieuse contre Tristane Banon, a de nouveau réfuté les faits, répétant qu'il s'agissait d'une scène « imaginaire". "Pourquoi on ne nous croit jamais? Qu'est ce que j'ai à gagner à tout ça? Pourquoi j'en voudrais à M. Dominique Strauss-Kahn?", a-t-elle demandé.

Tristane Banon a de nouveau expliqué pourquoi elle avait attendu plus de huit ans pour porter plainte: "Tout le monde m'a conseillé de ne pas porter plainte, pas seulement ma mère", la vice-présidente PS du conseil régional de Haute-Normandie, Anne Mansouret. Son avocat David "Koubbi m'avait conseillé de porter plainte, je m'en sentais complètement incapable. J'ai peur du pouvoir à juste titre, je reçois tous les jours des mails de femmes qui me disent: on m'a violée et on ne m'a jamais cru, alors imaginez, Dominique Strauss-Kahn..." (afp)
Lundi 19 Septembre 2011




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